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Et voilà, la Ligue 1 est déjà pliée
Vainqueur sans trop trembler à Lens un an après y avoir sombré, Paris a mis fin au suspense en tête du championnat. Avec désormais huit points d'avance sur Nice, les Rouge et Bleu foncent vers un douzième sacre dans une Ligue 1 sans saveur.
C’est une habitude, presque une vielle rengaine à chaque saison de Ligue 1, mais qui n’en reste pas moins difficile à accepter : le suspense est rarement au rendez-vous en ce qui concerne la course au titre. La saison dernière avait permis de faire une entorse, Paris attendant l’avant-dernière journée et un succès à Strasbourg pour valider son titre au bout d’une deuxième partie de saison épuisante en tout point au pied de la tour Eiffel. C’est d’ailleurs à Lens, dans le froid du début de janvier, que la course au titre avait été pleinement relancée, au retour d’une Coupe du monde qui avait coupé l’élan parisien. Un an plus tard à la même période, c’est dans l’enceinte nordiste que Kylian Mbappé et consorts ont plié l’affaire, profitant des défaites de Nice et Monaco un peu plus tôt dans le week-end pour creuser un écart a priori rédhibitoire.
La concurrence ? Quelle concurrence ?
Les poursuivants n’ont rien de bien effrayant, bien loin du Monaco de 2017 ou Lille 2021, seules formations capables de chiper le titre au club de la capitale depuis dix ans, ou même du Lens de la saison dernière, principal artisan d’une course enfin serrée au printemps. Après les belles promesses du début de saison, le Nice de Francesco Farioli affiche toutes ses limites, notamment sur le plan offensif. Voici les Aiglons sur une série d’un minuscule point pris sur leurs quatre derniers déplacements (avec un seul but inscrit) et les voir rester sur le podium semblerait désormais presque une performance. Ce samedi aura également été fatal à Monaco, rattrapé par son irrégularité chronique après avoir enfin réussi un début de saison convaincant. Après des années à démarrer timidement pour finir en trombe, les hommes de la Principauté ont-ils inversé le sens des priorités ?
Quoi qu’il en soit, le constat reste le même : la concurrence a rarement été aussi faible ces dernières années, même si le record des 31 points d’écart avec Lyon en 2016 ne tombera pas (y compris parce que le championnat dure désormais quatre journées de moins). Après une campagne en surrégime achevée par les départs de Seko Fofana et Loïs Openda, Lens ne pouvait pas continuer à carburer aussi fort avec la Ligue des champions dans les pattes. Dans le Sud, le Marseille de Pablo Longoria est devenu une caricature de lui-même, changeant de peau comme de chemise au détriment de toute continuité, y compris au sortir d’une saison encourageante.
Une Ligue 1 chiante à mourir
Et si Paris n’est pas le souverain sans partage souvent aperçu au fil de la décennie écoulée, le résultat ne pouvait être autre dès la première journée de la nouvelle année. Après le changement de cap de l’été dernier et les départs notamment de Lionel Messi et Neymar, le club de la capitale semblait promis à être challengé comme rarement sous l’ère QSI. Il n’en est rien, sans pour autant que le bateau désormais piloté par Luis Enrique ne se soit transformé en impressionnant navire de guerre. Pas sûr, d’ailleurs, que ce PSG-là l’aurait emporté dans l’enfer de Bollaert le 1er janvier 2023. Depuis le début de la saison, le technicien espagnol peut tranquillement construire son projet, sans se presser. Les grandes prestations se comptent sur les doigts d’une main : Lens, Marseille, Lyon ou Monaco ont été balayés, et l’une des rares fois où les Rouge et Bleu ont dû puiser pour l’emporter fut à Brest. Des Ty Zef désormais sur le podium, ce qui raconte peut-être beaucoup de choses sur ce championnat, sans dénigrer la cohérence et la qualité de la bande d’Éric Roy.
En quelques mois, le spectacle proposé chaque week-end a drastiquement chuté. Rares sont les formations à proposer un jeu emballant, et si les journées à 13 malheureux buts n’en sont que l’exemple le plus marquant, ce championnat a rarement été aussi pénible à regarder. Quels enjeux vont bien pouvoir nous enthousiasmer pour les mois à venir ? Savoir quel prétendant à la descente sera le pire canard boiteux du lot, le niveau de jeu dans la deuxième partie de tableau faisant souvent peine à voir ? Ou bien une course à l’Europe toujours plus élargie, l’Hexagone disposant désormais de sept strapontins européens (dont un décerné via la Coupe) ? À l’heure où même la Bundesliga s’élance vers une course au titre emballante, la Ligue 1 s’impose comme le parent pauvre de l’Europe, aussi bien en matière de suspense que de spectacle sur la pelouse. Tout le monde n’a pas un Bayer Leverkusen sous la main pour tout chambouler.
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Par Tom Binet