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Euro – Espagne : Viva Tiki-Taka !

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Euro – Espagne : Viva Tiki-Taka !

« Comme un vol de gerfauts hors du charnier natal / Fatigués de porter leur misère hautaine, / De Palos de Moguer, routiers et capitaines/ Partaient, ivres d'un rêve héroïque et brutal». Au moins, avec le poète José Maria de Heredia, on connaissait la destination glorieuse des Conquistadors : l'Amérique, le Nouveau Monde...

Rapporté à la sélection espagnole à l’Euro 2008, l’horizon aventureux est beaucoup plus glauque : l’élimination assurée en quarts de finale ! Depuis l’Euro 1984 perdu contre la France (2-0), la Seleccion n’atteint plus les demies d’un grand tournoi. Du coup, le groupe de rock local Pignoise a enregistré la chanson officielle pour la Roja. Le titre : « Passez les quarts » , un morceau qui exhorte les joueurs à « mettre des cojones pour éviter de passer encore une fois pour des idiots » …

Pourquoi l’Espagne n’a-t-elle jamais dépassé ce Cap des tempêtes avec des cracks comme Butraguenio, Guardiola, Raul, que ses clubs cartonnent en Coupes d’Europe et alors qu’elle truste les titres dans toutes les compétitions de jeunes ? Mystère… L’Espagne a la lose, elle le sait et elle l’assume, à l’image d’Enric Gonzalez, grand reporter de El Pais : « Nous sommes une équipe maudite, il y aura toujours un ballon qui passera sous le ventre de notre gardien, comme à l’Euro 84. Quand tu as toujours manqué de chance dans les moments cruciaux et lorsque ton meilleur ami s’appelle catastrophe, tu ne peux que t’imaginer le pire lors des grandes compétitions » .

Et c’est vrai qu’à part l’Euro 64 gagné sous Franco, la Seleccion n’a jamais remporté de tournoi majeur. Une sempiternelle question de particularismes régionalistes qui a toujours mazouté “l’unité nationale” au sein même de la Roja : Basques contre Castillans contre les Catalans,… Même le fond de jeu était jusqu’à présent encore plombé par des divergences culturelles Barça / Real, comme le rappelle Raynald Denoueix : « L’an passé, autant les Catalans jouaient avec le ballon dans la moitié adverse, comme toujours, autant les Madrilènes évoluaient à l’inverse dans leur propre moitié. Les caractéristiques des Blaugranas, c’est un milieu-attaque complémentaire et costaud. Celles du Real sont moins identifiées sur la durée. Comment s’y retrouver quand on est international ? » . Rajoutez-y les joueurs passés par le moule Benitez à Valence et Liverpool (Arbeloa, Xabi Alonso), avec un bloc-équipe hyper bas, et vous comprendrez les incompréhensions tactiques, faute de langage commun. D’ailleurs, l’hymne espagnol n’a pas de paroles…

Sous la conduite de l’affreux Aragones, sélectionneur, la Roja a adopté le tiki-taka, une synthèse qui essaye de transcender les clivages. Sorte de toque colombien, ce style de jeu tout en redoublement de passes emprunté au handball consiste à faire tourner la balle jusqu’à l’abrutissement de l’adversaire. En gros, les Lilliputiens (rapport aux minus géniaux que sont les milieux Xavi, Iniesta, Xabi Alonso, 1m 69 sous la toise) harcèlent puis piègent le géant Gulliver (Vieira ?) : c’est comme ça que les “Ménines de Vélasquez” ont battu la France (1-0). Mais c’était en match amical.

Reste que le midfield espagnol est un peu léger à la récup. OK, l’Espagne peut aussi compter sur son fabuleux duo brit-pop, le meneur-relayeur Fabregas et le buteur Fernando Torrès. Elle possède même Sergio Ramos et Iker Casillas, les meilleurs au monde à leur poste. Mais, faut pas rêver ! Même en sortant d’un Groupe D pas évident (Russie, Grèce, Suède), les Ibères devront affronter en quarts soit l’Italie, les Pays-Bas ou la France, son bourreau tout dévoué (voir Euro 2000 ou Mondial 2006)…

En guise d’épilogue, le Tribunal de l’Inquisition Journalistique (As et Marca en tête) portera Aragones au bûcher, coupable d’avoir écarté un Raul pourtant revenu au top du top : « Je n’ai pas appelé Raul parce que j’ai jugé qu’il n’était pas dans une forme optimale. Je ne suis pas là pour être l’ami des joueurs et je ne baisserai pas mon pantalon devant les médias » . Pauvre Raul ( « Je veux bien aller à l’Euro même pour porter l’eau » ), sacrifié comme Cantona. Raul finira mal : champion du monde de beach-soccer, comme Cantona. La sélection espagnole n’est en fait que le cauchemar récurrent de l’Invincible Armada qui s’abîme en Mer d’Irlande…

Par Chérif Ghemmour

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