- Ligue 1
- 6e journée
- Toulouse/Rennes
Étienne Didot, la L1 dans la peau
Il aurait pu jouer dans des clubs plus huppés. Il a choisi de s'inscrire dans la durée avec le TFC. Il aurait pu toucher le haut. Il n'aura connu que des clubs dits « familiaux ». Étienne Didot s'en fout, il est bien.
Le CV d’Étienne Didot est tout léger. À vrai dire, il est même complètement vierge de la moindre trace d’émotion, de la moindre récompense. Passée la sécheresse de son palmarès, la réalité de son histoire est à comprendre ailleurs. Car la trajectoire d’Étienne Didot raconte bien une histoire. Une histoire qui sent bon le premier tiers du tableau, le match du samedi soir, et ces ambiances dites « familiales » à Rennes et à Toulouse. Un CV qui sent bon des clubs qui ne seront jamais autre chose que des outsiders, qui espèrent parfois, mais réussissent rarement. Étienne Didot est un peu de tout ça. Un joueur qui aurait pu, mais qui n’a pas. Et qui s’en contente très bien. Durant sa carrière, il a souvent fait l’unanimité, il a souvent été indiscutable, mais il n’a jamais rien gagné. Un CV qui lui ressemble donc finalement, car Étienne Didot est une histoire de la Ligue 1 à lui tout seul.
Vice-capitaine
Non content d’avoir toujours été en phase avec son club, Étienne Didot a toujours été bon. L’an dernier, son absence due à une entorse au genou a fait très mal au TFC dans le sprint final, et s’est très vite fait ressentir. Toulouse était bien, 4e, en place, en confiance, prêt à foncer pour l’Europe après une leçon infligée à Lyon. Sans son relayeur, il a ralenti, douté, raté et terminé 8e. Dans le système de Casanova, au côté d’Étienne Capoue, au poste de relayeur, capable de se projeter vite vers l’avant, dans une équipe qui défend bas, il est primordial. « L’équipe montre un manque de caractère. Cette équipe manque d’un leader et, en l’absence d’Étienne Didot, c’est encore plus flagrant. Certains garçons sont irréprochables, mais ceux qui devraient tirer l’équipe vers le haut et mettre leur performance individuelle au service du collectif ne le font pas » , expliquait Alain Casanova lors de cette série noire. Joueur clé et leader discret, donc. D’ailleurs, au moment de remplacer Mauro Cetto, parti rater sa carrière à Palerme, ou Daniel Congré, parti souffrir sous les ordres de René Girard, il aurait très bien pu prendre le capitanat. Mais à vrai dire, il n’en a pas besoin, il l’est déjà un peu et peut asseoir son autorité sans brassard. Il préfère ce rôle de second qui lui va bien, cette idée du discret héros local qu’il a déjà tenu à Rennes. Ex-chouchou du stade de la route de Lorient, il a donc remis ça avec Toulouse. Toujours dans des clubs de seconde zone, mais toujours proche du premier cercle.
Comme une envie de trophée
« Je n’ai pas passé un match horrible à courir après le ballon, loin de là. On avait pris la rencontre par le bon bout. On n’était pas du tout mis en difficulté. En première période, les Parisiens jouaient à la baballe dans leur camp » , balançait-il après le match au Parc. Contre le PSG, le TFC a produit une prestation très honnête avant de céder sur une erreur, et Étienne Didot a été excellent. Oui, le TFC, cette saison, raconte la même histoire que l’an dernier. Il joue souvent bien, ne conclut pas toujours et reste positionné juste derrière le top 5. Et Étienne Didot est dans le tempo. Mais cette histoire a comme un air de déjà vu, et Étienne Didot aimerait bien gagner un petit quelque chose : « J’aime aussi beaucoup les coupes. J’ai joué beaucoup de demi-finales, mais pas de finale, et donc je n’en ai pas gagnées. Ce serait génial si on pouvait se donner les moyens d’aller loin, et pourquoi pas au stade de France, pour nos supporters, pour la ville et aussi pour moi. J’en ai vraiment envie » , annonçait-il cet été. Ce qui lui manque, ce serait ne serait-ce qu’un minuscule trophée pour valider cette carrière jouée avec l’étiquette de joueur de club, pour valider cette carrière sincère.
Antoine Mestres