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  • Euro 2024
  • Finale
  • Espagne-Angleterre (2-1)

Roja de plaisir !

Par Enzo Leanni

Avec la meilleure attaque et 100 % de victoires, l’Espagne fait un magnifique vainqueur de l’Euro 2024. Après plusieurs semaines à ruminer sur le jeu global durant le tournoi, l’équipe de Luis de la Fuente a dominé l’Angleterre de la même façon que lors des matchs précédents, avec un savant mélange de possession et de verticalité. De quoi donner des idées aux autres sélectionneurs ?

Roja de plaisir !

La génération menée par Xavi et Iniesta a enfin son successeur. Cela s’est joué à seulement quelques millimètres sur le but vainqueur de Mikel Oyarzabal et à une tête salvatrice de Dani Olmo sur sa ligne, mais c’est pourtant bien plus mérité qu’une histoire de géométrie. L’Espagne attendait son premier titre international depuis 2012 et a remporté cet Euro douze ans plus tard de la même manière que ses aînés. Durant ce mois, où la majorité des matchs ont été particulièrement fermés, la formation de Luis de la Fuente a été une véritable bouffée d’oxygène. Capable de tenir le ballon durant de longues séquences ou d’alterner en plongeant dans la profondeur, cette équipe a encore montré son adaptabilité face à l’Angleterre avec deux actions décisives amorcées près de sa propre surface avant de conclure dans le rectangle adverse en seulement quatre passes.

Des buts à la pelle

Le premier but de la soirée a été marqué deux petites minutes après la sortie sur blessure de Rodri. Sans sa sentinelle et déjà orpheline de Pedri depuis le quart de finale, la Roja n’a pas souffert d’un banc souvent décrié. En témoigne cette deuxième période bien plus enlevée qu’avec le milieu de Manchester City, relayé par le nobody Zubimendi, puis sans son capitaine Álvaro Morata remplacé à la 68e par un autre soldat de la Real Sociedad, Mikel Oyarzabal. « J’ai fait mon travail, c’est ce que je devais faire, s’est exprimé, ému, ce dernier après la rencontre. Ça fait partie de mon histoire, tout mon passé, après tout ce que j’ai affronté dans la vie, je suis très heureux, très fier. » Symbole de l’inefficacité espagnole face à l’Italie en demi-finales de l’Euro 2021, le Basque occupe, cette fois, le rôle du héros avec humilité. Il a marqué le quinzième et dernier but de son équipe dans cet Euro, ce qui en fait la meilleure attaque en une seule édition. En sept rencontres – toutes remportées, une première depuis le cinq sur cinq de la France en 1984 –, le champion d’Europe peut, en plus, se targuer de compter dix buteurs différents afin de prouver qu’il n’y a pas que les jeunes ailiers supersoniques Lamine Yamal et Nico Williams comme faire-valoir.

Enfin un vainqueur magnifique

Malgré leur enthousiasme et leur nette domination durant une heure, les Conquistadors ont bien cru voir, comme il y a trois ans, une équipe moins belle lui donner une leçon de réalisme. Une minute avant l’égalisation de Cole Palmer, l’Espagne avait vendangé une grosse occasion par Oyarzabal. Mais même en cas de défaite, cette équipe serait restée dans l’histoire parmi les perdants magnifiques à côté de la Hongrie de 1954, des Pays-Bas de 1974 ou la France de 1982. Le mal-aimé Álvaro Morata théorisait ce sentiment avant la rencontre : « Si ça ne se passe pas bien dimanche, c’est différent : on souffre pendant quelques jours, puis on se remet à se réjouir de la façon brillante dont nous avons surmonté un parcours très difficile jusqu’à la finale. La vie n’est pas toujours faite de trophées et de coupes. Ce qui compte, ce sont les expériences que nous avons partagées tous ensemble depuis que nous sommes ici. Nous savons que nous serons tristes de mettre fin à cette période passée ensemble, parce qu’elle a été fantastique. » L’Espagne n’aura pas à découvrir cette émotion qui lui est inconnue depuis mai 2001, où les 27 équipes issues de la péninsule (clubs et sélections) ayant disputé une finale en sont sorties victorieuses. Drôle de pays plein de win, et particulièrement ce dimanche où Carlos Alcaraz a fait danser Novak Djokovic sur le gazon de Wimbledon.

Comme ce n’était pas suffisant, et au grand dam des restrictifs Deschamps et Southgate, cette Roja a mis la manière dans un Euro marqué par les blocs bas, les transitions et les défenses hermétiques. Le parcours force aussi le respect, la bande de Carvajal a torpillé la Croatie (3-0), a donné le tournis à l’Italie (1-0), a fait taire l’Allemagne (2-1, AP), a renversé les Bleus (2-1) avant de faire craquer l’Angleterre pour clôturer un tournoi de gala. « Je ne peux pas être plus heureux, de voir les supporters, les joueurs… Aujourd’hui a été une journée merveilleuse, notre équipe a été sacrée championne d’Europe, je suis encore plus fier aujourd’hui, et j’espère que cet élan nous aidera à être meilleurs chaque jour », se félicitait Luis de la Fuente, architecte de ce sacre en ayant osé faire fi de la possession à outrance prônée par ses prédécesseurs. L’élan espagnol doit surtout servir au football international pour sortir de sa torpeur en comprenant qu’il est effectivement possible d’envoyer du jeu avec des ambitions de résultat, même avec seulement quelques semaines de travail par an. Et quelles semaines !

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Par Enzo Leanni

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