ACTU MERCATO
Et si Robin van Persie restait ?
Annoncé à Manchester City, United, à la Juventus, au Paris-SG et un peu partout en Europe, Robin van Persie est pour le moment toujours un joueur d'Arsenal. D'autant que Roberto Mancini, le coach de City, a déclaré ce week-end aux micros de Sky qu'il avait fait une croix sur le mec : "Je ne pense pas que van Persie viendra". Dès lors, c'est Arsène Wenger qui doit composer avec le non-départ du Batave. Une belle surprise.
Arsène Wenger va avoir le choix. Une nouveauté pour lui. Avec ce faux-départ de van Persie, le club se retrouve dans une situation inédite : il va y avoir un sérieux embouteillage en attaque où le système à trois des Gunners (deux joueurs de couloirs et une pointe) va laisser du monde sur la touche. Comme quoi, anticiper un départ, c’est bien. Sauf quand le mec censé prendre la tangente décide de rester. Wenger ne va pas s’en plaindre, le voilà avec une putain d’armada sous la main.
Les recrues : Lukas Podolski, Santi Cazorla, Olivier Giroud
Rien qu’avec les trois nouveaux noms d’Arsenal, Arsène peut monter un trident offensif qui tient la route. Podolski est là pour occuper le côté gauche, comme en sélection nationale. Après un couac au Bayern, l’ancien de Cologne doit montrer qu’il peut définitivement s’imposer dans un grand club. Démontrer que son CV international (101 sélections et 44 buts) n’est pas usurpé. Surtout, répondre sur le terrain à certaines critiques des dirigeants du Bayern qui n’ont jamais été vraiment tendres avec lui. Joueur utile dans un collectif, Podolski (27 piges), est une belle recrue. Un mec capable de prendre une réelle épaisseur à Arsenal. Sur le côté droit, Arsenal s’est également dégoté un petit mec nerveux, champion d’Europe de surcroît, en la personne de Santi Cazorla. Arraché à Malaga, le remuant ailier devrait faire du bien au collectif dans l’optique de fissurer quelques défenses anglaises bien lourdes.
Enfin, les Gunners ont investi une dizaine de millions d’Euros sur Olivier Giroud, tout frais champion de France et pichichi de la Ligue 1. En pur numéro 9, l’ancien Héraultais aurait dû prendre la place laissée vacante par van Persie, bien qu’il se soit toujours gardé de mettre en avant son envie d’être dans le XI des Gunners. Pour le moment, il vient en doublure du Néerlandais – tant que ce dernier est dans le coin. D’autant que ses caractéristiques ne sont pas les mêmes (jeu de tête, point de fixation et travail dos au but). Quoi qu’il en soit, les trois joueurs braqués cet été peuvent facilement constituer la nouvelle animation offensive d’Arsenal pour l’année à venir. C’est complémentaire, excitant et solide. Sauf que des mecs sont déjà en place.
Les titulaires potentiels déjà au club : Gervinho, Theo Walcott, Robvin van Persie, Alex Oxlade-Chamberlain
Pour le moment, Robin van Persie est toujours là. L’homme aux 30 buts en 38 matches de championnat l’an dernier. La machine. Alors que le Batave avait clairement évoqué son envie d’ailleurs, le board des Gunners a recruté trois mecs (voir ci-dessus) pour envoyer un message à son bijou offensif. L’intitulé est clair : on sera compétitifs. Et force est de constater que la compétitivité passe par de la concurrence. Outre le triumvirat des nouveaux arrivants, Wenger peut toujours compter sur les mecs en place. van Persie donc, intouchable, mais également deux ouvreurs de défense avec Walcott et Gervinho et le petit dernier, le génial Alex Oxlade-Chamberlain. Trois mecs aux profils assez similaires mais efficaces. Des joueurs rapides, toniques mais fragiles (physiquement ou nerveusement). Gervinho et Oxlade-Chamberlain viennent de boucler leur première saison londonienne. L’Ivorien, lui, a déçu, pendant que l’Anglais a étonné. Pour ne pas dire plus. Oxlade-Chamberlain, c’est l’école Southampton, comme Walcott. Le néo-international anglais a de quoi bousculer la hiérarchie. Reste Walcott, l’homme mystère. Le mec capable d’un éclair de génie sur un match avant de dormir les trois suivants. A 23 ans, l’ailier droit aura sûrement envie de franchir un cap. On ne va pas se mentir, il s’agit d’un casse-tête de plus pour Wenger qui se retrouve avec sept mecs pour trois postes. Sans parler des tricards…
Les tricards : Marouane Chamakh, Chu-young Park, Nicklas Bendtner, Andreï Archavine
Ça fait bien longtemps qu’on ne se fait plus de mouron pour Marouane Chamakh. Très peu utilisé l’an dernier, le Marocain a vu débarquer Olivier Giroud durant l’été. Une manière de lui faire comprendre que son avenir se dessinait ailleurs. Loin de Londres, sans doute en Ligue 1 où l’ancien Bordelais continue de jouir d’une bonne réputation en dépit de deux années moyennes outre-Manche. Autre tricard, le Coréen Park. Génial à Monaco, l’avant-centre fait le nombre à Arsenal. Son recrutement, moyennant 12 millions d’euros quand même, reste une énigme. Wenger aimerait s’en séparer. En Premier League ou ailleurs. Reste Nicklas Bendtner, le seul capable de ramener un peu d’argent. Très bon à Sunderland l’an dernier et durant le dernier Euro avec le Danemark, Nicklas serait suivi par l’AC Milan et Galatasaray, qui seraient prêts à mettre 9 millions d’euros sur la table pour embrigader le joueur de 24 ans. Last but not the least, le cas Archavine, fraichement revenu d’un prêt de six mois au Zénith Saint-Pétersbourg. Que faire de lui ? Bonne question… Quoi qu’il en soit, les Gunners sont bien membrés. Après tout, Arsène Wenger a sous la main onze mecs pour trois postes. Surement le plus beau potentiel offensif de Premier League, notamment dans la diversité et la complémentarité. Et si elle venait de Londres, la bonne surprise de l’année ?
Par Mathieu Faure