- Bundesliga
- J6
- Mayence-Bayer 04 (0-3)
Le Bayer est à venir
Un recrutement mené de mains de maître, un effectif sexy à souhait et un entraîneur parfaitement installé dans son nouveau rôle : et si le Bayer Leverkusen allait chercher sa première Meisterschale ?
Même nombre de pions marqués, autant de caramels encaissés et un nul sur le rectangle vert (2-2) : au jeu des comparaisons, le Bayer Leverkusen ne lâche pas d’une semelle le Bayern Munich depuis la reprise. Pourtant, il existe un domaine où l’écurie dirigée par Xabi Alonso laisse celle de Thomas Tuchel dans son rétro : le classement. Avec seize points en six journées, le Werkself réalise son meilleur début de saison en Bundesliga. Entre un mercato estival parfaitement géré, un technicien sûr de ses forces et le retard à l’allumage de certains concurrents, le Bayer semble plus outillé que jamais pour aller décrocher la première timbale de son histoire au printemps prochain.
L’été fut chaud
« Ce n’était pas facile. Nous n’avons pas joué de façon spectaculaire, mais nous avons été efficaces », résumait Alonso après la nouvelle fessée administrée à Mayence (3-0). Plus que de l’efficacité, ce cinquième succès en championnat du Bayer porte, une nouvelle fois, le sceau de ses recrues estivales. Hormis le CSC de Sepp van den Berg, Alejandro Grimaldo a, déjà, claqué son deuxième bijou sur coup franc de la saison et Jonas Hoffman son troisième caramel pour permettre à Leverkusen de l’emporter à la Mewa Arena. Muet ce samedi, l’autre recrue, Victor Boniface, fraîchement débarqué de l’Union saint-gilloise, affiche, lui, six buts au compteur en championnat. Privé de Patrick Schick, blessé, Xabi Alonso apprécie forcément l’adaptation express de son nouveau canonnier : « Victor est un vrai problème pour les défenses adverses : il est puissant, rapide et prend la profondeur. Et puis, il a une bonne mentalité, il travaille pour l’équipe, pas pour lui-même. Il fait tout bien. […] Ce n’est pas seulement un attaquant classique, ni un simple buteur régulier. C’est complet. »
En tout, les nouveaux arrivants de cette cuvée 2023-2024 du Werkself, également renforcé par l’expérimenté Granit Xhaka, facturent plus de la moitié – onze sur vingt – des pions plantés par les pensionnaires de la BayArena. Suffisant pour constater que les départs de Moussa Diaby, Sardar Azmoun ou Mitchell Bakker, qui ont permis d’amasser quelques billets, ont été largement compensés. Sans compter que Leverkusen comptait déjà dans ses rangs quelques-uns des prospects les plus sexy d’outre-Rhin. Xabi Alonso dispose notamment dans son effectif d’Amine Adli, de Jeremie Frimpong ou du génial Florian Wirtz.
La fin de Neverkusen ?
Confortablement installé dans ce nouveau costume d’entraîneur qui lui sied à merveille, l’Espagnol n’a d’ailleurs eu besoin que d’une petite année – il est arrivé en Allemagne en octobre 2022 – pour façonner ce Leverkusen à son image : élégant et efficace. L’homme à la barbe aussi soignée que ses transversales a su transformer un Bayer morose en une machine à gagner, ou au moins qui ne perd pas – seulement deux défaites sur ses dix-neuf dernières sorties – en Bundesliga. Une constance qui pourrait bien faire la différence dans un championnat où la concurrence tarde à s’affirmer.
16 – Bayer 04 Leverkusen have collected 16 points this Bundesliga season, more than ever before in the first six games in the competition's history. Flight. #M05B04 pic.twitter.com/eXcsQcyJHs
— OptaFranz (@OptaFranz) September 30, 2023
Grandissime favori à sa propre succession, le Bayern de Thomas Tuchel tarde à trouver de la régularité et profite souvent de ses individualités plutôt que d’un collectif parfaitement huilé pour aller gratter ses points. Tant et si bien que, comme la saison passée, le Rekordmeister pourrait laisser une ouverture à un outsider assez sérieux pour tenir la distance. Passé proche de réussir le coup parfait au printemps dernier avant de s’écrouler, Dortmund a déjà laissé filer de précieux points face au promu Heidenheim et au mal classé Bochum. Quant à Leipzig, autre larron pouvant prétendre à jouer les trouble-fêtes, Leverkusen lui a déjà fait sa fête en début de saison. Alors pourquoi ne pas croire que cette année pourrait enfin être la bonne pour marquer la fin de Neverkusen ?
Par Florian PORTA