Euro 08 – Pologne : Léo et les bas
Le tabloïd polonais Fakt a sûrement raison. Pour que la Pologne tape l'Allemagne, il faudra au moins que Leo Beenhakker tienne dans chacune de ses mains les tronches de Ballack et Löw. Sans cette prise de têtes, l'avenir de cette Pologne 2008 devrait dépendre de l'issue de sa confrontation face à la Croatie. Ambiance de caillera dans le «vrai» groupe de la mort de cet Euro.
Parler de sa situation professionnelle en évoquant le cas du “plombier polonais”, boire en soirée jusqu’à en devenir “soûl comme un Polonais”, nombreuses sont les expressions peu valorisantes que l’on a coutume d’employer en faisant allusion aux compatriotes de l’auteur-compositeur-interprète Michal Kwiatkowski.
A la suite de son élimination de la Coupe du Monde 2006, la sélection polonaise, et plus particulièrement son coach de l’époque Pawel Janas, s’était fait allumer par l’ensemble de la presse du pays.
Puis le messie est arrivé, avec une identité hollandaise, un passeport tamponné un peu partout sur le globe, et fort dune ressemblance à Daniel Leclercq en prime. Le sauveur ? Leo Beenhakker.
Si la Pologne fait aujourd’hui figure d’équipe qui n’a aucune chance d’effrayer les gros biceps allemands, italiens ou français, elle en reste toutefois une formation qui a passé le cap des qualif’ des poules avec brio. Ainsi, dans un groupe où l’on attendait le Portugal en preums’ et la Serbie en deuz’, les ouailles de Beenhakker ont arraché la première place. Absolute !
Plus fun, les défaites enregistrées par les Aigles Blancs ont été subies à domicile contre la Finlande (1-3) et en Arménie (lol, 1-0). Point de dérapage sur le sol fraîchement javellisé du Portugal.
Tout a changé depuis l’arrivée du Batave : exceptée la ligne arrière, personne n’est certain de figurer dans le onze de départ. Trois sont en tout cas condamnés à regarder l’Euro dans leur canapé : Jakub Blaszczykowski (Dortmund), qui faisait figure de maître à jouer dans l’entrejeu polonais malgré ses 22 ans, a dû déclarer forfait à la dernière minute, remplacé par Lukasz Piszczek (Hertha Berlin), dont l’habitude de jouer Bundesliga pourrait lui permettre de glaner quelques minutes lors de l’opposition face à la Mannschaft.
Autre absent, le goal remplaçant de la sélection et de Man United Tomasz Kuszczac, blessé au dos et remplacé par Kowalewski en un claquement de lombaires.
Bon, l’annonce du blaze du dernier grand absent nécessite forcément une minute de silence. Né au Nigéria, révélé au Polonia Varsovie, exposé au Panathinaïkos, Emmanuel Olisadebe était ensuite parti se cramer les orteils à Portsmouth avant de revenir s’enterrer en Grèce à Xanthi puis de creuser davantage sa tombe au Kinyras Peyias (Chypre).
La Pologne débarque donc incognito en Autriche et entend bien faire sensation face à son bourreau allemand (11 défaites et 4 nuls en 15 confrontations). Pour y parvenir, deux armes essentielles : Ebi Smolarek, l’ancienne mobylette offensive de Dortmund, qui sort d’une saison pleine avec l’une des équipes qui a fait sensation cette saison en Liga, le Racing Santander. Deuxième gâchette, le milieu de terrain Jacek Krzynowek, rouquin de 32 balais à la frappe surpuissante.
Mouais, la seule satisfaction de la Pologne, c’est surtout de se trouver actuellement dans les mains de Beenhakker (aucun rapport avec Ben Baker, homme de l’ombre d’Olivier Athon).
Sa prise de fonction post-Mondial a surtout permis à la sélection polonaise d’éviter d’être dirigée par la crapule Darius Wdowczyk. Le scarla est effectivement actuellement à la base d’une grosse affaire de corruption dans laquelle sont impliqués pas moins de 29 clubs, dont 4 de 1ère division.
En Pologne, il y a en fin de compte deux types de thugs : Darius Wdowczyk d’un côté, et ceux qui retournent les ruelles de Klagen-foutre de l’autre.
Matthieu Pécot
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