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Et si Neymar ne s’était pas blessé contre Strasbourg ?

Par Jérémie Baron
6 minutes
Et si Neymar ne s’était pas blessé contre Strasbourg ?

Le 23 janvier dernier, le Ney était fauché en plein vol face à Strasbourg et devait quitter ses partenaires pour un petit bout de temps sans pouvoir les aider dans les échéances suivantes. Et si tout cela n'avait jamais eu lieu ? On retrace le tournant de la saison parisienne dans un monde parallèle.

Pas de rechute Malgré un Moataz Zemzemi sur le dos et pas forcément très amical, la star aux 200 briques passe entre les coups de sécateur du Tunisien. Après le but de Cavani à la quatrième minute, il régale d’un slalom dans le camp du Racing pour le 2-0, fait déguster à Matz Sels un caramel dans la lucarne sur coup franc puis, après une série de trois sombreros, offre miraculeusement le 4-0 sur un plateau à Jesé, entré dans le temps additionnel pour sa seule apparition de la saison. En conférence de presse après ce récital, Thierry Laurey grogne de toute son âme : « C’est ça, le foot ? À mon époque, on savait s’en occuper, des rigolos comme lui. Une petite chatouille à la cheville, ça ne mange pas de pain, et on aurait été tranquilles. »

Un anniversaire arrosé sans retenue Frais comme un gardon, heureux de passer son premier mois de mars sans blessure depuis 2016, le Ney a prévu de se la coller comme il faut, et convie tous ses coéquipiers à son anniversaire, même Adrien Rabiot. Tout le monde est présent au Pavillon Gabriel (enfin presque), et la vodka-Red Bull coule à flots. Le breuvage semble faire son effet selon les vidéos qui fuitent sur Twitter, puisque à onze heures du matin, toute l’équipe a fait tomber le haut rouge de circonstance et enflamme encore le dancefloor, alors que Leandro Paredes s’est emparé des platines en se faisant passer pour DJ Snake.


Des galères face à Villefranche Problème : la gueule de bois est terrible, et le mercredi au Parc OL face à Villefranche, personne n’est vraiment en état de jouer. Lui aussi toujours un peu pompette, Thomas Tuchel aligne une composition expérimentale après avoir fait souffler ses garçons dans le ballon, avec notamment une double pointe Choupo-Alves. Incapable de trouver la faille dans le jeu même après 120 minutes, le PSG s’en remet à Sébastien Cibois qui stoppe trois tentatives adverses pour sa première du haut de ses 20 ans et avouera plus tard avoir regardé toute la nuit des compilations de Marc-Aurèle Caillard.

Pas de remontée face à Manchester United Le 12 février, on entre dans le vrai avec les huitièmes de LDC. Même si United est dans une forme étincelante, le club francilien peut enfin compter sur son Brésilien pour son premier match de C1 à élimination directe avec le PSG. Le Ney est positionné couloir gauche, ce qui amène Ángel Di María à ronger son frein sur la banquette. Mais le premier nommé décide de jouer ses corners à la rémoise pendant tout le match, sans succès, et ne parvient que très rarement à trouver Mbappé. En face, Anthony Martial s’offre un rush d’anthologie au retour des vestiaires et est séché par Tilo Kehrer. Pogba s’en charge, et après une course d’élan de 3 minutes 30, il inscrit le seul but de la partie. Paris n’est pas en ballottage favorable au moment de recevoir les Red Devils trois semaines plus tard, mais au moins, aucune ombre de remontada possible. De quoi être presque rassuré du côté des supporters parisiens qui n’ont pas la mémoire courte. Focus sur leur match et gonflés à bloc, les Parisiens arrivent tous au Parc des Princes avec une demi-heure d’avance le 6 mars, et Bernat ouvre le score. Alors que Presnel Kimpembe réalise un match de titan en mangeant Romelu Lukaku de bout en bout, Mbappé se présente devant De Gea, mais glisse au moment de frapper. À l’affût, Neymar marque le 2-0 en coup du foulard dans le but vide. Sereinement, le club de la capitale file en quarts.

Mbappé se retrouve dans l’ombre et préserve Pelé Alors qu’il comptait sur la traditionnelle absence annuelle du Ney pour prendre les rênes de l’attaque du PSG et soigner ses statistiques, Kylian se voit un peu dans l’ombre de son coéquipier – héros en C1 et plus étincelant que jamais – et son rythme de buts et passes décisives en prend un coup. Alors que la rumeur d’une rencontre entre le Français et le Roi Pelé – tous les deux ambassadeurs d’une marque de montres de luxe – se fait insistante, l’évènement est une nouvelle fois reporté, au vu de la méforme de Kyky qui préfère se concentrer sur sa saison. L’idole aux trois coupes du monde évite ainsi de passer par la case hosto, et Thomas Tuchel est ravi.


Verratti ne met pas fin à sa disette Transfiguré, Marco Verratti ? Auteur d’un joli pion avec sa sélection fin mars face au Liechtenstein, celui connu pour paniquer à l’approche de la zone de vérité se sent pousser des ailes et pense s’être découvert un nouveau talent. Mais face à Nantes en demi-finales de Coupe de France, Neymar a déjà signé un but et une passe décisive pour Choupo-Moting après moins d’une demi-heure de jeu. Le hibou n’a donc pas besoin de s’employer et comme il en a l’habitude, se contente de faire des tours sur lui-même dès qu’il s’approche de la surface des Canaris. On attendra encore un peu pour voir un nouveau frisson de l’Italien avec son club, alors que son dernier remonte déjà à un an et demi.

Netanyahou prend un vent Les liaisons dangereuses du Ney sont connues. Soutien du plus ou moins sympathique Jair Bolsonaro au Brésil, le crack de Mogi das Cruzes reçoit début avril un appel du pied de ce dernier ainsi que de ce bon vieux Benyamin Netanyahou, pour venir faire un coucou à Jérusalem en compagnie de son ami surfeur Gabriel Medina. Trop occupé à botter des fesses et attirer la lumière dans l’Hexagone, le joueur lâche un simple « vu » au Premier ministre israélien, s’évitant ainsi une polémique inutile.

Barcelone éjecte le PSG en quarts Taquin, le hasard offre au Paris SG l’occasion d’une revanche sur le FC Barcelone. Cette fois, c’est la bonne, pense Paris : avant même le match aller, la cellule communication parisienne lance le hashtag #ParisVaincra et Thiago Silva se met en scène dans une vidéo soignée pour expliquer que lui et ses coéquipiers ont vaincu leurs démons. À l’aller au Parc, le score ne bouge pas jusqu’à l’entrée de Malcom à douze minutes du terme : l’ancien Girondin allume Buffon à la suite d’une mésentente entre Silva et Kimpembe, et au terme de cette première manche, c’est Neymar qui demande un selfie à son compatriote. Six jours plus tard, Ernesto Valverde décide de titulariser Sergi Roberto en tant qu’avant-centre et les locaux, sous le choc, sont tour à tour pris de nausées. Le Barcelonais en profite pour inscrire son premier but européen depuis un certain 8 mars 2017. Sur une passe de Neymar, qui se dit alors que quitte à perdre, autant retrouver les bonnes habitudes quand même. Le week-end suivant, pour passer ses nerfs, Paris l’emporte 4-0 à la Beaujoire. La routine, quoi.
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