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  • Interview Eidur Guðjohnsen

« Être un grand blond en Chine, ce n’est pas discret »

Propos recueillis par Nicolas Kohlhuber
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Juste avant le tirage au sort de l’Euro, SoFoot est allé prendre des nouvelles d’Eidur Guðjohnsen. De Reykjavik à la Chine, en passant par Monaco, Eidur fait le bilan, calmement.

Eidur, tout d’abord, comment vas-tu ?Je vais très bien. La saison chinoise s’est terminée il y a quelques semaines. Je suis actuellement en vacances en Islande. Je m’entraîne un peu pour garder la forme.

Ton contrat en Chine va s’achever. Quel tournant vas-tu donner à ta carrière ?Je ne pense pas rester en Chine. C’est très différent là-bas. C’était une expérience intéressante, une véritable aventure, mais j’aimerais revenir en Europe. Je veux me battre pour décrocher ma place en sélection nationale et participer à l’Euro.

À 37 ans, penses-tu à la retraite ?À mon âge, je suis forcément plus proche de la fin que du début, mais j’ai encore envie. Je me sens bien et je suis motivé, donc j’en profite. J’aime aller à l’entraînement, jouer les matchs. Tant que j’aurai ce plaisir et que mon corps me permettra de jouer, je ne m’arrêterai pas.

Tu as derrière toi une carrière longue de plus de 20 ans, dans 8 pays différents. Quels souvenirs t’ont le plus marqué ?Il y a eu beaucoup de hauts et de bas, comme dans toutes les carrières aussi longues. J’ai connu des débuts fantastiques au PSV, mais j’ai aussi été gravement blessé à cette période. Je n’étais pas sûr de pouvoir continuer ma carrière. J’ai vécu des années formidables à Chelsea. C’est plus qu’une équipe de football pour moi. Là-bas, je suis devenu un homme autant sur le terrain que dans la vie. Et la culture footballistique en Angleterre… C’est du bonheur. Pouvoir jouer à Barcelone a également été un très grand honneur. J’ai eu des périodes moins fastes par la suite, mon adaptation n’a pas été facile à Monaco. Après, j’ai enchaîné les clubs, en Grèce notamment où j’ai encore été blessé. En Belgique, j’ai repris goût à jouer, c’était une bonne expérience. Puis l’année dernière, retourner à Bolton, mon premier amour anglais, m’a fait beaucoup de bien.

Puis tu es allé en Chine cette saison, ça doit changer ?Oui. Beaucoup. J’ai vécu un véritable choc culturel. C’était étrange, mais excitant. Je me concentrais sur le football, et j’ai pris du plaisir à découvrir ce championnat. J’ai été très surpris. Le football devient important là-bas, les gens en sont fous. À mon arrivée, c’était la folie. Être un grand blond dans les rues là-bas, ça n’aide pas pour être discret. Ce sont des grands fans de Premier League et du Barça, donc quand ils me reconnaissaient, ils devenaient fous (rires). Les fans sont incroyables là-bas. Le football chinois a un potentiel intéressant. Il faut juste qu’ils arrêtent de dépenser tout leur argent pour faire venir des stars et qu’ils se concentrent sur la formation. Quand ils auront pris conscience de ça, ils seront très forts.

Tu as joué à Monaco, ce n’était pas une grande réussite ? Que retiens-tu de cette période ?Ce n’était pas une mauvaise expérience, mais un mauvais timing. J’arrivais de Barcelone où il y a une certaine philosophie. Je rencontrais quelque chose de complètement différent à Monaco. Le championnat français est d’un haut niveau, mais je découvrais un jeu beaucoup plus physique et porté sur la défense. Ça ne m’a pas aidé. J’ai essayé de m’adapter, mais c’était délicat. Après avoir joué au PSV, en Angleterre dans des ambiances incroyables, je me retrouvais à jouer certains matchs devant 3 000 personnes. Ça m’a perturbé. C’était un choc. Monaco est un endroit formidable, mais le football est loin d’être la chose la plus importante, c’est comme ça. Ce n’était pas un mariage heureux.

Comme tu l’as dit, tu jouais à Barcelone en 2009, l’année de l’incroyable triplé. Qu’est-ce que cela représente pour toi ?Je ne réalisais pas encore, mais je faisais partie de quelque chose d’extraordinaire. J’avais de la chance de jouer avec des joueurs spéciaux sous les ordres d’un entraîneur formidable, Pep Guardiola. C’était un plaisir.

Un de mes regrets est de n’avoir jamais pu jouer un match aux côtés de mon père.

L’équipe de l’époque était-elle meilleure que celle d’aujourd’hui ?C’est difficile à dire. Il y a des différences, mais certains joueurs font partie des deux époques. Un match entre les deux serait intéressant. Je préfère profiter du style de jeu proposé par le Barça actuellement. Il est formidable. On ne se rend pas compte de la chance qu’on a.

L’Islande a acquis une qualification historique pour l’Euro. Qu’espères-tu pour le mois de juin ?J’espère que l’équipe jouera comme elle l’a fait en qualification. On a une équipe de caractère qui donne tout sur le terrain. Nous sommes une petite équipe, nous représentons un petit pays, mais notre groupe est fantastique. On a progressé et on veut continuer, tout en rendant notre pays fier. Le plus important est d’inspirer les générations futures. De leur montrer que c’est possible. J’espère qu’on se qualifiera encore pour beaucoup d’autres compétitions.

En seras-tu ?À 35 ans, j’ai pris ma retraite internationale. C’était un déchirement, mais je pensais qu’on avait laissé passer notre chance. Au printemps, le sélectionneur m’a convoqué. Si je revenais, je voulais le mériter et apporter quelque chose à l’équipe. Sur le terrain, j’ai retrouvé mes jambes d’il y a vingt ans. Je vais tout faire pour gagner ma place et participer à ce moment historique.

Quel tirage espères-tu ?Il n’y a pas de tirage idéal. Il n’y a qu’une seule réalité, celle du terrain. Je suis excité, et j’attends avec impatience de voir ce que le sort nous réserve. On prendra du plaisir à jouer, qu’importe l’adversaire. Jouer l’Angleterre, un grand pays de football où j’ai vécu de belles années me ferait plaisir. La Suède serait un match spécial pour notre sélectionneur. L’Islande a une relation privilégiée avec ces deux pays.

Tu as parlé du futur du football islandais. Dans la prochaine génération, il y a ton fils. Suivra-t-il tes traces ?Il en a les capacités, mais il ne doit pas perdre de vue ses objectifs. En tant que père, je le soutiens dans sa carrière. Il doit rester respectueux de lui, de son corps et des autres. C’est la clé pour réaliser une bonne carrière. S’il le veut et continue sur sa lancée, il pourra espérer réaliser de grandes choses.

Jusqu’à te remplacer un jour en sélection comme tu l’as fait avec ton père, il y a 20 ans ?Je serai trop vieux quand il sera en âge de postuler la sélection (rires). C’était un moment incroyable. Je n’avais que 17 ans, je ne me rendais pas bien compte de ce qu’il se passait, de l’impact historique du moment. Aujourd’hui, des gens me parlent plus de ça que du reste de ma carrière. Ce que l’histoire a oublié, c’est qu’après ma première sélection, mon père a encore joué deux ans, mais je n’ai pas été appelé pendant cette période. Un de mes regrets est de n’avoir jamais pu jouer un match à ses côtés.

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Propos recueillis par Nicolas Kohlhuber

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