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Yamal-Williams : les ailes du plaisir

Par Adel Bentaha
3 minutes

De loin la sélection la plus séduisante de cet Euro 2024, l’Espagne doit notamment son beau jeu à son duo de gamins : Lamine Yamal et Nico Williams. Comme pour rappeler au monde que les ailiers existent encore.

Yamal-Williams : les ailes du plaisir

77% de possession de balle, 1019 passes, 90% de passes réussies. Vous avez reconnu ? C’est bien une caricature de tiki-taka. Cette farce footballistique a pourtant bien existé, et nous a été offerte par l’Espagne le 6 décembre 2022 en quarts de finale de la Coupe du monde contre le Maroc. Résultat : un seul tir cadré sur treize tentés, une élimination aux tirs au but, et un Rodri pleurnichard. Mais un peu moins de deux ans plus tard, les Ibères en ont enfin fini avec l’utopie guardioliste. Pour cet Euro 2024, la Roja offre effectivement l’un des plus beaux spectacles de la compétition, grâce à un jeu fluide, rapide, technique. Ce joli ensemble, les hommes de Luis de la Fuente le doivent ainsi (en grande partie) à deux novices : Lamine Yamal et Nico Williams, nouveaux symboles de la beauté à l’espagnole.

Jeunes et ambitieux

Pour illustrer le propos, la référence se situe évidemment à Gelsenkirchen. Le 20 juin dernier, l’Espagne y défiait l’Italie pour le compte de la deuxième journée de la phase de groupes et l’un des premiers chocs de l’Euro. La courte victoire (1-0) n’a effectivement pas rendu hommage à la performance des Rouges, dont les vagues offensives ne se seront heurtées qu’à la solidité de Gianluigi Donnarumma, abandonné par sa défense. Parmi les protagonistes principaux, Lamine Yamal et Williams se sont fait un malin plaisir à mélanger leurs latéraux respectifs, Giovanni Di Lorenzo et Federico Di Marco.

Insaisissable dans son couloir gauche, auteur d’une lourde frappe sur la barre transversale et impliqué sur le seul but des siens – poussant Riccardo Calafiori à marquer contre son camp à la suite d’un centre vicieux, Nico Williams est logiquement reparti avec le trophée d’homme du match. De son côté, s’il a également régalé face aux Transalpins, Lamine Yamal a surtout frappé fort contre la Croatie en ouverture, se targuant notamment d’une jolie passe décisive pour Dani Carvajal, venu clore le festival local (3-0). Dans ce contexte enthousiasmant, il est toujours agréable de se remémorer que ces deux esthètes restent des poupons : 21 ans pour le Basque, 16 ans pour le Catalan – tout juste auréolé de son diplôme de fin de collège.

Dynamiteurs de défense

Ce jeu percutant, plus en phase avec football actuel – que certains critiqueront peut-être – l’Espagne a donc appris à vivre avec, comme le monde avait appris à vivre avec son style de possession. Dans nos colonnes, Carles Martínez Novell, entraîneur de Toulouse, confirmait d’ailleurs cette adaptation obligatoire : « Le football prend une direction qui oblige à dominer toutes les phases du jeu, la phase de possession, la phase défensive et les transitions offensives et défensives. Les Espagnols sont également touchés par cette évolution et doivent s’adapter. » Pourtant, durant l’hégémonie du tiki-taka et de la Roja, les ailiers disposaient d’un rôle primordial, avant donc d’être étouffés par le tout-puissant milieu de terrain. Ainsi, entre 2008 et 2014, l’Espagne pouvait compter sur Pedro, David Villa, voire David Silva, pour alimenter ses couloirs. Un choix revendiqué par Vicente del Bosque, conscient de devoir apporter de la variété à son système pour, justement, ne pas tomber dans la caricature.

Aujourd’hui, ce flambeau semble finalement avoir été repris par Yamal et Nico Williams. Des ailiers purs, soutenus par des latéraux au diapason. Apport non négligeable. Sur la bande gauche, cet Euro a en effet permis de (re)découvrir Marc Cucurella, hyperactif. Méconnaissable à Chelsea, le défenseur à la touffe se transcende en Allemagne, remportant par exemple 77% de ses duels (17 duels sur 22 disputés, Opta), soit le plus haut total de la phase de groupes. Sur la bande droite, Dani Carvajal continue quant à lui d’exceller, semblant enfin transposer ses prouesses du Real Madrid à la sélection – l’un des seuls éléments manquant à sa palette jusqu’ici. Longtemps enfoncée dans une guerre du milieu, l’Espagne s’est donc trouvé une solution viable. Celle des ailes.

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