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Euro 08 : Ballack, l’incompris

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Euro 08 : Ballack, l’incompris

Après un premier match des plus convaincants, l'équipe d'Allemagne a prouvé qu'elle figurait bien parmi les favoris de la compétition. Michael Ballack a de son côté prouvé qu'il restait un joueur aussi essentiel que mystérieux dont l'empreinte reste toutefois à définir.

On n’aurait jamais dit, comme ça. Mais si : Michael Ballack va bien souffler ses 32 bougies à l’automne prochain. Oui, 32… Si près de 33, si près de la fin en vérité. Mais qu’est-ce qu’il a fichu tout ce temps-là, l’Allemand ? On se souvient bien du gars racé qui emmène le Bayer Leverkusen en finale de Ligue des Champions et l’Allemagne en finale de Coupe du Monde en 2002. Depuis quelques mois, on redécouvre le buteur impénitent qui remet Chelsea dans le tempo. Mais entre les deux ?

Quand l’Allemagne se convertit à la lose

Au fond, Michael Ballack, c’est l’histoire d’une incompréhension. Celle d’un est-Allemand de naissance qui devrait représenter l’Allemagne réunifiée. Grosse pression. En son temps, Mathias Sammer (la classe incarnée, mieux, Beckenbauer réincarné) y avait laissé sa cheville et sa carrière. Ballack aurait dû être le suivant. On l’a dit, l’histoire avait bien démarré. Majestueux face à Liverpool (en quart) puis contre Manchester United (en demie) en cette saison 2001/2002, Ballack figurait le nouveau héraut du football d’outre-Rhin. Mais en fut-il jamais le héros ?

La nouvelle star du pays fête alors ses 26 ans, déjà. Et un espoir de cet âge en dit long sur l’état de déliquescence du football teuton en ce début de millénaire. D’ailleurs le millésime 2002 symbolisé par Ballack (défaite en finale de C1, défaite en finale de CM) indique bien la nouvelle tendance pour l’Allemagne : la lose.

Pour conjurer le mauvais sort, le meneur de Leverkusen file, comme tout joueur allemand valable, au Bayern Munich. Mais là encore l’ami Michael n’est pas dans le bon tempo. Il débarque dans une équipe à la poursuite de son passé. Entre anciennes gloires poussiéreuses (Kahn, Effenberg, Jeremies), internationaux de second choix (Ze Roberto, Pizarro, Santa Cruz) ou sur le déclin (Lizarazu, Elber) et jeunes pousses pas encore déniaisées (Schweinsteiger), Ballack est bien évidemment au-dessus du lot, seulement épaulé par Sagnol voire Hargreaves. Et à part ratiboiser le sol national déjà largement dévasté, le Bayern ne vaut plus grand-chose. Et Ballack avec.

Partout donc nulle part

Cette pâleur internationale finit par poser la question : que vaut Ballack ? Mais demander cela c’est aussi se demander : qui est-il ? « Si je devais choisir un joueur qui me ressemble, je dirais Ballack qui est un milieu buteur comme je pouvais l’être » . La sentence est signée Michel Platini en personne. Pourtant, sans faire injure au triple Ballon d’Or France Football et à son œil de lynx, on a beau regarder à la loupe, on ne voit pas bien.

Bien sûr, l’Allemand appartient à cette famille de milieux prolifiques dont le maître absolu reste Platini. Pourtant, là où le Français avait si bien su faire la liaison entre son rôle d’organisateur et celui de buteur, Ballack entretient le flou, quelque part entre l’entrejeu et le front de l’attaque. Mais régulièrement nulle part, du coup.

Son élégance classieuse pourrait en premier lieu indiquer qu’il est le dépositaire du jeu. Un soir d’automne 2005 au Stade de France, Ballack avait assuré la distribution de très haut niveau de l’équipe d’Allemagne face aux Bleus. Voilà comment il se rêve : en maestro. Un habit, hélas, un peu grand pour lui. Régulièrement bouffé par Zidane (amicaux 2001 et 2003, finale de C1 2002 face au Real), supplanté par Bernd Schneider au Mondial 2002 (on l’oublie trop souvent), intermittent au sein de la séduisante Mannschaft en 2006, Ballack a rarement été LE dépositaire du jeu.

Même au Bayern à vrai dire. Invité à commenter le départ du milieu de terrain à Chelsea, Lizarazu, qui en connaît un rayon en matière de meneur de jeu, déclarait : « Ballack va manquer par son jeu de tête et sa frappe de balle » . De bien jolis atouts, c’est vrai, mais pas un mot du latéral gauche français sur la conduite du jeu, l’emprise collective, bref tout ce qui ferait un meneur de jeu.

D’ailleurs, depuis son arrivée à Chelsea, Ballack mange son pain noir. « Il a fait une erreur en partant chez les Blues car Frank Lampard est plus fort et plus influent que lui » , lâche même Beckenbauer. Et quand Ballack retrouve enfin la lumière ces derniers mois, il le fait par des buts de la tête et sa frappe sur coups de pied arrêtés. Bien vu Bixente !

Alors, qu’attendre de Ballack à l’Euro ? Au sein d’une sélection allemande devenue joueuse depuis son mondial plutôt réussi, le milieu allemand pourrait enfin rappeler le joueur qu’il aurait pu, qu’il aurait voulu être. À 32 ans (putain 32 ans !), il n’est peut-être pas trop tard.

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Brest, capitale des Côtes d’Amour

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