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Euro 08 – Pays-Bas : oui à l’Europe !

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Euro 08 – Pays-Bas : oui à l’Europe !

Au sein du « groupe de la mort », en compagnie de l'Italie, de la France et la Roumanie, les Pays-Bas, une fois n'est pas coutume, ne font pas partie des favoris du Championnat d'Europe des Nations 2008. Et c'est peut-être là une erreur majeure car tout l'indique : les Oranje ont l'Euro dans les gênes.

« L’équilibre dans le déséquilibre » . L’expression est signée du journaliste américain Richard Evans pour décrire le service si particulier de John McEnroe. Mais au fond, il aurait pu tout aussi bien parler de la sorte du football néerlandais, tout en excès et en échecs. Et ce n’est pas un hasard si, souvent bien placés en Coupe du monde, les Bataves n’ont triomphé qu’à l’Euro. Ni trop, ni trop peu, juste ce qu’il faut. Oui, l’équilibre dans le déséquilibre comme sur cette volée liftée de Marco van Basten en finale du Championnat d’Europe des Nations 1988 entre les Pays-Bas et l’URSS (2-0) sur le but du sacre. « Une reprise impossible sans angle qui aurait dû partir dans les tribunes et qui a replongé inexplicablement dans la lucarne de Rinat Dassaev » , se rappelle le légendaire buteur batave. Cette volée mythique, gageons que si van Basten l’avait tentée en Coupe du monde, elle serait effectivement allée dans les nuages. À l’Euro, c’était parfait.

La bonne dimension

Ça balance toujours aux Pays-Bas, dans une manière de chimie instable. Tenez, prenez la simple couleur du maillot par exemple : orange. Juste entre le feu vert et le feu rouge, à la frontière entre l’arrêt et l’accélération. Et puisque l’on parle de couleurs, on pourrait aussi évoquer la difficile appréhension des Noirs dans une des sélections les plus métissées du monde. Mélange incertain, chimie instable, la marque de fabrique néerlandaise au vrai. Mais revenons à nos moutons : les Pays-Bas et l’Euro, une évidence alors ? Rapide coup d’œil à l’historique pour bien se rendre compte. Victorieux en 1988, demi-finalistes en 1992, 2000, 2004, quarts de finaliste en 1996, la classe quoi. Un bilan bien plus flatteur qu’en Coupe du monde en tout cas. Finaliste en 1974 et 1978, ok mais depuis ? Une demie (1998) et des gros couacs (absents en 1982, 1986, 2002, un pauvre quart en 1994, deux petits huitièmes en 1990 et 2006). Comment expliquer une telle différence de rendement alors que la compétition européenne est réputée d’un bien plus haut niveau que le tournoi mondial ?

Dans l’inconscient oranje, le tournoi planétaire renvoie immédiatement et inévitablement à ces deux ratés des 70’s qui font partie de la mythologie néerlandaise de l’échec inéluctable. Alors que le Championnat d’Europe est évidemment le souvenir éternel de la “première fois”, du dépucelage international. En 74, la volée de Neeskens atterrit dans les gants de Maier, et celle de Rensenbrink en 78 sur le poteau de Fillol ; en 88, l’essai de van Basten file direct en lucarne. Et puis il y a ce rapport si particulier des Néerlandais à l’espace. Contraints de dealer (sans jeu de mots) avec un territoire relativement exigu au regard de la population (400 habitants au km2), obligés de se cloitrer avec des digues en raison de la faible altitude, les Hollandais ont aussi une longue tradition de grands voyageurs, à la fois colons et commerçants. En cela aussi, la dimension médiane de l’Euro se prête bien mieux à cette ambivalence historique que la gigantesque joute planétaire.

Et puis il y a cette mentalité batave si particulière. « Nous sommes naturellement arrogants » , confiait même Johnny Rep à France Football en 2004. Le double finaliste du Mondial n’a pas oublié les multiples marques de suffisance de sa bande alors même que son équipe n’avait pas encore la coupe dans les mains. Par exemple, les frasques aquatiques de Cruyff et les siens la veille de la finale face à la RFA ne sont plus depuis bien longtemps qu’un secret de polichinelle. Inconsciemment, le footballeur orange cultive peut-être l’échec au plus haut niveau, sûr qu’un succès planétaire serait dévastateur pour son ego et son équilibre psychique pour l’instant maintenu dans : « On est sûr d’être les meilleurs mais on ne gagne jamais » . Même le triomphe de 1988 n’a pas été assez grandiloquent pour bouleverser durablement la balance.

Oui, à bien des égards, les Pays-Bas devraient encore une fois être au rendez-vous du prochain Championnat d’Europe des Nations. On annonce une équipe pas très convaincante et un sélectionneur friable, en oubliant que ce dernier s’appelle Marco van Basten. Celui qui sait mieux que quiconque que l’Euro est fait pour le football néerlandais, à sa mesure. Mieux : à sa démesure.

Dave APPADOO

Brest, capitale des Côtes d’Amour

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