- Euro 2024
- 8es
- Espagne-Géorgie (4-1)
L’Espagne ne fait qu’une bouchée de la Géorgie et rejoint l’Allemagne
Dominatrice et logiquement au-dessus d’une sélection géorgienne courageuse mais rapidement surclassée (4-1), l’Espagne poursuit son chemin et retrouvera l’Allemagne en quarts de finale.
Espagne 4-1 Géorgie
Buts : Rodri (39e), Ruiz (51e), Williams (75e), Olmo (81e) pour l’Espagne // Le Normand (CSC) (18e) pour la Géorgie
Le rêve n’aura duré qu’une mi-temps pour la Géorgie de Willy Sagnol. Il faut dire que c’est même déjà pas mal. Depuis le début du tournoi, l’Espagne matraque tout ce qu’elle rencontre et elle n’avait pas décidé que cela serait différent, ce dimanche soir sous la pluie fine de Cologne, malgré un scénario qui l’a d’abord un peu contrarié. Avant qu’elle ne récupère le stylo, et qu’elle écrive un nouveau récital en guise d’avertissement : son choc au sommet avec l’Allemagne, prévu vendredi à Stuttgart, s’annonce titanesque.
La Géorgie tient le choc
Forcément au moment du coup d’envoi, les supporters géorgiens avaient dans un coin de leur caboche les dernières confrontations face à la Roja : 3-1, 7-1, 4-0, même si chaque match est différent, le passé pèse toujours son poids dans la balance. Le ton est donné d’entrée : le 5-3-2 posé par Willy Sagnol est là pour souffrir, transpirer, se dépasser, quitte à passer l’heure et demie à venir dans ses 30 mètres. La domination de l’Espagne est totale : 90% de possession de balle dans le premier quart d’heure, des tirs en pagaille et voilà que Dani Carvajal place une tête sur corner détournée par Giorgi Mamardashvili qui a bien enfilé son costume de héros. Le portier du Valence CF est dans un grand soir, repousse tout ce qui arrive, et ça tombe bien, car c’est Fort Alamo. Puis la magie du foot opère : Kvicha Kvaratskhelia trouve Georges Mikautadze dans le rond central. Celui-ci décale à droite Otar Kakábadze qui oblige Robin Le Normand à marquer contre son camp (0-1, 18e).
Le public géorgien explose, se met à rêver d’exploit et à célébrer chaque tacle ou chaque parade comme un but. Et si son équipe faisait le coup du siècle ? Malheureusement, un coup du sort va le priver de rêver plus longtemps : Otar Kiteishvili se blesse, et ne peut sortir à l’entrée de la surface sur Rodri qui place un tir parfait pour égaliser avant la pause (1-1, 39e). Une forme de logique, finalement.
Le récital Espagnol
Dès l’entame du second acte, un nouveau frisson qui sera le dernier va parcourir l’ensemble des fans tout juste revenus en tribune sandwich saucisse en main : du rond central, Kvara voit Unai Simon avancé, et sa tentative de lobe passe à un cheveu de remettre l’Espagne derrière. Un tournant, car dans la foulée, la Roja s’énerve et va faire voler en éclats le château de cartes géorgien : sur un centre du remuant Lamine Yamal, Fabian Ruiz confirme son statut d’homme fort de l’Euro en redonnant l’avantage de la tête à son pays (2-1, 51e). Ruiz, encore lui, sera à l’origine du break en délivrant une sublime ouverture du gauche en profondeur pour Nico Williams qui s’en ira déloger l’araignée qui pendait au-dessus de la tête de Mamardashvili (3-1, 75e) avant que Dani Olmo ne scelle définitivement le sort de la Géorgie d’une frappe décroisée à l’entrée de la surface (4-1, 83e).
Un dernier pion qui pousse certains fans à d’ores et déjà quitter le stade, tandis que ceux de chaque côté s’en iront fêter les leurs au coup de sifflet final : la Géorgie a quoi qu’il arrive réussi son premier Euro, et l’Espagne s’avance plus que jamais, sous les « Viva Espana », dans la peau de l’homme à abattre. Le prochain rendez-vous face à l’Allemagne s’annonce brûlant.
Espagne (4-3-3) : Simon – Carvajal (Navas, 81e), Le Normand, Laporte, Cucurella (Grimaldo, 66e) – Pedri (Olmo, 52e), Rodri, Ruiz (Merino, 81e) – Lamine Yamal, Morata (Oyarzabal, 67e), Williams. Entraîneur : Luis de la Fuente.
Géorgie (3-5-2) : Mamardashvili – Gvelesiani (Kvekveskiri, 79e), Kashia, Dvali – Kakabadze, Kiteishvili (Altinashvili, 41e), Chakvetadze (Davitashvili, 63e), Kochorashvili, Lochoshvili (Tsitaishvili, 63e) – Mikautadze (Zivzivadze, 79e), Kvaratskhelia. Entraîneur : Willy Sagnol.
Par Andrea Chazy, au Stade de Cologne