- Euro 2024
- J1
L’Europe sourit enfin au PSG
Avec notamment Fabian Ruiz et Vitinha en têtes d’affiche, les joueurs du Paris Saint-Germain se sont montrés plutôt à leur avantage dans cet Euro. En attendant le réveil des tricolores ?
Il n’y a donc pas que le Real Madrid qui a le droit de régner sur l’Europe. Trois heures après avoir vu Arda Güler régaler avec la Turquie (dans la lignée de Toni Kroos, Jude Bellingham et Dani Carvajal), Vitinha a rayonné pour guider le Portugal vers un précieux succès face à la Tchéquie. Franciliens et Merengues sont désormais les seuls à avoir vu deux des leurs glaner le titre d’homme du match. (Ils ont toutefois également vu Antonio Rüdiger marquer malencontreusement contre son camp et Andriy Lunin plomber l’Ukraine.) Un joli début de compétition pour le contingent du PSG parti à la conquête de l’Allemagne.
Vitinha et Ruiz, rois du milieu
Samedi après-midi, les supporters parisiens tranquillement posés devant le premier choc de cet Euro entre l’Espagne et la Croatie n’y ont sans doute pas cru. Sous leurs yeux ébahis, Fabián Ruiz a d’abord envoyé Álvaro Morata ouvrir le score d’une ouverture lumineuse, avant de breaker dans la foulée, sans oublier de faire danser toute la défense à damier. « Le joueur sur lequel personne ne comptait est en train de mener l’Espagne avec brio », s’enflammait Marca, qui attendait plutôt Pedri, Rodri ou Lamine Yamal en chefs d’orchestre. « C’est un joueur exceptionnel, d’un très haut niveau mondial. Et il est certain que s’il ne s’appelait pas Fabián, on parlerait beaucoup plus de lui, fanfaronnait pour sa part le sélectionneur Luis de La Fuente en conférence de presse d’après-match. Fabián n’est peut-être que la représentation de tous ces joueurs qui travaillent dans l’ombre et devraient bénéficier de cette reconnaissance médiatique. »
Il aura ensuite fallu attendre trois jours pour assister à une nouvelle démonstration du fait que les milieux de terrain du PSG ne se portent peut-être pas aussi mal qu’on ne le pense. Moins inattendue, la prestation de Vitinha s’inscrit, elle, dans la continuité de ses six derniers mois aux pieds de la tour Eiffel, entre équilibre apporté à l’équipe, placement toujours bien senti et premier élément moteur à la construction. Aligné comme seul véritable milieu à vocation (partiellement) défensive par Roberto Martínez, petit Victor s’est montré précieux, en plus d’être à l’origine de l’égalisation de la Seleção en centrant pour… son partenaire en club Nuno Mendes, lui aussi à son avantage. Seul enseignement du soir pour Luis Enrique : son n°6 préféré n’est pas la solution à ses problèmes récurrents de frappeurs de coups de pied arrêtés.
Et ils sont où les Français ?
Le jeune piston portugais, d’abord aligné dans une défense à trois avant de monter d’un cran en fin de partie, a pu prendre exemple sur Milan Škriniar, patron d’une défense slovaque qui a tenu bon face à la Belgique pour créer la grosse surprise de cette première journée (sans oublier de s’appuyer sur l’aide de la vidéo et des gros ratés de Romelu Lukaku). Ou sur Gianluigi Donnarumma. Entré dans l’histoire en encaissant le but le plus rapide de l’histoire du tournoi, le meilleur joueur de l’édition 2021 a surtout tenu la baraque quand les fondations menaçaient de flancher, sortant notamment le grand jeu devant Rey Manaj, qui se voyait déjà égaliser à l’entame du temps additionnel.
Et les Bleus dans tout ça ? Parmi les onze (douze si l’on inclut Kylian Mbappé, sous contrat avec le club de la capitale jusqu’au 30 juin) représentants parisiens outre-Rhin, les Français restent ceux qui attendent encore leur tour pour flamber. Face à l’Autriche, Warren Zaïre-Emery et Bradley Barcola n’ont pas eu la moindre minute, quand Randal Kolo Muani s’est montré bien neutre après avoir suppléé Ousmane Dembélé, volontaire mais brouillon. Mais qu’ils se rassurent, à l’exception de WZE, qui semble être désormais la dernière roue du carrosse dans l’entrejeu, les champions de France devraient avoir de nouvelles opportunités de se mettre en valeur lors des prochaines rencontres. Et ce, dès ce vendredi face aux Pays-Bas, au sein d’un secteur offensif qui se cherche encore. Quant à Kylian Mbappé, il attend certainement le 1er juillet pour enfin tout casser (et pourquoi pas marquer enfin dans un Euro). Histoire de faire encore et toujours pencher la balance en faveur du Real.
Par Tom Binet