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Eto’o super Tsar

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Eto’o super Tsar

Les tifosi de l'Inter Milan pleurent : Samuel Eto'o s'en va. L'attaquant camerounais a choisi l'Anzhi Makhachkala, club russe capable de lui offrir un salaire annuel de 20 millions d'euros. Non, l'argent ne fait pas le bonheur. Mais il aide à réaliser quelques rêves.

Alors lui aussi, il s’en va. Comme si les départs de Sanchez et Pastore n’avaient pas suffi, Samuel Eto’o choisit, à son tour, de dire « ciao » à l’Italie. Aussi improbable que cela puisse paraître, Fils devra désormais se faire appeler « сын« . Traduction littérale en russe. L’attaquant camerounais a dit oui à l’Anzhi Makhachkala, dont le nom est fatalement plus difficile à prononcer qu’Inter Milan. Eto’o s’en va, dans un championnat russe qui, depuis quelques années, connaît un véritable essor. De talentueux Brésiliens y mettent les pieds, certainement pour autre chose que pour ses plages, tandis que de jeunes joueurs locaux émergent chaque année. Mais visiblement, ce n’est pas cela qui a convaincu l’un des meilleurs attaquants au monde. Non. Que l’on soit clair : à 30 ans, Samuel, qui a pratiquement tout gagné dans sa carrière, ne pouvait pas refuser un tel salaire. Non pas 10, ni 15, mais bien 20,5 millions d’euros annuels, sur une durée de trois ans. En 2008, alors qu’il était au top avec le Barça, il avait dit non au club ouzbek de Kuruvchi Tachkent (désormais Bunyodkor), qui lui avait proposé un salaire de 40 millions. A 27 ans, Sam avait dit non, après avoir hésité. Cette fois-ci, il a craqué et va devenir, de loin, le joueur le mieux payé au monde. Presque le double de ce que gagne Messi. A ce stade-là, on ne peut même plus parler de pont d’or. Plutôt d’une autoroute à cinq voies.
Magomedov et Kerimov sur un batov

L’Anzhi Makhachkala, dit plus simplement « Anzhi », n’est pas le plus connu des clubs russes. Il nait en 1991, dans l’ombre des plus illustres Spartak Moscou, Lokomotiv ou, plus tard, Zénith Saint-Pétersbourg. Mais tout semble prédire qu’un jour, l’Anzhi fera parler de lui. Déjà, le club est situé au Daguestan, une République rattachée à la Russie, dont le président se nomme Magomedsalam Magomedov. Tout sauf commun. En janvier 2011, le club est racheté par le milliardaire russe Suleyman Kerimov. L’homme, 136ème au classement des individus les plus riches de la planète, promet de bâtir une équipe qui dominera sous peu la Russie. Son premier gros coup : la signature, en février 2011, de Roberto Carlos. Le Brésilien est rapidement suivi par Boussoufa (Anderlecht) et Dzsudzsak (PSV Eindhoven). Il y a quelques jours, c’est Yuri Zhirkov, le défenseur de Chelsea, qui dit oui à l’Anzhi. Les résultats ne se font pas attendre : au bout de dix-neuf journées de championnat, l’Anzhi pointe déjà à la 5ème place du classement. Pourtant, Kerimov n’est pas rassasié. Loin de là.
Tout en haut avec Mou

Début août, le magnat russe fait une offre à Sam Eto’o. L’avant-centre de l’Inter, convoité par City, en sourit, et décline. En Italie, on trouve presque indécent que ce club russe, qui s’est déjà pris un râteau par Gattuso, ose faire ce genre de proposition. Surtout que le joueur, depuis la fin de la saison dernière, a déclaré son allégeance au club nerazzurro. Une équipe avec laquelle, en deux ans, il a tout remporté. Le Scudetto, la Coupe d’Italie (deux fois), la Supercoupe, la Ligue des Champions et le Mondial des Clubs, tout ça en jouant les rôles principaux. Pourtant, lorsqu’il débarque à Milan, en août 2009, le feeling entre le Camerounais et sa nouvelle formation peine à se créer. Lui vient d’une saison exceptionnelle avec le Barça, et digère mal le fait que les Catalans aient voulu se séparer de lui. Mais Fils remballe sa fierté et remet sa confiance entre les mains de José Mourinho, qui passe un pacte secret avec lui. En quelques mois, il épouse l’Inter. Le “Mou” le chouchoute, mais n’hésite pas non plus à le sacrifier. Comme lors de ce fameux match de Ligue des Champions face au Barça, où Samuel termine arrière-droit, pour le bien de l’équipe. L’Inter triomphe. Puis Mourinho s’en va.
Coup de boule, coup de génie

Avec l’arrivée de Benitez, Eto’o retrouve sa place à la pointe de l’attaque. A ce poste plus avancé, Samuel flambe à nouveau et score pratiquement à tous les matches. Mais l’Inter est en phase descendante, et Eto’o ne parvient pas toujours à sauver les meubles. Le 21 novembre 2010, le trop de pression sur ses épaules lui fait péter un câble. Il flanque un coup de boule « made in Zizou » au défenseur du Chievo César et écope de trois matches de suspension. Malgré l’arrivée de Leonardo en janvier, il connaît alors une période de doute, et ne retrouve ses sensations que sur la fin de saison. Ponctuel, d’ailleurs, pour la finale de la Coupe d’Italie, où il claque un doublé qui offre le trophée à l’équipe de Moratti. Le premier de l’ère Leonardo, se dit-on alors. Le soir du triomphe, Eto’o est euphorique. « Bien sûr que je reste. Avec Leonardo, on ouvre un nouveau cycle pour une Inter encore plus forte » assure-t-il aux micros de la Rai. Sauf que Leo va subrepticement prendre un autre chemin, direction Paris. L’Inter est confiée à Gasperini, un coach qui compte bien faire du buteur son leader. Une rumeur folle l’envoie du côté du PSG. Balayée. Le natif de Nkon reste à l’Inter, croix de bois, croix de fer.
Une offre « cohérente »

Et puis l’Anzhi revient à la charge. Vexé que son offre ait été traitée comme celle d’un club de province, Kerimov sort l’artillerie lourde. Le 9 août, il envoie ses émissaires à Milan pour montrer qu’il n’est pas un rigolo. Les Russes débarquent avec des contrats. Au terme des réunions, le discours des dirigeants interistes change radicalement. Ce n’est plus : « Eto’o reste à l’Inter » mais « nous avons écouté leur proposition, ce n’est pas une transaction qui peut être bouclée en un jour » , dixit Marco Branca, directeur technique de l’Inter. Dans la foulée, Massimo Moratti ouvre une brèche jamais ouverte jusque-là. « L’offre russe est cohérente et intelligente » assure-t-il. Tout s’enchaîne alors très vite. Le lendemain, l’agent du joueur, Claudio Vigorelli, affirme que « l’accord avec les Russes est pratiquement conclu » et que « les deux clubs devraient rapidement se mettre d’accord » . La chaîne Bloomberg lâche le morceau quant aux chiffres : un coquet chèque, entre 25 et 27 millions d’euros pour l’Inter, et un tout aussi coquet salaire annuel de 20,5 millions pour le joueur. La transaction prend un peu de retard, même le joueur tente de brouiller les pistes – « Il y a aussi une offre anglaise » -. Mais face à une telle offre, tout tombe. Les projets, l’amour du maillot et des tifosi, les rêves de renouveau. Celui de l’Inter se fera sans Fils. Car Fils s’en va en Russie. C’est la dure loi des dollars.
Eric Maggiori

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