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Et si le sous-marin jaune s’échouait sur le Rocher ?
D’abord groggy par un tirage peu clément, l’AS Monaco peut y croire suite à la semaine noire de Villarreal. Un psychodrame que le sous-marin du Castellon doit à la mauvaise relation entre Marcelino et son vestiaire, autant qu’à la perte de son directeur sportif historique, Antonio Cordon, aujourd’hui dans l’organigramme monégasque.
Sans rien quémander, l’AS Monaco s’apprête à affronter un Villarreal en pleine tempête. Loin de ses exploits en Ligue Europa ou de son quatrième strapontin en Liga de l’exercice passée, le sous-marin jaune affiche une instabilité rare donc inquiétante. Car plus que les absences sur blessure de Roberto Soldado, Cédric Bakambu et Jonathan Dos Santos, ce sont les soubresauts entre staff technique et direction qui font plonger le club dans une crise dramatique, alors que se profile le tour de barrage de la Ligue des champions. Dans les faits, Marcelino Garcia Toral, grand artisan du retour au premier plan du fanion du Castellon, n’est plus l’entraîneur des Amarillos. Une éviction inattendue pour l’Asturien qui devient effective il y a de ça une semaine, au soir d’une réunion houleuse avec le propriétaire et président, Fernando Roig. Depuis, Fran Escriba, ancien coach d’Elche et de Getafe, occupe la guérite d’un Madrigal qui retrouve un semblant de quiétude. L’ASM, pour sa part, peut se targuer d’avoir mis son grain de sable dans la mécanique pourtant si bien huilée de Villarreal. Retour sur un été plus mouvementé qu’il n’y paraît.
En une nuit, « le futur s’appelle Fran Escriba »
Lorsque par un communiqué laconique Villarreal annonce se séparer de Marcelino Garcia Toral, toute la footosphère espagnole se pince. À une semaine de son barrage qualificatif pour la prochaine Ligue des champions face à Monaco, la nouvelle surprend son monde, pour ne pas dire tout le monde. Puis, au gré des informations délivrées par Marca et la Cadena Ser, l’incompréhension causée par ce séisme se transforme en fin inéluctable entre l’entraîneur asturien et le club de Fernando Roig. En substance, ces médias d’outre-Pyrénées évoquent une mauvaise relation entre Marcelino et une large partie de son vestiaire. Des tensions incessantes, souvent causées par l’exigence quasi militaire de l’ancien milieu de terrain, qui vont jusqu’à gangréner ses liens avec le conseil d’administration. Si bien qu’au soir d’une ultime réunion entre la direction et le staff technique, l’abcès est crevé, le divorce officialisé. En guise d’explications, les supporters de Villarreal doivent se contenter d’un simple « Le futur s’appelle Fran Escriba » . Ou comment gâcher une union de trois ans et demi qui a conduit le Submarino amarillo de la Segunda Division à la Ligue des champions.
Dans ce cirque médiatique, Monaco sourit. Et plutôt deux fois qu’une. Car plus qu’un simple spectateur, le club du Rocher tient une position active dans les soubresauts qui ont amené Fernando Roig à se séparer de l’un des meilleurs maîtres tacticiens d’Espagne. Pour ce, un retour au début de l’été s’impose. Fraîchement quatrième de Liga et demi-finaliste de la Ligue Europa, Villarreal entame ses vacances par le départ de l’une des pierres angulaires de son organigramme : Antonio Cordon. Directeur sportif du sous-marin depuis dix-sept ans, ce proche du président officialise son départ vers d’autres cieux. Sur les ondes de Radio Vila-real, il annonce : « Une offre très importante m’est arrivée. J’ai personnellement pris la décision de partir. Le travail est fait, nous avons déjà choisi les joueurs et il ne reste plus qu’à faire de la gestion. » Courtisé par des écuries telles que Chelsea ou le PSG, Antonio Cordon prend finalement la direction de l’AS Monaco. Pendant ce temps, Villarreal annonce l’arrivée d’Alexandre Pato et décide de ne pas vendre Mateo Musacchio. Deux joueurs qui, sans le savoir, s’apprêtent à causer le départ forcé de Marcelino.
Antonio Cordon, le transfert monégasque de l’été
Le Brésilien, pari censé de la direction sportive, et l’Argentin, désireux de rejoindre l’AC Milan, entament leur préparation estivale en se frottant à l’autorité de Marcelino. Le premier, en surpoids, n’est pas désiré par son entraîneur, tandis que le second reçoit un veto quant à un possible départ. Deux situations qu’aurait gérées, sans broncher, Antonio Cordon, mais qui instaurent un climat plus que tendu dans le vestiaire. Tant et si bien qu’après un dernier coup de gueule face au conseil d’administration, l’entraîneur est limogé, et l’ASM aux anges. Une bénédiction à quelques hectomètres du barrage de C1 qui, néanmoins, n’égale pas l’arrivée d’Antonio Cordon dans les rangs monégasques. Après avoir fait de Villarreal un modèle de gestion autant que de formation – le Submarino amarillo étant la meilleure cantera d’Espagne –, il retrouve les mêmes prérogatives au stade Louis-II. Adios Luis Campos et Claude Makelele, désormais c’est au tour de l’Espagnol de faire de Monaco le premier adversaire du PSG et de son centre de formation le plus performant de France. Des missions qui passent par une qualification en Ligue des champions aux dépens de Villarreal.
Par Robin Delorme