- International – Euro Espoirs 2015 – Présentation
Euro Espoirs : pas de Français, mais du très lourd…
Si les Bleuets manquent à l'appel de l'Euro Espoirs cette année pour s'être encore ramassés en qualifications, cette mini-compétition à huit nations ne manque pas de charme ni d'intérêt pour autant. Avec notamment une Allemagne largement favorite, une Angleterre ambitieuse, des Italiens outsiders et des Portugais en mode Ligue 1.
Pourquoi la France n’y est pas ?
Commençons par ce qui fâche et rappelons que l’équipe de France espoirs ne participe pas à ce championnat d’Europe. La faute, souvenez-vous, à ce barrage de qualification extrêmement mal négocié face à une sélection suédoise pourtant largement prenable, avec un match retour affreux (défaite 4-1 là-bas), venant ruiner la bonne option prise à l’aller (victoire 2-0). C’est l’épisode du fameux chambrage de Kurzawa, qui va certainement le poursuivre toute sa carrière… En un seul match, ces Bleuets ont donc flingué une campagne de qualification jusqu’ici quasi parfaite, ponctuée par huit victoires et un nul, jusqu’à cette impardonnable défaite. Ce revers aux portes de l’Euro vient en plus seulement deux ans après un barrage déjà à l’époque très sale pour la France U21, avec cette fois une élimination face à la Norvège, époque M’Vila, Griezmann, Ben Yedder et le taxi direction la boîte de nuit entre les deux matchs… Ce coup-ci tout de même, la France peut se consoler en se disant qu’elle n’est pas la seule absente de marque : la relève espagnole, pourtant double tenante du titre dans la compétition, s’est elle aussi ramassée en barrage face à la Serbie et ne peut donc défendre son titre dans cet Euro 20e du nom qui se tient à partir d’aujourd’hui en République tchèque et jusqu’au 30 juin.
L’impressionnante armada allemande
Parmi les huit nations en lice dans cette phase finale de l’Euro U21, l’Allemagne fait figure de grande favorite. La jeune génération aimerait connaître le même succès international que ses aînés l’an dernier au Brésil et a les moyens de ses ambitions, avec un grand nombre de joueurs déjà connus, cotés et rompus aux matchs de très haut niveau en club. En vrac, on peut citer les gardiens Marc-André ter Stegen et Bernd Leno, Max Meyer de Schalke, Mathias Ginter du Borussia, Christian Günter de Fribourg, Maximilian Arnold et Robin Knoche de Wolfsburg, Kevin Volland d’Hoffenheim, Emre Can de Liverpool… Un impressionnant réservoir de talents, avec pas mal de jeunes qui ont déjà goûté à une sélection chez les A. C’est toujours Horst Hrubesch qui est à la tête de cette équipe U21 qui a tranquillement écarté l’Ukraine en barrage des qualifications (5-0 en deux matchs) pour débouler en République tchèque avec l’envie et les moyens de remporter un titre remporté une seule fois par l’Allemagne par le passé. C’était en 2009, avec Neuer, Boateng, Özil, Khedira, Hummels, Höwedes…
L’Angleterre, 30 ans de disette
Le dernier titre de l’Angleterre remonte à bien plus longtemps encore. C’était en 1984, et depuis il n’y a eu qu’une seule finale, justement en 2009 face à l’Allemagne (0-4). La bande à Gareth Southgate peut aborder cet Euro 2015 avec pas mal de confiance et de certitude, grâce à une très solide campagne de qualification. Le bilan : onze victoires, un nul, zéro défaite. Le meilleur buteur des qualifications, tous groupes confondus, est également anglais. Il s’agit de Saido Berahino, révélation de WBA cette saison, auteur de dix buts et qui serait notamment pisté par Manchester City. D’autres Young Lions sont déjà des têtes connues : Harry Kane de Tottenham, Calum Chambers et Carl Jenkinson d’Arsenal, Danny Ings de Burnley (et bientôt de Liverpool), James Ward-Prowse de Southampton, John Stones d’Everton… Les mecs ne sont clairement pas en République tchèque pour beurrer des tartines.
L’Italie vise une nouvelle finale
Moins clinquante, l’Italie reste tout de même une valeur sûre des compétitions de jeunes, avec à la fois le record du nombre de participations (sa 18e, en vingt éditions !), le record du nombre de victoires (5) et du nombre de finales perdues (7). La dernière finale perdue en date, c’était d’ailleurs il y a deux ans face à l’Espagne (génération Verratti, Insigne, Florenzi, Immobile…). Pour la dernière victoire, il faut remonter à 2004, époque De Rossi, Gilardino, Barzagli… Dans l’actuelle sélection U21 emmenée par Luigi Di Biagio, peu de noms encore connus. Citons tout de même le grand espoir Domenico Berardi, Daniele Rugani, le prometteur gardien Francesco Bardi, Stefano Sturaro, Alessio Romagnoli… Ils sont a priori dans le groupe le plus dense du tournoi, le B, en compagnie de l’Angleterre, du Portugal et de la Suède.
Le Portugal avec ses « Français »
L’ancien du Sporting Rui Jorge est l’actuel sélectionneur des U21 portugais. Une sélection qui veut disputer au moins le dernier carré, mais devra déjà essayer de s’extirper d’un groupe difficile, avec donc l’Angleterre, l’Italie et la Suède pour adversaires. Dans les rangs des Esperanças, on trouve une star, William Carvalho (déjà treize sélections chez les A), et trois de la Ligue 1 : la révélation monégasque Bernardo Silva, le Lorientais Raphaël Guerreiro et le Bordelais Tiago Ilori. Finaliste de l’édition 1994 en France, le Portugal n’a encore jamais gagné d’Euro espoirs.
Et les autres ?
Dans le groupe A, l’Allemagne va affronter le pays-hôte, la République tchèque, qui compte notamment sur son buteur international Václav Kadlec, le Danemark de Viktor Fischer (Ajax), ainsi que la Serbie, tombeuse de l’Espagne en barrage, une sélection à surveiller dans laquelle évolue le très coté Filip Đuričić et les Toulousains Pešić et Spajić. Enfin la Suède, bourreau de la France, devrait pas mal galérer dans le groupe B, avec tout de même quelques joueurs déjà expérimentés, dont John Guidetti du Celtic et Isaac Kiese Thelin de Bordeaux.
Par Régis Delanoë