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Et soudain, les Français se mirent à aimer la Nazionale

Par Nicolas Kssis Martov
Et soudain, les Français se mirent à aimer la Nazionale

Parmi toutes les surprises inattendues qui ont émaillé cet Euro hors normes et atypique, un fait mérite d’être souligné : une grande partie de la France, et plus seulement les quelques zélotes habituels (par inclination pour un club ou origine patronymique), est tombée en amour devant la sélection italienne. Des plateaux télé aux terrasses des bars, un même élan se manifeste envers nos amis transalpins. Une réalité qui semble battre en brèche des décennies de mépris et de détestation. Autopsie d’une nouvelle bromance.

Est-ce si loin ? Berlin. 9 juillet 2006. Les Bleus perdent une seconde étoile qui leur tendait pourtant les bras, à la suite de la provocation de Materazzi, qui arrive à faire perdre son sang-froid à Zinédine Zidane, exclu logiquement. Un coup de boule qui vient rappeler à une génération que, finalement, l’Italie, bien plus que l’Allemagne, demeure normalement « notre ennemie », notre croquemitaine, sur le terrain. Auparavant, nos grands-parents et parents avaient subi une longue litanie de défaites contre la Nazionale, conjurée lors d’un match amical en 1982, par la grâce de Michel Platini et Daniel Bravo, ironie de l’immigration.

Les Bleus avaient mis fin à la malédiction, et depuis, chaque fois que nous sortions les Azzurri, une forme un peu mesquine de satisfaction envahissait notre orgueil cocardier. Auparavant, les équipes tricolores regardaient les grandes maisons de la Botte empiler les trophées européens et les humilier à l’occasion. Demandez aux Nantais et aux Bordelais, sans parler de la découverte des ultras et parfois de leur violence. Il aura fallu un Séville 1982 pour que, par dépit et colère, nous encouragions les partenaires de Dino Zoff face à la Mannschaft. Mais depuis la finale de l’Euro 2000, puis évidemment celle de 2006, toutes les mésaventures italiennes relevaient du soulagement. Accaparés par Knysna, nous n’avions pu célébrer la sortie dès les poules des tenants, ou « imposteurs » , du titre après un nul pathétique contre la Nouvelle-Zélande et une défaite contre la Slovaquie. Mais leur absence en 2018 sonnait comme une revanche sur l’histoire.

Orgueil et préjugés

Derrière cette vision du foot italien, forcement beaucoup de préjugés et, en creux, une vision idyllique du nôtre. Une Serie A réduite à l’invention du catenaccio ou, sous l’ère Berlusconi, à une machine à fric et malversations douteuses (scandales sur les paris, matchs arrangés et dopage). En face, nous étions évidemment la patrie du beau jeu en Europe, quitte à perdre en éternels romantiques du ballon rond. Sans voir à quel point nous nous transformions petit à petit en une Italie bis, pour enfin ramener des titres et de la gloire (et d’un coup, les exigences concernant le foot champagne s’affaissèrent étrangement), avec une défense solide et des génies devant.

En 1998, les cadres de l’équipe de France jouaient pratiquement tous en Italie, de Deschamps à Zidane, en passant par Thuram et Desailly. En 2018, le sacre en Russie doit encore beaucoup à Didier Deschamps, certes depuis tombé de son estrade, car « 1-0 à l’italienne, la Juve, ça forge un sélectionneur » comme le rappe si bien Flynt.

L’Italie, c’est nous

Alors, malgré tout, pourquoi cette pâmoison légèrement amnésique, qui relève aussi du plaisir solitaire par procuration, devant ce onze de rêve emmené par Mancini ? Peut-être parce que, depuis 2018, la France s’est trouvé un nouvel « ennemi » : la Belgique. Cette rivalité s’est bâtie sur des a priori quelque peu différents. D’abord, le côté « mauvais perdants » des Diables rouges. Ensuite, leur prétention à endosser le rôle des défenseurs du « jeu offensif » contre des Bleus refusant la bataille. Leur statut agace aussi, soi-disant surévalué par un classement FIFA toujours soupçonné de ne pas récompenser les bonnes équipes. La guerre d’ego sur les réseaux sociaux, entre Francophones, s’avère particulièrement cruelle depuis trois ans, et forcément rarement objective de part et d’autre. De même, nous regardons avec une rage contenue nos camarades britanniques s’approcher de leur insupportable « it’s coming at home », qui nourrit déjà en rétorsion le rêve d’envahir les îles anglo-normandes et d’annexer la Cornouaille.

Peut-être aussi qu’une grande part des Français retrouve dans ces Azzurrile reflet de nos Bleus « idéaux », et du foot que nous les aimions voir prodiguer, du moins tel que nous adorions en parler ensuite. Une équipe soudée, emportée par un destin et une intime conviction qui se lisent dès qu’ils entonnent leur hymne. Une formation au chevet d’un pays qui cherche à retrouver lui aussi le moral et sa fierté. Une renaissance qui semble aussi correspondre à celle de la Serie A (Inter, Atalanta, etc.). Un goût pour l’attaque et le jeu en permanence. Comme la France autrefois, l’Italie n’était pas attendue. Elle n’a rien à prouver. Elle joue sans avoir peur de perdre, avec le désir de gagner. Le ballon n’est pas une affaire de possession, mais de mouvement. Alors, frustrés par des Bleus dont la maîtrise semblait devoir se résumer à leur sens tactique, malgré le retour d’un Benzema en virtuose, nous voilà tous devenus tifosi de la bande de Verratti. Tous Garibaldiens finalement. Garibaldi ce héros de l’unité italienne né à Nice, et revenu se battre aux côtés de la France contre l’Allemagne en 1870, avant de soutenir la Commune de Paris.

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