- Serie A
- J19
- Lazio-Naples (1-0)
Et si l’heure de la Lazio était venue ?
Au cœur de cette dix-neuvième journée aussi excitante que décisive en Italie, la Lazio a triomphé de Naples à domicile, samedi, alors que l'Inter a été accrochée par l'Atalanta. Un dixième succès de rang pour les Romains en championnat, historique pour le club, qui fait germer dans la tête des tifosi laziali une idée pas si farfelue que ça : et si, vingt ans après, la Lazio enfilait la couronne ?
Dans les travées de l’Olimpico, Claudio Lotito a les yeux qui pétillent. Il reste moins de dix minutes à jouer entre la Lazio et le Napoli quand, sous les yeux du président romain, les supporters laziali viennent de plonger dans un bonheur incommensurable. Quelques instants plus tard, après une dernière petite frayeur dans le temps additionnel, c’est l’explosion de joie. Pour le 120e anniversaire de son club, le boss, en poste depuis 2004, vient d’assister à l’écriture d’une nouvelle page d’histoire : la Lazio n’avait jamais aligné dix victoires consécutives en Serie A. Alors, forcément, cela ouvre la porte aux rêves les plus fous.
Inzaghi time
Pour arriver à cet état, les Romains ont d’abord appris, notamment depuis l’arrivée de Simone Inzaghi sur le banc en 2016. La Lazio a pris des coups, comme lors de la trente-huitième journée de la saison 2017-2018 où, face à l’Inter, la petite troupe voyait filer un ticket pour la C1 sous son nez. La Lazio a aussi connu de beaux moments : une victoire en Coupe d’Italie et deux succès en Supercoupe, soit un bilan qui ferait saliver pas mal d’autres équipes italiennes. Mais cette saison 2019-2020, c’est autre chose. Lors de la phase aller, le groupe d’Inzaghi a d’abord fait preuve d’une énorme force de caractère en allant arracher des points précieux à Cagliari, à Brescia, à Sassuolo et à Florence dans le temps additionnel. Des victoires construites dans un « Simone time » qui ont permis d’alimenter une incroyable série d’invincibilité. Mieux : la Lazio a aussi appris à tuer les gros, comme la Juventus ou le Napoli, une bête noire invaincue à l’Olimpico depuis 2012.
Putain, vingt ans
Les statistiques ne trompent pas non plus. Avec son tandem Ciro Immobile (20 buts en 19 journées) – Luis Alberto (onze passes décisives), la Lazio a tout simplement dans ses rangs le meilleur buteur et le meilleur passeur du championnat. Ajoutez à cela un effectif qui n’a pratiquement pas bougé d’un iota depuis plusieurs étés, et vous obtenez un mix cohérent qui se connaît par cœur. Si le groupe au complet paraît léger en comparaison de celui de l’Inter ou de la Juventus en matière de profondeur, l’élimination précoce en Ligue Europa pourrait considérablement aider le club romain dans cette deuxième partie de saison marathon. Surtout lorsqu’on regarde la situation de ses adversaires directs.
Encore engagée en Ligue Europa, l’Inter n’affiche pas une maîtrise de tous les instants et son face-à-face de samedi contre l’Atalanta l’a montré (1-1). Le bilan du club milanais face aux cadors de la Botte est loin d’être excellent, lui aussi. Si Antonio Conte a changé le visage de cet Inter, il ne peut occulter que son onze a déjà affronté la Lazio, la Juventus, la Roma et l’Atalanta à domicile pour seulement une victoire. La Vieille Dame, de son côté, apparaît comme affaiblie par rapport aux années précédentes, où sa domination était totale. Sans évoquer la Ligue des champions, qui devrait la concerner au moins jusqu’au mois d’avril, l’équipe de Sarri a abandonné des points (à Lecce ou face à Sassuolo à domicile) qu’elle n’aurait jamais perdus avant. Son déplacement sur le terrain de la Roma, dimanche soir, pourrait permettre à la Lazio d’y croire davantage en cas de performance. Vingt ans après le dernier sacre, son heure est peut-être arrivée.
Par Andrea Chazy