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- Angleterre-Slovénie (0-0)
La Slovénie résiste à l’Angleterre et s’offre un huitième historique
Solidaire et appliquée, la Slovénie n’a rien offert à une décevante équipe d’Angleterre qui n’a jamais trouvé la clef (0-0). Une qualification historique pour le pays des Balkans, qui boucle cette phase troisième de son groupes avec trois matchs nuls... comme un certain Portugal en 2016.
Angleterre 0-0 Slovénie
Les images valent mille mots, et celles qui se sont déroulées au coup de sifflet final de cet Angleterre-Slovénie au stade de Cologne en valaient bien deux mille. La célébration infinie des Slovènes tranchait avec l’attitude de Jordan Pickford, qui a pourtant passé une soirée très tranquille, mais qui s’est retrouvé obligé de réclamer des applaudissements et même de faire taire les sifflets au moment où Jude Bellingham et sa clique regagnaient les vestiaires pour de bon. Quoi de plus normal en même temps : une nouvelle fois, l’Angleterre a joué une piètre représentation et surtout offert, dans le même temps, une joie éternelle à une Slovénie qui a décroché, en tant que meilleur troisième, une historique qualification en huitièmes de finale de l’Euro 2024. Comme quoi, ça paye d’être solide.
Le Mur slovène tient bon
Face à plus de 20 000 fans slovènes survoltés et dans l’attente de leur premier succès à l’Euro, la masse anglaise entonne à pleins poumons le God Save The King avec une idée : gagner pour s’assurer la première place du groupe et si possible en convainquant son audience. Rapidement, on comprend que ce ne sera pas durant ce premier acte que les Three Lions vont faire grimper aux rideaux leurs supporters. Trop scolaire, trop lent, le jeu de l’équipe de Gareth Southgate ne crée aucune différence face au 4-4-2 old school, mais parfaitement en place posé par Matjaž Kek. Un collectif bien huilé qui se crée même quelques situations, avec notamment un centre et un coup franc fuyants d’Erik Janža qui font passer quelques frissons dans les rangs anglais.
Hormis Bukayo Saka, l’Angleterre peine à se montrer dangereuse et doit attendre la demi-heure de jeu pour cadrer un tir, par l’intermédiaire de Harry Kane, tranquillement capté par Jan Oblak. Le portier de l’Atlético se montrera également serein sur un coup franc direct de Phil Foden, et ne poussera qu’un petit gazouillis quand Kane manquera d’un cheveu de reprendre un ballon un poil trop long de Kieran Trippier. À la pause, logiquement, la Slovénie est toujours en vie et surtout qualifiée pour les huitièmes.
Malgré Palmer
Conscient de la prestation décevante de ses hommes, Southgate décide de lancer dès la reprise Kobie Mainoo et même un peu plus tard, sous les vivats, la pépite Cole Palmer. La conséquence est immédiate : si l’Angleterre ne multiplie pas non plus les tentatives dangereuses, elle étouffe de plus en plus une Slovénie qui ne tient plus en équilibre que sur un fil et sur la défense héroïque de son chef de guerre : Jaka Bijol. Elle n’est pas loin de rompre sur un coup de pied arrêté, mais comme s’il était intouchable, c’est Benjamin Šeško qui sauve sur sa ligne un coup de casque de John Stones.
Les fans slovènes s’offrent un moment de bonheur, à un quart d’heure du terme, lorsque Josip Iličić entre en jeu sous les « Jojo » de ceux qui l’attendent comme le messie, avant de repartir dans un dernier quart d’heure irrespirable. À raison, car au début du temps additionnel long de quatre minutes, les Anglais se créent leur meilleure occasion : Anthony Gordon casse deux lignes via une passe plein axe, Kane dévie pour Palmer qui écrase bien trop sa frappe pour faire pâlir Oblak. Au coup de sifflet final, l’histoire s’écrit : toujours sans avoir gagné le moindre match dans son histoire, la Slovénie continue sa route à l’Euro. La nuit promet d’être longue à Ljubljana.
Angleterre (4-2-3-1) : Pickford – Walker, Stones, Guéhi, Trippier (Alexander-Arnold, 85e) – Rice, Gallagher (Mainoo, 45e) – Saka (Palmer, 70e) Bellingham, Foden (Gordon, 89e) – Kane. Entraîneur : Gareth Southgate.
Slovénie (4-4-2) : Oblak – Karničnik, Drkušić, Bijol, Janža (Balkovec, 90e) – Čerin, Elsnik, Mlakar (Stanković, 86e), Stojanović – Šeško (Iličić, 75e), Šporar (Celar, 86e). Entraîneur : Matjaž Kek.
Par Andrea Chazy, au Stade de Cologne