- Euro 2024
- Gr. F
- Géorgie-Tchéquie (1-1)
Géorgie rime avec Mamardashvili
Auteur d’une excellente prestation face à la Tchéquie ce samedi, Giorgi Mamardashvili a permis aux Géorgiens de gratter le nul (1-1) et continuer à croire en leurs chances de qualifications pour les huitièmes.
S’il partage le même patronyme que le philosophe géorgien Merab Mamardashvili, Giorgi n’a qu’un seul mantra : ne pas encaisser de buts. Alors malgré le pion chanceux marqué par Patrik Shick ce samedi, le gardien géorgien pourra se rassurer en regardant sa feuille de match. Face à la Tchéquie (1-1), le portier a en effet assuré le nul des siens grâce à onze arrêts en 95 minutes et permis à sa bande de maintenir l’espoir d’une historique qualification en huitièmes de finale d’un Euro déjà réussi.
Homme du match et prestation stratosphérique
Logiquement élu homme du match contre les Tchèques, Giorgi Mamardashvili s’est ainsi offert une performance d’anthologie. Sur ses onze parades, huit auront été réalisées lors des 45 premières minutes, tant sur des frappes vicieuses à l’entrée de la surface que sur des têtes boxées avec autorité. Une performance de haut vol, lui permettant de coller aux basques du Letton Aleksandrs Koļinko, recordman des phases de groupes de l’Euro avec douze arrêts effectués en 2004 (contre l’Allemagne).
💥😲L'ÉNORME OCCASION D'ENTRÉE DE MATCH ! 🙅Giorgi Mamardashvili sauve la Géorgie avec une double parade impressionnante ! 🔥 Ca commence fort entre la Géorgie et la République Tchèque !#beINEURO2024 #GEOCZE #EURO2024 pic.twitter.com/TnPQF5vQHu
— beIN SPORTS (@beinsports_FR) June 22, 2024
Le niveau affiché par Mamardashvili étonnera ainsi beaucoup de monde. À l’exception des suiveurs du football géorgien et espagnol. Dans le Caucase d’abord, le ganté au mètre 99 a été primordial dans la qualification de sa sélection pour cet Euro 2024. En effet, si la Géorgie a validé son billet via une place de vainqueur de la Ligue C de la Ligue des nations (éliminant notamment le Kazakhstan puis la Grèce en barrages) et qu’elle a été l’équipe la moins prolifique des qualifications parmi les 24 qualifiées (1,4 but de moyenne par rencontre), Giorgi Mamardashvili, lui, s’est chargé du reste. Portier le plus décisif de la phase de qualifs (34 arrêts), l’enfant de Tbilissi est donc parvenu à compenser les lacunes offensives de la troupe de Willy Sagnol. Un schéma appliqué au préalable en Espagne, à Valence.
Le roc de Valence
Car oui, sur la péninsule aussi, « El Grande » (son surnom) a su se montrer déterminant. Son arrivée ne laissait pourtant rien prévoir d’exceptionnel. Fils de Davit, gardien de but ayant écumé quelques modestes clubs de l’élite géorgienne à la fin des années 1980, Giorgi a grandi sous la houlette sportive du paternel. De quoi le former et lui offrir un contrat professionnel chez le géant local, le Dinamo Tbilissi. Avec qui il ne débutera cependant jamais. Prêté en 2019 à Rustavi, son destin bascule l’année suivante en rejoignant le Locomotive Tbilisi, toujours en prêt. Alors âgé de 19 ans, Mamardashvili dispute les tours préliminaires de la Ligue Europa, affrontant notamment Grenade. Durant la joute disputée en Espagne (en période Covid, les rencontres ne se jouaient qu’en une seule manche), le gardien impressionne – malgré l’élimination de son équipe (2-0) – et tape dans l’œil d’Antonio López, agent local. Jackpot, puisqu’après avoir vanté les talents de son prodige à bon nombre d’écuries ibériques, López parvient à convaincre les dirigeants de Valence.
Reparti au Dinamo à la fin de son prêt à l’été 2021, Giorgi signe donc à Mestalla pour 800 000 euros. D’abord placé en réserve, il grimpe les échelons, aidé par un gabarit impressionnant, et finit par déloger le titulaire du poste, Jesper Cillesen. Depuis, le Géorgien a atteint la barre des 100 matchs et s’est installé comme la figure principale du club ché, en dépit de résultats collectifs en deçà. Suffisant pour lui conférer le statut de portier incontournable en Liga – un seul match manqué lors de la saison 2023-2024, pour suspension – et désormais lui ouvrir les portes du giron international. La muraille est grande.
Par Léna Bernard