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Euro 08 – Les Russes carburent au jus d’orange

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Euro 08 – Les Russes carburent au jus d’orange

Les Pays-Bas commençaient à rouler des mécaniques. Le père Hiddink et un Arshavin fabuleux leur ont rappelé que leur salle des trophées ne s'était pas garnie du moindre objet depuis la dislocation de l'URSS, malgré les assurances oranjes d'appartenir à une caste supérieure.

Samedi soir à Bâle, la Russie a fait son Zénith. Comme les joueurs de Saint-Pétersbourg, le onze bleu-blanc-rouge a bousculé les positions établies et sidéré l’Europe par une victoire totale, sur tous les plans : physique, technique, tactique, et mentale.

A la direction des affaires, pas Advocaat mais Hiddink, et un même chef d’orchestre, l’irrésistible virtuose aux joues rouges, Andrei Arshavin, insaisissable diablotin au touché de balle enchanteur. Le 25 juin 1988, Marco Van Basten avait ébahi le monde par une volée venue d’ailleurs. Le premier jour d’été 2008 à Bâle restera pour toujours celui d’Arshavin. Un joueur d’un autre temps, dont on ne devine même pas les muscles, mais à l’intensité gestuelle bien moderne.

Dès les premiers instants, les Pays-Bas ont paru hors sujet. Le ballon traînait dans leurs pieds. Il ne jaillissait plus comme lors de leurs stupéfiantes démonstrations du premier tour. Van der Vaart avait beau porter le danger à plusieurs reprises sur coup de pied arrêté, les Hollandais ne se trouvaient pas.

Le plan Hiddink, dont l’intéressé dévoila une partie lors de sa conférence de presse d’après-match, fonctionnait parfaitement : « En mettant Saenko, un joueur qui joue en Bundesliga, très discipliné, dans le couloir droit, je voulais gêner le très créatif côté gauche néerlandais, pour couper les transmissions vers Sneijder, Van der Vaart et Van Nistelrooy. Et je crois qu’on y est parvenus. Ils n’ont été dangereux que sur coups de pieds arrêtés » .

Hiddink, l’architecte, et Arshavin, en maître d’oeuvre bien entouré, sont sans doute les deux raisons qui emmènent la Russie pour la première fois de son histoire en demi-finale d’un tournoi majeur (hormis bien évidemment l’Euro 88). Van Basten, son coaching semble, lui, au moins en partie responsable de la débâcle hollandaise. Van Persie à la place de Kuyt à la mi-temps, là on dit banco. L’attaquant de Liverpool se faisait bouffer par l’immense Zhirkov, milieu de terrain replacé arrière latéral et excellent tireur de coups francs. Quand la machine collective est rouillée, mieux vaut opter pour des individualités capables de faire exploser seules la digue adverse. Donc mieux vaut Van Persie que Kuyt.

Plus problématique, l’entrée du talentueux mais inexpérimenté Afellay à la place d’Engelaar. Un milieu offensif pour un milieu défensif quand on est mené 1-0, ok d’ac, mais Afellay avait-il les épaules nécessaires pour participer à un tel évenement ? Avec sa tête de poupon étonné, il ressemblait à un junior trop timide pour être lancé sans filets dans la cour des (trop) grands. Sur le dernier but russe, le joueur d’Eindhoven regarda à droite à gauche, n’osa pas parler à son défenseur (Ooijer ?) et la touche russe devint passe décisive pour Arshavin, qui méritait bien son moment de gloire individuel.

Van Basten est peut-être aussi plus largement responsable de la passivité de ses joueurs par sa communication d’avant-match. Sûr, trop sûr de lui, lors de sa dernière conférence de presse, on le sentait persuadé de passer le tour sans dommage, comme ses joueurs semblaient convaincus d’avoir fait le plus dur en égalisant. A l’image d’un Van Bronckhorst qui campait dans la partie de terrain russe, sans peser offensivement, mais en laissant ses camarades de derrière négocier des un contre un périlleux. Comme si les Russes n’oseraient pas commettre un nouveau crime de lèse-majesté, et qu’il suffisait d’attendre les pénaltys ou un nouveau coup de pied arrêté victorieux.

Au lieu de cette version favorable aux volontés oranjes, les inépuisables Russes, à moins qu’il ne s’agisse de volonté infaillible, ont proposé pendant les trente dernières minutes un football à intégrer dans les DVD « spécial beau jeu » . Entre le Nantes de Coco Suaudeau, l’Ajax de Cruyff, et le Dynamo de Kiev de Lobanovsky. Ah ce deuxième but de la 112e ! Arshavin parfaitement lancé sur le côté gauche de la surface, centre lobé d’une précision imparable, et Torbinsky, le rentrant, pour claquer la balle dans les filets. Russie 2 – Pays Bas 1. Puis, 3-1, à la 117e. Un break largement mérité. Bilan de ce troisème quart où l’équipe la plus reposée s’est à nouveau montrée la moins fraîche : Hiddink vainqueur par KO. Arshavin, ballon d’or ?

Les notes de Koh-Lanta : la tribu maudite

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