- Euro Espoirs – Demi-finales – Forces en présence
Euro Espoirs : quatre en lice pour succéder à l’Espagne
Aujourd'hui se tiennent en République tchèque les demi-finales de l'Euro Espoirs, avec au programme un choc entre le Portugal et l'Allemagne à 18h et un derby scandinave entre le Danemark et la Suède à 21h. Quatre nations pour un titre remporté par l'Espagne les deux dernières éditions. On fait le point sur les forces en présence.
En préambule, il faut souligner la grande homogénéité qui prévaut dans ce tournoi depuis le début, avec de beaux duels serrés et indécis et aucune équipe qui se détache vraiment du lot pour faire office de grand favori à la victoire finale. La sélection la plus performante est pour l’instant le Danemark, avec 6 points obtenus lors de ses trois matchs disputés durant la phase de poules. Des huit participants du départ, seule la Serbie a paru un cran en dessous, elle qui avait réussi l’exploit, en qualifications, d’éliminer le double tenant du titre espagnol.
Déception aussi pour l’Angleterre, qui nourrissait de grosses ambitions sur ce tournoi, mais qui termine au final à la dernière place du groupe de la mort (le B, derrière le Portugal, la Suède et l’Italie) avec une seule victoire pour deux défaites. Très critiqués par la presse outre-Manche, les Young Lions ont été défendus par leur sélectionneur Gareth Southgate. Selon lui, ses protégés sont injustement jugés comme une équipe accomplie alors qu’ils ont pour certains à peine dépassé la vingtaine et donc encore beaucoup à apprendre… Pas de quoi rassurer en tout cas une nouvelle fois pour le futur du football anglais. Les deux éliminés avec les honneurs sont le pays hôte tchèque, qui peut juste s’en vouloir d’avoir manqué son entrée en lice face au Danemark (défaite 1-2 alors qu’ils menaient au score), et l’Italie, seulement devancée par la Suède pour avoir perdu le face-à-face inaugural entre les deux équipe (2-1 pour la Suède avec, là encore, l’ouverture du score italienne).
Portugal – Allemagne, 18h à Olomouc
C’est le gros choc de ce dernier carré de l’Euro Espoirs : une confrontation entre l’Allemagne, qui a déjà gagné dans cette catégorie d’âge en 2009 (époque Neuer, Özil, Khedira, Boateng), et le Portugal, finaliste en 1994 du temps de Luís Figo et Rui Costa. Les deux générations actuelles sont très séduisantes aussi, avec une Allemagne toujours favorite des pronostiqueurs, qui possède une densité assez phénoménale de bons joueurs déjà pas mal expérimentés pour leur âge, depuis Ter Stegen dans les buts, jusqu’au capitaine Volland en attaque, en passant par Ginter en défense et l’excellent Emre Can au milieu de terrain. C’est une belle machine remarquablement en place qui va disputer une place en finale à une formation du Portugal également pas mal séduisante, avec de bons petits manieurs de ballons tels que Bernardo Silva, mais aussi Sergio Oliveira, qui sort de deux saisons de prêt au pays avec Paços de Ferreira (il appartient à Porto). On peut aussi souligner le rôle prépondérant joué par le gardien José Sa (Maritimo), décisif notamment lors du premier match face à l’Angleterre (victoire 1-0). Ça devrait sacrément régaler sur la pelouse d’Olomouc ce samedi soir à partir de 18h, avec forcément, pour le vainqueur, l’étiquette de grand prétendant à la victoire finale de cet Euro Espoirs.
Danemark – Suède, 21h à Prague
L’autre demi-finale est un derby scandinave qu’on n’attendait pas forcément. D’un côté, des Danois qui affichent tout de même le meilleur bilan de la phase de poules (seule équipe à avoir remporté deux matchs, face à la République tchèque et la Serbie, pour une lourde défaite 0-3 face aux Allemands). De l’autre, des Suédois qualifiés d’extrême limite grâce à une égalisation tardive face au Portugal lors du troisième match de poule (1-1), qui leur permet de passer de justesse aux dépens d’une équipe italienne un peu trop diesel dans ce tournoi. Le Danemark est emmené par deux hommes forts évoluant en Bundesliga : le très solide stoppeur Jannik Vestergaard, qui évolue au Werder, et le maître à jouer Pierre-Emile Højbjerg, propriété du Bayern et prêté ces derniers mois à Augsburg, que les médias danois estiment déjà meilleur que l’actuel meneur chez les A, Christian Eriksen. À noter aussi les bonnes prestations de la révélation Pione Sisto, 20 ans seulement, milieu offensif et récent champion du Danemark avec le FC Midtjylland. Côté suédois, on parle surtout d’un bon collectif, avec un remarquable état d’esprit qui a permis à l’équipe de renverser par deux fois des situations compromises : en s’imposant 2-1 face à l’Italie malgré l’ouverture du score adverse et en arrachant le nul 1-1 contre le Portugal grâce à un bon coaching et l’entrée en jeu décisive de Simon Tibbling le buteur. Les bourreaux de la France lors des qualifications ont clairement un gros mental. Ce n’est pas Kurzawa qui dira le contraire.
Par Régis Delanoë