- Euro 2024
- Quarts
- Portugal-France (0-0, tab 3-5)
Tirs au but : la France touche le gros lot
Après une rencontre étouffante face au Portugal, l’équipe de France s’est hissée en demi-finales de l’Euro 2024 grâce à une séance de tirs au but victorieuse (0-0, 3-5 TAB). Une libération pour les Bleus, pour qui cet exercice a causé énormément de dégâts par le passé.
Pour la première fois depuis 1998, l’équipe de France a remporté une séance de tirs au but dans un tournoi majeur. Oui, rien que ça. C’est toute une génération de supporters qui découvre donc, ce vendredi, le sentiment de libération que procure une victoire à l’issue d’une soirée passée à se ronger les ongles. Un succès qui permet aux hommes de Didier Deschamps de se hisser en demi-finales de l’Euro 2024, où ils retrouveront l’Espagne, mardi à 21 heures.
Malédiction brisée
Pourtant, avant la séance, beaucoup de mauvais souvenirs refaisaient surface : la Coupe du monde 2006, l’Euro 2020 2021 et plus récemment la terrible séance de 2022 face à l’Argentine. D’autant que Kylian Mbappé était sorti à la mi-temps de la prolongation et qu’Olivier Giroud n’avait pas eu le temps d’entrer en jeu pour renforcer la liste des tireurs (Didier Deschamps : « Je n’ai pas pu faire rentrer Olivier Giroud. L’arbitre n’a pas pris en compte la demande. J’avais ce dernier changement à faire, Oliver était un candidat pour tirer »). En face se dressait Diogo Costa, véritable héros de la Seleção lors du huitième face à la Slovénie (1-1, 3-0 TAB) et devenu le premier gardien à arrêter trois tirs au but lors d’une même séance à l’Euro. Heureusement, la malédiction de l’équipe de France dans l’exercice a pris fin ce vendredi soir.
🇫🇷 #Exceptionnel Les mots de Didier Deschamps à ses joueurs avant la fatidique séance de tirs au but. Une séquence incroyable que nous vous proposons dans « 100% Euro » sur @M6 avec @SmaBouabdellah. #PORFRA #Euro2024 pic.twitter.com/32qLsuHvJZ
— M6 Info (@m6info) July 5, 2024
Juste avant la séance, capitaine Mbappé a réalisé la meilleure action de sa piètre soirée, en assumant son rôle : « Les gars, n’oubliez pas que c’est un geste technique ! Tranquille ! On l’a travaillé. Faites abstraction de tout ce qu’il y a. C’est vous et le gardien ! C’est un geste technique, on y va. Peu importe ce qu’il se passe, on reste tous ensemble. » Après l’ouverture du bal d’Ousmane Dembélé, dont la frappe à ras de terre du droit a pris le portier portugais à contre-pied, Cristiano Ronaldo n’a – cette fois – pas tremblé et a permis à son équipe d’égaliser. Certains ont dû froncer les sourcils en voyant Youssouf Fofana s’avancer en deuxième position, mais le milieu a trompé Costa en frappant plein centre, avant que Bernardo Silva transperce à son tour les filets, et ne frustre énormément Mike Maignan, à qui il a manqué quelques centimètres pour repousser cette tentative. La séance a pris une tournure inattendue à ce moment-là, puisque c’est Jules Koundé qui s’est avancé, après son match taille patron.
C’est pas un menteur Koundé, excellent tireur de penalty, on a vu pic.twitter.com/Q8LT4Rv1DD
— Najim Medini (@NajimMedini) July 5, 2024
Personne ne savait vraiment si c’était une bonne nouvelle ou non, en vérité : c’était tout simplement la première fois que le latéral droit tirait un penalty – ou tir au but – en professionnel. Une statistique folle confirmée par le principal intéressé après la rencontre : « Oui, c’était mon premier penalty. Je n’en avais pas tiré en compétition depuis les U19. Mais c’est un geste que je travaille à Barcelone. J’ai demandé au sélectionneur de le tirer. » Et Didier Deschamps a bien fait de lui faire confiance, car Koundé a réalisé le geste parfait. Dans la foulée, João Félix s’est saisi du cuir, et l’a envoyé sur le montant (l’effet Maignan ?). Le Portugais sera le premier, et le seul, à manquer sa tentative lors de cette séance. Le seul, aussi, à se rater aux tirs au but face aux Bleus depuis Luigi Di Biago avec l’Italie à la Coupe du monde 1998. La suite ? Barcola, également novice dans cet exercice, a pris le gardien à contre-pied, Nuno Mendes tente de préserver l’espoir portugais, avant que Theo Hernandez ne parachève le succès français.
De la personnalité, surtout
Sortie des deux dernières grandes compètes internationales aux « tirobs », l’équipe de France – et surtout son staff – a-t-elle enfin pris la mesure du problème ? Avant le huitième de finale face à la Belgique, remporté 1-0, les Bleus s’étaient entraînés dans l’exercice, selon Deschamps. Un plot twist après le crêpage de chignon en mars dernier avec le DTN Hubert Fournier, dont le souhait était justement d’établir une stratégie dans ce domaine. Un épisode qui semble donc avoir laissé des traces, dans le bon sens du terme ; mais ce n’est pas l’unique raison de ce succès.
Dans cette séance, les Français ont fait preuve d’un grand caractère. Les cinq qui se sont présentés – y compris les deux puceaux – ont fait le job sans trembler, et Diogo Costa n’a jamais été proche de faire échouer un Tricolore, à l’image du missile mis par Koundé dans la lucarne gauche. Sans Mbappé et Griezmann dans le money time, l’équipe de France a su faire la différence, avec des leaders insoupçonnés. Toujours incapable de marquer un « vrai » but depuis le début du tournoi, l’EDF se hisse pourtant dans le dernier carré pour la quatrième fois sur les six tournois majeurs de l’ère Deschamps. Et c’est tout ce qui compte.
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Par Thomas Morlec