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Euro reporté : vous verrez, en 2021, on se mettra bien !
En annonçant le report du prochain championnat d'Europe à 2021, l'UEFA ne fait que suivre les recommandations sanitaires du moment tout en ouvrant une fenêtre pour les championnats domestiques qui pourront (si tout se passe bien) se finir avant l'été. La Ligue des champions et la Ligue Europa devront quant à elles patienter avant de savoir à quelle sauce elles seront dégustées, mais une chose est sûre : 2021 sera forcément un superbe cru.
Il y a moins d’une semaine, Paris se laissait bercer d’optimisme. Parce que son club avait enfin franchi ce foutu piège des huitièmes de finale, et que malgré un contexte déjà pesant autour de l’épidémie du coronavirus, la joie a pu être partagée avec quelques milliers de fans, certes inconscients, mais fiers, regroupés sur le parvis du Parc des Princes. Avant de revivre ce genre de scènes, on a désormais la certitude qu’il faudra patienter de nombreuses semaines. À la suite d’une concertation en visioconférence avec les ligues européennes et les clubs, l’UEFA a annoncé ce mardi son intention de repousser d’un an l’Euro prévu initialement du 12 juin au 12 juillet 2020. La proposition de la Russie d’héberger tout le monde cet été restera vaine, mais c’est peut-être mieux comme ça. Alors que se succèdent les annonces des gouvernements concernant nos vies en société, successivement limitées, confinées et en attente de libération, cette mesure n’a plus rien d’étonnant. Il faut aujourd’hui vaincre un virus comme « un ennemi invisible » avec pour arme notre responsabilité individuelle et collective. Rassurez-vous, ce report ne fait qu’être en accord avec la logique du moment et le bon sens.
Le report humain
Si de toute manière, l’ensemble de nos activités sont mises actuellement entre parenthèses, sans que l’on sache vraiment quand ces dernières seront refermées, ce report proposé par l’instance européenne a un objectif concret : permettre aux dernières nations devant franchir l’étape des barrages de valider tranquillement leur billet et également donner la possibilité à l’ensemble des championnats domestiques de trouver un épilogue lorsque ce foutu Covid-19 sera derrière nous, ainsi qu’offrir un dénouement final aux coupes européennes. Dans la foulée, Aleksander Čeferin, le président de l’UEFA, et Theodore Theodoridis, son secrétaire général, ont conjointement confirmé la suspension de la Ligue des champions et de la Ligue Europa, gelant les derniers résultats en espérant pouvoir les décongeler une fois la crise sanitaire réglée, sans pour autant préciser ni les modalités et encore moins de dates.
En attendant, l’UEFA va continuer de bosser par écrans interposés. Deux groupes de travail sont d’ailleurs formés : l’un se chargera de plancher sur l’élaboration d’un calendrier, l’autre de réussir à limiter les pertes économiques engendrées par ce bouleversement. Ces décisions doivent encore être entérinées par le comité exécutif de la Confédération européenne. Mais puisqu’elles répondent à la demande de la plupart des dirigeants, de présidents de Fédération comme Noël Le Graët à des patrons de club comme Uli Hoeness (si on excepte ce troll de Jean-Michel Aulas et ce doux rêveur de Gianni Infantino), il faut déjà se faire à l’idée d’un été sans compétition internationale.
Merci Michel ?
Reste à savoir les possibles conséquences de tout ça. Alors que cette organisation inédite présentait de vraies failles (de la logistique à la ferveur), l’Euro partagé entre 12 villes hôtes – comme l’avait dessiné Michel Platini – présente l’avantage de ne pas plomber d’un seul coup tout un pays qui aurait pu tout prévoir en fonction de la réception d’un tel événement. Aujourd’hui, des villes comme Dublin, Bakou ou Budapest pourront accepter de patienter un an de plus, un masque sur le nez ou non, avant de voir leurs quatre matchs se dérouler dans de bonnes conditions. Les supporters qui s’étaient déjà munis de leur billet devront certainement revoir leurs plans, et malgré le désagrément, tout le monde devrait aujourd’hui accepter ça avec philosophie. Car une chose est sûre, avec deux Euros (le championnat d’Europe féminin se tient à partir du 7 juillet en Angleterre), Roland-Garros, le Tour de France etc., on aura l’occasion de se faire une vraie orgie de sport dans un an et ainsi d’oublier toute la frustration accumulée cette année.
Par Mathieu Rollinger