- Amical (F)
- France-Colombie (5-2)
Eugénie Le Sommer : retour en terrain connu
Deux ans après sa mise à l'écart par Corinne Diacre, Eugénie Le Sommer a fait son grand retour avec les Bleues ce vendredi, en plantant un doublé face à la Colombie.
Un grand sourire pour la numéro 9 des Bleues et une standing-ovation du public clermontois à l’heure de jeu, pour saluer la performance XXL d’Eugénie Le Sommer face à la Colombie ce vendredi (5-2). Il ne lui aura pas fallu plus d’une mi-temps pour retrouver le chemin des filets en sélection, et ainsi conforter sa place de meilleure buteuse de l’histoire des Bleues (88 buts pour 176 sélections). Celle qui a permis aux Françaises d’égaliser avant de prendre le score à des Colombiennes désabusées revient d’une longue traversée du désert.
Un come-back opportun
Choix fort de la première liste d’Hervé Renard, Eugénie Le Sommer n’a donc pas trahi la confiance de son nouveau sélectionneur. Laissée de côté depuis près de deux ans par Corinne Diacre, la native de Grasse revient au moment idoine, à trois mois et demi d’une Coupe du monde. Pour s’illustrer, l’artificière a d’ailleurs choisi ses deux domaines de prédilection : le duel et l’instinct. Sa première réalisation vient ainsi d’une volée du droit et sans contrôle, au point de penalty (56e), suivie d’un coup de casque bien croisé dans la foulée (59e).
Marie-Antoinette Katoto, gravement blessée au genou lors du dernier Euro et probablement pas rétablie d’ici le Mondial en Australie et Nouvelle-Zélande (du 20 juillet au 20 août prochains), Le Sommer tend à être sa parfaite doublure. Depuis ce coup dur, la ligne d’attaque tricolore avait perdu en qualité et en efficacité ; Kadidiatou Diani avait été replacée dans l’axe, une position qu’elle n’apprécie pas particulièrement, préférant amplement perforer sur le côté droit de l’attaque. Avec le retour d’ELS, l’équipe de France récupère donc une vraie avant-centre de métier : capable de conserver le ballon dos au but, de remiser avec les milieux et les ailières ou de se retourner et d’éliminer ses adversaires directes.
Sortie à la 63e minute au profit de Sakina Karchaoui, la Lyonnaise a montré toute l’étendue de sa palette technique et physique, dans une équipe relativement remaniée depuis sa mise à l’écart. Mais là se trouve l’aura des grandes joueuses : performer peu importe qui se trouve à côté. Même si l’efficacité est maximale lorsque Delphine Cascarino est à ses côtés, l’OL Connection paraît-il.
Critiquée mais jamais égalée
La meilleure buteuse de l’histoire des Bleues a continué d’écrire sa légende, 724 jours après sa dernière sélection. En délicatesse avec Diacre depuis son repositionnement comme ailière gauche lors de la Coupe du monde 2019, l’ancienne sélectionneuse avait fustigé les performances de l’intéressée avant de cesser de la convoquer lors de son départ vers les États-Unis et le club franchise de Lyon : l’OL Reign.
Une carrière en sélection stoppée net, avec un compteur bloqué à 175 capes, et une remise en question tout aussi importante en club. Des critiques qui n’ont cependant jamais émaillé la pugnacité de l’ancienne du Stade briochin. En bleu, si elle a pu être remplacée par Katoto – amenée à devenir le futur français –, Eugénie, en impératrice, a prouvé qu’elle avait encore les qualités pour apporter ce qu’elle a toujours su manier. Un rôle qu’elle devrait avoir à tenir lors du prochain Mondial, si les matchs qui suivent ressemblent à celui-ci. La ligne d’attaque française devrait être plus efficace que la ligne Maginot, et pourrait même permettre aux supporters de rêver, enfin, d’un résultat à la hauteur de son potentiel.
Léna Bernard