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- Autriche-France (0-1)
La France passe le col autrichien
Comme toujours avec Didier Deschamps, l’équipe de France a réussi son entrée dans une grande compétition. Ce lundi soir, les Bleus ont logiquement pris le dessus sur une Autriche moins effrayante que prévu (0-1). Pas toujours inspirés offensivement, les Tricolores ont eu besoin d’un but contre son camp de Maximilian Wöber pour l’emporter.
Autriche 0-1 France
But : Wöber CSC (38e) pour les Bleus
Après une semaine à penser de moins en moins au foot et de plus en plus à la politique, l’équipe de France a retrouvé ses repères et ses bonnes habitudes sur le rectangle vert. Comme toujours avec Didier Deschamps, les Bleus ont réussi leur entrée dans un grand tournoi, cette fois en effaçant une Autriche rugueuse et moins impressionnante que prévu (0-1). Comme souvent, aussi, il y aura des choses à redire, à corriger, à améliorer, mais dans ce nouveau format à 24 équipes, une victoire vaut quasiment une qualification en huitièmes de finale. C’est ce qu’il fallait pour combler les supporters tricolores, qui ont défilé à Düsseldorf pour « ne penser qu’au foot », selon les mots de l’un d’eux, et qui ont largement rivalisé avec la marée rouge autrichienne dans les tribunes d’un stade où la France (du football, puisque les Bleus du handball avaient ouvert leur Euro ici-même contre la Macédoine du Nord) se produisait pour la première fois de son histoire.
Sur le terrain, en revanche, l’Autriche a d’abord ressemblé à peu près à tout sauf à ce que décrivait le sélectionneur depuis plusieurs semaines. Il n’y a pas eu le pressing ni l’intensité, mais des tampons à foison (11 fautes, 2 biscottes à la pause) pour envoyer des messages aux Bleus. Kylian Mbappé et Theo Hernandez ont mangé le gazon, sans se priver de s’activer côté gauche pour faire basculer la partie. Elle aurait pu tourner dans le bon sens dès l’entame, quand Adrien Rabiot a décalé son capitaine, parti à toute vitesse vers la surface pour buter sur le gant de Patrick Pentz. Une occasion plus franche qu’un centre tir puissant d’Hernandez ou que des coups de pied arrêtés d’Antoine Griezmann mal négociés. Pas suffisant pour calmer Florian Grillitsch, manifestant son agacement face à la léthargie de son équipe à coups de grands gestes. Une preuve supplémentaire que cette Autriche n’a pas beaucoup réussi à être ce qu’elle voulait être à Düsseldorf.
Les maladresses de Mbappé
Les Bleus ont rapidement trouvé une satisfaction évidente : la paire N’Golo Kanté-Adrien Rabiot dans le cœur du jeu, où le premier a ratissé comme toujours, coupant plusieurs percées autrichiennes, quand le second a été impressionnant. William Saliba, lui, aurait pu regretter d’avoir laissé le ballon passer sur la remise de Marcel Sabitzer pour Christoph Baumgartner, qui a trouvé un grand Mike Maignan sur son chemin et enragé de ne pas avoir pu bénéficier d’un corner à cause d’un hors-jeu inexistant (36e). Il savait peut-être que ce serait le tournant de cette partie. Deux minutes plus tard, de l’autre côté de la pelouse, la défense autrichienne a bégayé, laissant Mbappé s’en aller provoquer Philipp Mwene et voir son centre dévié d’une tête improbable de Maximilian Wöber dans son propre camp (0-1, 38e).
Un CSC, voilà sans doute ce qu’il fallait à l’équipe de France pour repartir avec les trois points que les supporters autrichiens voulaient « pêcher tous ensemble », selon une grande banderole déployée avant le début de la fête. Ils auraient pourtant pu encaisser un ou deux buts de plus dans leur épuisette, mais les attaquants tricolores ont été plus brouillons que géniaux. À l’image de Mbappé, qui a gâché deux offrandes splendides de Griezmann et Rabiot : la première en poussant son ballon trop loin (45e), la seconde en ne cadrant pas seul face à Pentz après avoir déposé Danso et Wöber (55e). Une maladresse qui n’a pas permis à l’attaquant madrilène de se faire des amis dans le public autrichien, qui lui a offert une forêt de doigts d’honneur et une bronca à sa sortie le nez en sang après être revenu sur le terrain pour gagner du temps (ce qui lui a valu un carton jaune).
Des Bleus solides
Avec ou sans Mbappé, les Bleus ont manqué de complicité et de précision dans les derniers mètres, même si l’énième accélération de Hernandez aurait mérité de trouver Griezmann (66e), trop court et qui s’est baladé avec un bandeau blanc sur la tête pendant quelques minutes après un choc. Thuram et Randal Kolo Muani n’ont pas réglé la mire non plus, tout comme Olivier Giroud dans un temps additionnel où le chaos a commencé à s’inviter, poussant le banc autrichien à se lever pour accompagner leurs copains dans leurs offensives. Il y a bien eu cette tête de Marcel Sabitzer en fin de partie, mais, autre satisfaction française, la défense n’a pas concédé grand-chose pendant plus de 90 minutes. Dayot Upamecano a coupé des centres, Kanté était sur tous les ballons et Maignan dans son royaume dans les airs. Rien n’est jamais parfait dans le début d’une telle aventure, mais on l’oublie en disant qu’elle ne fait que commencer.
Autriche (4-2-3-1) : Pentz – Posch, Danso, Wöber (Trauner, 59e), Mwene (Prass, 88e) – Seiwald, Grillitsch (Wimmer, 59e) – Laimer (Schmid, 90e+1), Sabitzer, Baumgartner – Gregoritsch (Arnautović, 59e). Sélectionneur : Ralf Rangnick.
France (4-2-3-1) : Maignan – Koundé, Saliba, Upamecano, T. Hernandez – Kanté, Rabiot (Camavinga, 71e) – Dembélé (Kolo Muani, 71e), Griezmann (Fofana, 90e), Thuram – Mbappé (Giroud, 90e). Sélectionneur : Didier Deschamps.
Par Clément Gavard, à la Düsseldorf Arena