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Et si les Bleus se qualifiaient directement pour le Mondial ?
À l'heure où les observateurs ont déjà sorti les calculettes et leur dernier classement FIFA pour spéculer sur le futur adversaire des Bleus en barrage, on oublie que, sur un malentendu, les hommes de Deschamps peuvent rallier le Brésil sans même passer par cette case. Et comme la vie est pleine de malentendus…
Australie, Finlande, on n’a pas le même hémisphère, mais on a la même utilité : aucune. Voilà, grosso modo, ce à quoi s’attendent les supporters de l’équipe de France ce soir. Un ersatz de match amical face à une sélection du père Noël déjà éliminée du Mondial et quelque part, c’est tant mieux pour les coups de soleil. Au fond, les plus aventureux donnent à ce match une maigre importance : le classement FIFA. Celui-là même qui devrait décider de l’adversaire des Bleus en barrage de la Coupe du monde 2014. Tête de série, pas tête de série, Portugal, Suède ou Islande, autant de questions et de masturbation intellectuelle, pour quoi ? Pour oublier que le vrai moyen de vibrer ce mardi soir n’est pas de regarder The Social Network sur France 2, mais de miser un euro sur la sélection géorgienne qui défiera l’Espagne pour envoyer la France au Brésil, à coups de bétonnage, de contre-attaque et de 3% de possession de balle. Dream bigger, c’est ça qu’ils disent, au PSG, non ?
Israël, mathématiques et caïpirinhas
Au fond, le rêve est à portée de main. Mathématiquement, la France a besoin d’une défaite de l’Espagne 1 à 0 tout en s’imposant par au moins deux buts d’écart pour sentir la douceur des caïpirinhas sous ses papilles. Impossible ? C’est mal se rappeler de la rencontre qui a opposé la sélection géorgienne à la Roja le 11 septembre 2012. En galère à Tbilissi, les Espagnols ne s’étaient imposés que sur la plus petite des marges grâce à un but de Soldado dans les derniers instants de la rencontre. Depuis, au pays de Kakha Kaladze, on enchaîne les contre-performances. C’est avec un joli bilan de dix rencontres consécutives sans la moindre victoire que les joueurs de Ketsbaia se pointeront ce soir en Espagne. Non, les Géorgiens ne sont pas des foudres de guerre, loin de là. Mais quid d’Israël, qui était venue taper les Bleus au Parc des Princes (2-3) en 1993, lors du match qui a enfanté le terrible France-Bulgarie ? L’espoir fait vivre, non ?
Gracias Jano
Et ce soir, l’espoir s’appellera Jano Ananidze. Au vrai, si le Biarritz Olympique se meurt aujourd’hui, il faut rendre à César ce qui appartient à César : Jano est le seul vrai génie géorgien avec Dimitri Yachvili. Et c’est sa petite gueule d’ange blond qui sera placardée partout mercredi matin, sur les Unes de Marca, As, Sport, El Pais, El Mundo Deportivo et d’autres. Auteur d’un but splendide à la 87e minute d’une rencontre surdominée par l’Espagne qui a frappé dix fois le poteau, trente-deux fois la barre et réussi 13 468 passes dans la surface adverse, le petit Jano donne de l’inspiration aux fous de la presse sportive et généraliste espagnole. « Jano envoie l’Espagne en barrage » pour le très sobre Mundo Deportivo, « Jano pose un lapin à l’Espagne » pour les comiques de Marca, tandis que les génies de AS décident de monter une fausse interview croisée entre Ananidze et Emil Kostadinov avec une photo de Une aux allures de mauvais montage Paint de l’affiche de Tueurs nés. Et pendant ce temps, à Saint-Denis ? La balade des gens heureux. Ne croyant pas à la qualification, les hommes de Didier Deschamps se baladent comme face à l’Australie, mais respectent un peu plus leurs adversaires, car qui ne respecte pas la contrée de Litmanen et Tainio ne mérite pas d’aller au Brésil. La France gagne 2 à 0 et botte une nouvelle fois le derrière des Espagnols en prolongation, juste après l’Euro de basket. Et dans la foulée, Richard Gasquet éteint Nadal en finale du Masters de Londres ? Non. Soyons sérieux. Pas fous.
Attention, ces scénarios sont fictifs et toute ressemblance avec des faits réels à venir serait purement fortuite.
Par Swann Borsellino