- France
- Ligue 1
- 32e journée
- Lyon/Bastia
Et si Lyon le faisait vraiment ?
Avec quatre points d'avance sur l'OM et trois sur l'ASM, mais également avec un match en retard, l'OL a l'occasion, ce soir, de s'assurer une place en Ligue des champions. Mieux, l'OL a surtout l'occasion de reprendre, provisoirement, les rênes de la Ligue 1.
Après sa défaite face à Nice, il y a trois semaines, on pensait l’OL définitivement perdu pour le titre. D’autant que le même jour, le club rhodanien perdait Gourcuff et Gonalons sur blessure, puis Jallet quelques jours plus tard. Bref, tout paraissait mal se goupiller pour Lyon, qui semblait alors condamné à jouer des coudes pour conserver une place qualificative pour la Ligue des champions. Sauf que depuis, l’OM a perdu beaucoup de points ainsi que sa troisième place au profit de l’ASM. En gros, Lyon a plus ou moins sécurisé une place sur le podium, avec trois points d’avance sur l’ASM et quatre sur l’OM. D’autant que la réception de Bastia, ce mercredi après-midi, pourrait permettre aux Lyonnais de prendre encore plus le large sur ses deux poursuivants. Mais là n’est pas le seul enjeu, clairement. Car il ne faut oublier qu’en cas de victoire face au Sporting, les hommes de Fournier s’assiéraient de nouveau sur le fauteuil de leader. À titre provisoire, certes, mais avec de quoi continuer à rêver de l’Hexagoal en fin de saison. Une issue pas si utopique que ça, finalement.
Les retours salvateurs
Une défaite inattendue, deux joueurs cadres au tapis et une première place perdue. C’est peu dire que la défaite à domicile, face à Nice, il y a trois semaines, mettait l’OL dans une situation délicate. Pourtant, après la trêve internationale, les Gones ont su relever la tête pour aller chercher une précieuse victoire en terres bretonnes, du côté de Guingamp. Dans le même temps, l’OM et l’ASM ont lâché quelques points importants, permettant ainsi à Aulas et sa bande de prendre quelques longueurs d’avance. Aujourd’hui, confortablement installé à la deuxième place du classement, l’OL peut de nouveau regarder droit devant, vers le Paris Saint-Germain et son petit point d’avance. Cette fin de championnat s’annonce très indécise et l’OL ne doit pas se rater s’il veut, jusqu’au bout, croire à un titre encore inaccessible il y a de ça quelques mois. Une chose est sûre, pour réaliser l’impossible, Lyon va avoir besoin de toutes ses forces en présence.
Si Gourcuff et Jallet sont toujours sur le flanc (il se pourrait même qu’on ne revoie plus jamais le beau Yoann avec le maillot lyonnais sur les épaules), l’OL a tout de même des raisons de sourire. Pour commencer, Maxime Gonalons est d’ores et déjà de retour, une semaine avant la date prévue initialement. Si le capitaine lyonnais devrait logiquement débuter sur le banc, ce mercredi, le retour dans le groupe d’un tel leader charismatique ne peut être que positif. Surtout à quelques jours d’un derby qui promet d’être bouillant. Au rayon des bonnes nouvelles, on ne s’arrête pas là, puisque Gueïda Fofana et Clément Grenier font enfin leur grand retour dans le groupe rhodanien. Absents depuis respectivement un an et neuf mois, les deux milieux de terrain peuvent, enfin, offrir de nouvelles options à Hubert Fournier pour dynamiser son losange en cours de match. Avec la CFA, la semaine dernière, Grenier a prouvé, avec un penalty inscrit un coup franc sur la barre, qu’il n’avait pas totalement perdu la main. Alors, bien entendu, les deux hommes vont avoir du mal à retrouver leur niveau dans l’immédiat, mais il n’empêche que des joueurs de ce calibre peuvent toujours apporter un petit plus à un moment de la saison aussi important.
Un PSG essoufflé
Car, oui, ce match face à Bastia s’annonce bien comme l’un des plus importants de la saison pour les Gones. La donne est très simple : en cas de victoire, l’Olympique lyonnais retrouverait ce fauteuil de leader qu’il a occupé pendant dix journées. Certes, avec alors un match d’avance sur le PSG, cette première place ne serait que provisoire, mais il n’empêche que cela permettrait de déplacer la pression sur les épaules parisiennes. Et dans cette situation, un tel avantage est loin d’être négligeable. On le sait, Paris est en train d’enchaîner une semaine à l’intensité assez folle : une demi-finale de Coupe de France, une finale de Coupe de la Ligue et un quart de finale de Ligue des champions. En une semaine, on ne va pas se mentir, c’est usant. D’autant plus que, ce n’est un secret pour personne, les lendemains de soirées européennes ne sont jamais très agréables. Avec l’intensité physique et mentale que demandent de tels matchs, il n’est pas rare de voir les clubs se casser la gueule en championnat, dans les jours qui suivent. D’ailleurs, Paris l’a bien vu le mois dernier en s’inclinant à Bordeaux quelques jours après avoir réussi l’un des matchs les plus aboutis de sa saison à Stamford Bridge, en huitièmes de finale de la Ligue des champions.
Sur la pelouse de Nice, ce samedi, il se pourrait bien que les Parisiens soient usés par leur confrontation de mercredi face à Barcelone et déjà portés sur le match retour, le mardi suivant. S’ils ont, en plus, la pression de devoir récupérer la première place, il est tout à fait possible de les voir trébucher chez des Niçois qui ont encore leur maintien à assurer. Avec l’accumulation des matchs et des compétitions, Paris pourrait bien perdre quelques plumes. Une opportunité que devront alors saisir les Gones s’ils veulent continuer à rêver d’un huitième titre de champion de France. S’ils n’ont pas tout à fait leur destin entre leurs mains, une chose est sûre, les Lyonnais ont un très beau coup à jouer. Pour cela, bien entendu, encore faut-il gagner face à Bastia. Puis enchaîner, dimanche soir, face à l’ASSE. Si l’OL parvient à remporter ces deux matchs décisifs, le sprint final sera, de fait, très serré. Un sprint que Paris pourrait très bien aborder à bout de souffle. À l’OL d’en profiter.
Par Gaspard Manet