Sans Kylian Mbappé, resté sur le banc, l’équipe de France s’est contentée d’un point contre les Pays-Bas à Leipzig. Avec le premier 0-0 du tournoi, mais aussi depuis 50 matchs à l’Euro. Dominateurs, les Bleus ont encore pêché à la finition, mais ils ont aussi échappé à la douche froide néerlandaise. Les huitièmes de finale sont tout proches.
Pays-Bas 0-0 France
Si c’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens, les Bleus ont sans doute repoussé la date du passage à la caisse, ce vendredi soir de Fête de la musique, en se contentant d’un point contre les Pays-Bas (0-0). Il n’est pas encore l’heure de sortir les trompettes pour fêter une qualification en huitièmes de finale de l’Euro, mais la France a fait un grand pas vers le tableau final de la compétition. Elle a également rappelé plusieurs choses au Leipzig Stadion : elle peine toujours autant à gagner sans son chef d’orchestre, Kylian Mbappé, resté sur le banc, sans son masque, tout au long de la rencontre (les 7 dernières rencontres sans lui dans le onze n’ont accouché d’aucun succès) ; elle n’a toujours pas trouvé un joueur pour faire trembler les filets dans le tournoi ; elle manque de liant et de talent devant, pour l’instant ; mais elle reste une machine dont l’organisation est redoutable. Tout cela sans que l’on ne sache encore si ce sera du pipeau lors des matchs couperets, ou si ces premiers ingrédients peuvent la conduire à aller très loin.
Didier Deschamps avait en tout cas sorti de sa boîte Aurélien Tchouaméni, qui a rejoué pour la première fois depuis un mois et demi, et replacé Adrien Rabiot dans un rôle matuidesque pour pallier l’absence de Mbappé. Les deux équipes auraient pu raconter une histoire différente dans cette rencontre si, dès les premières secondes, Jeremie Frimpong n’était pas tombé sur Mike Maignan (1re), après avoir montré qu’il pouvait être plus rapide que Theo Hernandez. Une entame délicate qui n’a pas empêché la France de tisser sa toile en s’appliquant à conserver le ballon (63% de possession à la fin) pour laisser le moins d’opportunités possibles aux Néerlandais. La même idée que face à l’Autriche, quatre jours plus tôt. Avec la preuve de sa pertinence lors de l’enchaînement de pertes de balle d’Antoine Griezmann et d’Ousmane Dembélé (35e et 36e), sans conséquences pour les Bleus, William Saliba gérant bien Frimpong et Xavi Simons claquant un tir trop mou pour inquiéter Maignan.
Les malheurs de Griezmann
Le portier français a également confirmé son bon début de tournoi, ne tremblant pas du gant sur la frappe enroulée puissante de Coady Gakpo (16e). Dans un stade acquis à la cause des Oranje, venus en nombre mais pas forcément plus bruyants que les supporters tricolores, la bande de Deschamps a confirmé son assurance défensive et ses carences offensives. Griezmann a touché plus de ballons, mais a rappelé que la finition n’était plus son fort en sélection. Après avoir chatouillé Bart Verbruggen d’une tentative lointaine (4e), le capitaine du soir s’est emmêlé les pinceaux seul devant la cage, Adrien Rabiot ayant préféré le décaler après un beau mouvement avec Marcus Thuram. Puis, dans la foulée, il a envoyé une chiche à côté (14e). Ce n’était sans doute pas une raison pour le voir recevoir des gobelets pleins de bière au point de corner, même si la mésaventure ne l’a pas poussé à réussir ses coups de pied arrêtés. Le coup de casque trop tendre du même Griezmann avant la pause (43e) n’a pas permis de débloquer le compteur, pas plus que le pétard de Thuram après un sublime ballon de Jules Koundé (28e).
Le même problème d’efficacité et une certaine difficulté à faire la différence sur les côtés, cette fois, où Hernandez a été moins en vue pendant que Dembélé s’est montré décevant. Peu de temps après les citrons, les Bleus ont augmenté le curseur, déroulant en maîtrise… sans parvenir à concrétiser un important temps fort d’une dizaine de minutes. On aura vu Rabiot (57e), Thuram (60e), Tchouaméni (63e) ou encore Dembélé (68e) ne pas trouver le chemin du cadre. Et Griezmann se demander encore une fois comment il allait pouvoir terminer cette partie sans marquer, après avoir buté sur Verbruggen (65e) à la suite d’une passe de N’Golo Kanté et une belle déviation de Thuram. L’équipe de France sait comment dégager cette impression de puissance, comme si rien de très grave ne pouvait lui arriver. Même quand ses filets tremblent sur le but de Xavi Simons – après un nouvel arrêt de Maignan face à Depay –, finalement refusé après trois minutes de flottement à cause d’un hors-jeu de Denzel Dumfries, placé à côté du gardien français sur la frappe victorieuse de son copain (69e). Voilà qui fera peut-être débat chez les Oranje, et l’action a été fêtée comme un but par le remarquable virage tricolore. On a attendu Bradley Barcola pour mettre un peu plus de vie dans la fin de partie, on a eu Kingsley Coman et Olivier Giroud, qui n’ont pas eu grand-chose à se mettre sous la dent. Mardi, ce sera la Pologne pour savoir si la France terminera première, deuxième ou troisième, et si elle a enfin trouvé un moyen de marquer un but.
Pays-Bas (4-2-3-1) : Verbruggen – Dumfries, De Vrij, Van Dijk, Aké – Schouten (Veerman, 73e), Reijnders – Frimpong (Geertruida, 73e),, Simons (Wijnaldum, 73e), Gakpo – Depay (Weghorst, 79e). Sélectionneur : Ronald Koeman.
