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France-Pologne, pour finir le travail
Les Bleus vont tenter de retrouver le chemin des filets, ce mardi soir à Dortmund, pour battre la Pologne, se rassurer et pourquoi pas s’installer à la première place du groupe.
Comme en 2021, et comme à chaque fois depuis le début de l’ère Didier Deschamps, l’équipe de France aborde son dernier match de la phase de poules d’une grande compétition avec la certitude que son aventure ne va pas s’arrêter là. Dans ce format de l’Euro à 24 écuries, quatre points suffisent à voir les huitièmes de finale, dont le chemin s’est définitivement ouvert la veille de ce France-Pologne pour les Bleus. « Le principal intérêt du match de demain, c’est d’obtenir la première place », posait N’Golo Kanté, un homme de peu de mots, au BvB Stadion Dortmund, où la France avait connu la défaite contre l’Allemagne en septembre 2023.
Le sélectionneur n’a pas voulu le dire trop fort, mais sa bande aurait tout intérêt à ravir la pole position aux Pays-Bas, qui se frotteront à l’Autriche au même moment. Pour deux raisons : basculer dans la partie de tableau où ne se trouveront ni l’Allemagne, ni l’Espagne et ni le Portugal (mais possiblement l’Angleterre et la Belgique) ; et s’offrir un jour supplémentaire de repos et de préparation en ayant rendez-vous le 2 juillet, à Leipzig, plutôt que le 1er à Düsseldorf. Les fameux gains marginaux, ceux qui peuvent avoir leur importance dans un tournoi quand celui-ci dure un mois.
Une malédiction et la finition
Les oiseaux de mauvais augure peuvent toujours pointer le bout de leur nez en rappelant le bilan des Bleus dans ces troisièmes matchs de groupe, historiquement chiants, surtout quand l’affaire est pliée. La France n’en a plus gagné depuis le Mondial 2006 (2-0 contre le Togo) ; celle de Deschamps (4 nuls dont trois 0-0 et 1 défaite) n’a même réussi à marquer qu’à deux reprises, c’était le doublé de Karim Benzema face au Portugal lors de l’Euro précédent. Ce sont souvent des rencontres que l’on oublie, surtout si la route se termine sur une finale. Cette fois, elle ne devrait cependant pas être réservée aux coiffeurs. « Mathématiquement, c’est impossible de faire jouer tout le monde. Quand il y en a 23, ils sont quatre à ne pas jouer en moyenne, donc à 25… », expliquait la Dèche, bien décidé à ne rien laisser filtrer face à la presse. Un ou deux changements seraient envisagés – Antoine Griezmann pourrait être ménagé, selon L’Équipe –, alors qu’un retour de Kylian Mbappé dans le onze n’est pas improbable.
Le capitaine des Bleus pourrait être utile pour finir les actions, le principal problème de cette équipe, dont les joueurs sont muets devant le but depuis trois matchs, en comptant celui contre le Canada. « Il peut nous aider à marquer et à gagner », glissait sobrement Kanté, au lendemain d’une séance d’entraînement ouverte à la presse lors de laquelle les Tricolores ont particulièrement brillé par leur maladresse devant le but. Si l’expression qui veut que l’on joue comme on s’entraîne est vraie, ce n’est pas bon signe avant d’affronter une Pologne déjà éliminée, pour la possible dernière apparition en sélection de Robert Lewandowski, alors que Wojciech Szczęsny devrait laisser sa place à Marcin Bułka dans les cages. « On sait qu’on a des attaquants de classe mondiale, mais c’est à nous, à toute l’équipe, d’être plus cliniques », racontait Aurélien Tchouaméni ce week-end. Les mots « prudence » et « méfiance » sont sortis de la bouche de Deschamps qui, paradoxalement, a répété qu’il n’était jamais « inquiet » tout en soulignant ce problème d’efficacité qui commence à prendre de la place dans l’histoire allemande de cette équipe de France. Les deux premières sorties bleues n’étaient pas inquiétantes, mais ne pas trouver le chemin des filets contre une Pologne fragile défensivement ferait cogiter ce groupe une semaine de plus. Et une semaine à Bad Lippspringe, le camp de base des Bleus où le temps ne cesse de s’allonger, ça peut être très long.
Par Clément Gavard, à Dortmund