- Euro 2024
- Groupe F
Géorgie, Portugal, Tchéquie et Turquie : avec un F comme Festin
Un groupe F qui sent bon les bonnes adresses culinaires dépaysantes, et qui peut nous offrir quelques bonnes surprises malgré la présence du Portugal, un des favoris de la compétition.
Le joueur frisson : Luka Lochoshvili
Luka Lochoshvili ne va peut-être pas briller sur les terrains avec la Géorgie, mais on aura plaisir à voir évoluer un véritable héros sur les pelouses. Le défenseur de 26 ans ne présente rien de spécial, a évolué au Dinamo Tbilissi, au Dynamo Kiev ou dernièrement à Cremonese en Italie, mais a tout de même été récompensé lors de la cérémonie The Best en 2023. En février 2022 lors d’un match contre l’Austria Vienne, il sauve la vie de Georg Teigl. Victime d’un violent coup de genou involontaire, il tombe, inconscient. Il avale alors sa langue, et Luka Lochoshvili utilise ses connaissances en premiers secours pour dégager les voies respiratoires du joueur. Un héros du quotidien qui rappelle les actions de Simon Kjær lors de l’Euro 2021 après le malaise de Christian Eriksen.
Les retrouvailles : Euro 2008
C’est très certainement le groupe qui symbolise le concept des retrouvailles. C’est simple, à part la présence de la Géorgie, c’est exactement le même groupe que lors de l’Euro 2008. En Suisse et en Autriche, le Portugal d’un Cristiano Ronaldo bientôt auréolé de son premier Ballon d’or était arrivé premier de son groupe, devant la Turquie du grand Mevlüt Erdinç. La Tchéquie était arrivée troisième avec une seule victoire contre la Suisse. La différence s’était alors faite à la différence de buts. Un différentiel de +2 pour les Portugais, contre un bilan à l’équilibre pour les Turcs. Cependant, c’est la Turquie qui était allée le plus loin dans la compétition. Une défaite 3-2 en quarts de finale contre l’Allemagne, alors que la bande de Ronaldo s’était inclinée en huitièmes de finale contre cette même Allemagne, bourreau des deux qualifiés de ce groupe A. Rebelote en 2024 ?
L’inexpertise de Catherine Turck, orthophoniste
« Dans ce groupe, nous avons pas mal de sonorité, mais il y a tout de même de nombreuses différences quand on va analyser ce groupe. Tout d’abord, le Portugal va gagner ce groupe. Les noms portugais sont chantants, les sons volent dans le stade avec légèreté, ils ne devraient pas avoir de problèmes pour être meilleurs. Après, c’est plus compliqué. Ça peut se jouer entre la Géorgie et la Turquie, mais ce sont deux équipes très différentes. La Turquie, avec ses sonorités, est bien plus solide, compacte, que la Géorgie. Toutes les terminaisons en « shvili » les font passer pour des petits enfants, on a beaucoup plus peur d’un joueur comme “Aktürkoğlu” que “Davitashvili”, en plus d’être difficile à prononcer. Pour les Tchèques rien de spécial, à part quelques expressions, ils sont banals, pas de fantaisie dans leur langue ni dans leur jeu, je suppose. Alors je mettrai le Portugal en 1, et la Turquie en 2. En plus, il y en aura plein en Allemagne ! »
Si ce groupe était une personnalité, il serait Gürkan Topçu
Il n’y a pas que Salt Bae dans la vie. Ce chef turc renommé a travaillé dans de nombreux restaurants internationaux de haute cuisine. On a donc pu le croiser au Portugal et en Géorgie à travers l’ouverture de sa chaîne de restaurants, le Gürkan Şef Steakhouse, et a contribué à la fusion des cuisines turque, portugaise et géorgienne dans ses créations culinaires. Sa cuisine est d’ailleurs dite spectaculaire, et inclut des méthodes de vieillissement spéciales, des marinades, etc. Par l’ouverture de ses restaurants, il a pu s’implanter en Géorgie et au Portugal en plus de la Turquie, et se sert des spécialités locales pour apporter quelque chose en plus, une fusion entre les cuisines, entre les cultures. Tant pis pour les Tchèques, qui resteront une fois n’est pas coutume à la bière.
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Le chiffre : 67 vs 128
C’est le nombre de buts de tout le groupe géorgien face au seul total de Cristiano Ronaldo en sélection. Une différence énorme, sauvée par les 15 buts de Khvicha Kvaratskhelia et les 10 réalisations de Georges Mikautadze. Petit Poucet de la compétition, la Géorgie essaiera tout de même de sortir de ce groupe. Assez en forme, le secteur offensif géorgien va peut-être exploser les compteurs, qui sait ?
Vous allez adorer le détester : Cristiano Ronaldo
Comment ça, c’est déjà le cas ? Personnalité polarisante, adulée comme détestée, Cristiano Ronaldo fera à 39 ans son chant du cygne lors de cet Euro. Piqué au vif par la victoire de Lionel Messi en Coupe du monde, CR7 va forcer son entrée dans le 11 titulaire, bloquer le jeu de son équipe, et vouloir la lumière. La moindre contrariété va le faire disjoncter, gestes d’humeur, reproches envers ses coéquipiers… Insupportable. Sa mise sur le banc va débloquer la sélection, mais il va quand même se gargariser d’une victoire qui n’est pas la sienne. Déjà très décevant en Coupe du monde, CR7 terminera avec 0 but, mais 8 posts Instagram.
Cette future recrue du PSG va faire flop : David Jurásek
Pour chaque compétition européenne, il y a un jeune joueur qui se révèle aux yeux du monde entier. Comment ne pas repenser à l’Euro de Mikkel Damsgaard en 2021 ? Eh bien pour David Jurásek, 23 ans, ce sera la même chose. Latéral gauche assez grand pour son poste (1,83m), il a plutôt montré de bonnes choses avec Hoffenheim en Bundesliga cette saison. Il sera très certainement aligné dans le 11 de départ, et profitera de la présence imposante de Patrik Schick pour délivrer quelques passes décisives, ce qui attirera l’attention du PSG. On le sait, avec Nuno Mendes très fragile et Layvin Kurzawa sur le départ, le flanc gauche de la défense est dépourvu. Alors pourquoi pas Jurásek en doublure ? Ce choix semblerait basé sur la culture de l’instant, un recrutement typique du PSG en somme.
On vous spoile la suite
Bon, crevons l’abcès tout de suite, le Portugal gagnera l’Euro. La recette sera la même qu’en 2016, une équipe séduisante (bien plus cette année on le concède), mais malgré ça, les joueurs de Roberto Martínez vont se faire peur en phase de poules. S’ensuivent des qualifications à l’arrache, sans jamais convaincre, mais en trouvant les solutions grâce à leurs talents individuels sur le plan offensif. En finale contre l’Allemagne, le Portugal refait le coup et climatise un pays tout entier. Jamal Musiala prend le rôle de Gignac en loupant une occasion en or, et Gonçalo Ramos, d’un petit pointu plein de malice, vient donner un deuxième titre au Portugal. Deuxième du groupe, la Géorgie sera déjà très heureuse d’en arriver là, mais le chemin s’arrêtera en huitièmes face aux Pays-Bas (à part si la cascade de blessés continue, alors là…).
Par Maxime Verhille