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Soulever un trophée, mode d’emploi pour Harry Kane et l’Angleterre
58 ans après son seul triomphe international, l’Angleterre a l’opportunité de remporter le premier Euro de son histoire. Ce qui serait au passage le premier trophée de la carrière de son capitaine, Harry Kane. Messieurs les Anglais, voici comment faire pour (enfin) remporter une finale.
Étape 1 : Bien se préparer
Ce n’est peut-être pas évident à première vue, mais une finale se joue en grande partie… avant même le coup d’envoi. Se préparer mentalement, étudier son adversaire, mettre en place un plan de bataille : autant d’éléments primordiaux qu’il faut absolument travailler en amont du jour J. Vainqueur de la Coupe de Bretagne avec le GDR Guipavas (R1) le mois dernier, Romain Toanen en sait quelque chose, lui qui a ainsi écrit une première ligne à son palmarès. « La recette du succès, ça a été nos trois semaines de préparation entre la fin du championnat et la finale de Coupe, on a eu plein de matchs amicaux. Pour aider Harry Kane, peut-être qu’il lui faut venir faire les séances d’entraînement à Guipavas », en rigole l’avant-centre du club de la banlieue brestoise. Trop tard pour les Three Lions, qui devront faire sans les amicaux, mais ils peuvent se rassurer en pensant à leur dernière sortie face à l’Espagne, une victoire 3-2 à Séville en Ligue des nations : ils connaissent plutôt bien leur adversaire. Pas une raison pour sous-estimer l’importance des dernières heures avant le match. « Nous, on était arrivés hyper tôt au stade, détaille encore le jeune buteur de 22 ans. La finale était à 16h30, et à 11h30, on était déjà sur place. On a mangé, on s’est baladés… » Il est encore temps d’avancer l’horaire du bus à destination du stade olympique de Berlin.
Étape 2 : Une causerie du capitaine ? Surtout pas !
Une fois ces longues heures à s’imprégner de l’atmosphère derrière soi, Harry Kane pourrait être tenté de prendre la parole devant ses coéquipiers avant de sortir s’échauffer, pensant bien faire en tant que capitaine. Grave erreur. « On a fait une causerie dans une salle de réunion. Notre coach avait réussi à avoir toutes les informations sur l’équipe adverse, on a pu préparer la rencontre avec le profil tactique de chaque joueur, déroule Romain Toanen. Mais notre capitaine, lui, n’a pas pris la parole. Il a laissé faire le coach. » Hervé Renard, Pascal Dupraz ou Roger Lemerre : à toi de choisir ton inspiration Gareth, mais à toi de jouer.
Étape 3 : Ne pas oublier de se détendre dans les premières minutes
Malgré le vécu de la finale de l’Euro 2021, le stress monte au moment de lancer les hostilités. Ne surtout pas paniquer, tout va bien se passer. Concentrez-vous sur vos premières actions, un pas après l’autre. Romain Toanen : « Les dix premières minutes, tout le monde se regardait dans le blanc des yeux, un peu comme le quart de finale de la France contre le Portugal. Au fur et à mesure, tu as tes premières actions, ton premier ballon à jouer et tu oublies tout ce qui se passe autour, tu es concentré sur le match et ton envie de gagner. On sentait qu’il y avait une atmosphère un peu tendue, puis à chaque but, on se relâchait un peu plus, on était davantage en confiance. C’était vraiment agréable. » Tu vois Harry, c’est pas si compliqué. Enfin, si : encore faut-il le marquer, ce fameux premier but qui débloque tout.
Étape 4 : Marquer, enfin
Certes, les Anglais avaient ouvert le score d’entrée contre l’Italie il y a trois ans à Wembley par l’intermédiaire de Luke Shaw, mais pour ce qui est de Harry Kane, le constat est implacable. Quatre finales, aucun but marqué à titre personnel et même les trois premières (League Cup 2015 puis 2021 et Ligue des champions 2019) achevées sans le moindre but de son équipe. Son seul geste décisif dans un tel match reste donc ce tir au but transformé, en vain, face à la Nazionale. Romain Toanen, auteur d’un doublé lors de ce match décisif contre le FC Beauregard, a peut-être la solution. « J’ai loupé un penalty, comme Harry Kane contre la France à la Coupe du monde, débute-t-il en guise de message d’espoir. Il ne faut pas se laisser prendre par les émotions, s’il doit marquer, ça viendra tout seul, comme c’est un grand attaquant. Mais si jamais il a besoin de conseils, il peut m’appeler ou même aller revisionner mon match avant de jouer sa finale, le résumé est disponible sur le site de la Ligue de Bretagne. »
En premier lieu pour ne pas paniquer en cas de face-à-face avec Unai Simón, une situation que Romain Toanen a eu à gérer. « Mon premier but, je reçois un caviar et je finis face à face avec le gardien. Il ne faut pas se mettre de pression, voir où est le gardien et savoir déjà où on va la mettre. Pas de petit crochet, finition plat du pied sécurité. » Un dernier petit tip pour notre ami Harry ? « Tous les supporters avaient une bière à la main, dès qu’on marquait un but j’allais boire un petit coup. C’est la recette du succès. »
Étape 5 : Célébrer… sans oublier de bichonner le trophée
Le coup de sifflet final retentit, vous avez gagné ? Attention, les célébrations aussi ont leur importance, à commencer par le moment tant attendu : la remise du trophée. Cette fois, vous avez le droit de l’approcher, ce qu’il ne faut surtout pas faire avant la rencontre ! « Il y avait le trophée sur le terrain avant le début du match, il ne faut jamais le toucher avant d’avoir gagné le finale », prévient encore notre expert en la matière. Et puis, attention à ne pas faire n’importe quoi au moment de le brandir devant des millions de supporters en folie. « Notre capitaine a reçu le trophée par un membre de la Ligue de Bretagne, il a juste attendu un peu, remet-il avant de livrer sa méthode. Avant de le soulever, il faut lui faire un petit bisou. Et après, vous pouvez le serrer fort dans vos bras. » Bravo, vous avez respecté le mode d’emploi à la lettre, votre palmarès ne restera pas vierge. Maintenant que vous savez comment faire, rendez-vous l’an prochain pour y écrire de nouvelles lignes.
Par Tom Binet
Propos de Romain Toanen recueillis par TB.