- Euro 2024
- Gr. A
- Allemagne-Écosse (5-1)
Jamal Musiala, et bien là
Jamal Musiala a rendu fou les Écossais ce vendredi à Munich pour le match d’ouverture de cet Euro 2024. Auteur d’une prestation magnifique, l’Allemand a permis aux siens de s’imposer sans difficulté (5-1).
Callum McGregor a beau partager son patronyme avec un très célèbre combattant de MMA, il s‘est montré sans défense à la 19e minute de cet Allemagne-Écosse déséquilibré. Le milieu du Celtic venait de se faire mystifier par le contrôle de Jamal Musiala, qui allait profiter de sa merveille pour torpiller la cage de la Tartan Army. Face aux Britanniques, la brindille munichoise a livré ce vendredi une prestation de rêve et a été l’un des grands artisans de cette victoire facile de la Mannschaft pour le match d’ouverture de son Euro (5-1). Pardon, il ne faut plus le qualifier de brindille, lui qui est encore surnommé « Bambi » par ses pairs, pour sa candeur et son physique d’adolescent. « Je suis d’accord pour que les gens m’appellent Bambi, mais je pense que j’ai fait un grand pas en avant, physiquement parlant, en matière de poids et de masse corporelle. J’espère que les gens voient mes progrès », a-t-il précisé en conférence de presse, à la veille de sa 30e sélection.
Le Jamal est fait
Moins frêle, Musiala s’est surtout montré plus décisif, plus efficace, et surtout plus tueur. Il y a un an et demi, au Qatar, il avait ébloui par son talent, mais frustré par son manque de tranchant là où ça compte le plus. Cette fois, devant son public de l’Allianz Arena, la pépite bavaroise n’a pas fait dans le détail pour doubler la mise et transpercer les filets. Mais il s’est également distingué par sa conservation de balle et ses dribbles toujours précis et véritablement déroutant pour la défense écossaise, à l’image du presque penalty provoqué à la 25e minute, où il a obligé deux adversaires à venir le découper. Il ne s’est pas caché à la passe non plus, étant à l’origine du but de Niclas Füllkrug en seconde période, peu avant de céder sa place à l’ancien, Thomas Müller. Virevoltant, utile et efficace, le joueur du Bayern a exposé toute sa palette, preuve non seulement de son grand potentiel, mais surtout de son niveau actuel.
Ce rendement, qu’on le savait capable d’assumer, n’a pas toujours été au rendez-vous cette saison. À l’image du Bayern Munich, il a alterné entre le très bon et le pas terrible, tout en étant bien embêté par les blessures. « Son efficacité cette saison n’a pas été celle à laquelle nous étions habitués depuis longtemps, comme il le souhaiterait. Maintenant, il se sent en forme et très à l’aise à son poste et les automatismes fonctionnent un peu mieux », pestait Thomas Tuchel à son égard, mi-mars, alors que Musiala était plutôt inspiré depuis quelques semaines. Malgré cette irrégularité, il a toujours eu le soutien de Julian Nagelsmann, qui vient de lui faire enchaîner une neuvième titularisation consécutive.
Roulez jeunesse
C’est donc lui qui a été choisi et programmé pour former un terrible tandem avec Florian Wirtz, l’autre diamant du football allemand. « Musiala et Wirtz sont deux joueurs de classe mondiale. Mais bien sûr, si vous voulez être un joueur de classe mondiale de manière constante, le rendement compte aussi », avertissait le sélectionneur ce jeudi. Les deux pépites ont répondu, même si le technicien allemand avait déjà vu le match : « Je suis certain qu’ils marqueront tous les deux demain. » Les deux Wunderkind ont ensuite été remplacés par les cadres que sont Müller et Leroy Sané, visiblement un peu saoulé d’être hiérarchiquement relégué derrière l’infernal duo. L’élégant gaucher va pourtant devoir s’y faire, ce sont probablement les fins de match qui vont le concerner cet été.
Par Léo Tourbe