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Et si Jardim avait le job le plus cool du monde ?

Par William Pereira
Et si Jardim avait le job le plus cool du monde ?

Une saison de rêve ponctuée par un podium en L1 et un quart en C1, un mercato une nouvelle fois désastreux sur le plan des départs et voilà Leonardo Jardim obligé de tout recommencer à zéro. Job de merde pour le Portugais ? Pas forcément. L'absence de réelle ambition sportive du club rend le travail de l'entraîneur monégasque un peu plus agréable, au point de se demander si ce n'est pas un taff de rêve.

Une victoire héroïque mais vaine face à Valence, une défaite sans gloire contre le PSG, un succès chanceux devant le Gazélec, un nul sur la pelouse d’Anderlecht et un échec épique face à Lorient. Dire que l’AS Monaco fait le yo-yo en ce début de saison est un doux euphémisme et s’en étonner relève de la naïveté. Comme à l’été 2014, un cyclone a frappé le Rocher et emporté avec lui la moitié des cadres de l’effectif monégasque. Ferreira Carrasco, Kondogbia, Abdennour, Kurzawa et, pour terminer, Anthony Martial… tous ont quitté Louis-II en prenant soin d’emporter avec eux les ambitions sportives monégasques, dont celles d’un Leonardo Jardim à qui le costume de Sisyphe sied à merveille. Au moment où l’on pensait qu’il avait réussi à remonter son rocher au sommet de la colline, ce dernier est redescendu au point mort, voire plus bas encore. Le destin du Portugais à Monaco se précise en même temps que le projet sportif du club se dessine. Sachant que les dirigeants de ce dernier semblent avoir pour but de faire d’énormes marges sur la revente de joueurs, l’ancien entraîneur du Sporting semble condamné à construire des petites baraques en tôle plutôt qu’un fort en béton armé. Une situation peu enviable, diront certains. Mais en prenant de la hauteur, Léonard Jardin est peut-être l’homme qui a le job le plus cool de Ligue 1. Du moins jusqu’à un certain point.

Pas d’ambitions sportives, pas de pression

Avec huit points en six journées, l’ASM ne fait pas mieux que l’an passé pour un petit point. Et s’il ne gagne pas ce jeudi soir, son début d’exercice sera officiellement moins bon que le précédent. Mais contrairement à 2014, le technicien portugais exerce sous l’égide de sa propre jurisprudence (3e de L1 + quarts de C1). Après avoir fait taire ses nombreux détracteurs français qui lui préféraient Ranieri et l’avaient enterré prématurément, il est peu probable que ceux-ci prennent à nouveau le risque de reconduire leurs critiques envers Jardim en début de championnat, au risque de se manger une bonne claque au mois de décembre. En gros, le natif de Barcelone est quasiment exempté de tout reproche jusqu’à la fin de l’année. Les médias ont compris qu’il était victime d’un système qui le dépasse. Certes, le Lusitanien savait à quoi s’attendre cet été. Mais cela change-t-il quelque chose à ses problèmes ? Pas vraiment.

À part recruter deux ou trois types pour remplacer les gars que l’on savait sur le départ (Ferreira Carrasco, Berbatov et Kondogbia) dès mai 2015, chose qui a été faite, Leo Jardim ne pouvait pas mieux préparer son coup. Finalement, la seule chose qui peut aujourd’hui lui être reprochée, c’est d’avoir perdu son barrage de Ligue des champions face à une formation pas forcément plus en forme que la sienne. Mais comme Valence reste Valence, l’argument perd de la force. Non, vraiment, même en cherchant midi à quatorze heures, on a du mal à voir pour quelle(s) raison(s) quelqu’un daignerait s’attaquer au travail d’un brillant technicien à la tâche ingrate. Car pour la personne ambitieuse qu’il est, ne pas pouvoir viser de titre majeur doit être agaçant. Mais, objectivement, quel luxe pour un entraîneur de très haut niveau que de pouvoir exercer son métier sans grosse pression avant la deuxième moitié de saison.

Jardim, polisseur de diamants bruts

Évidemment, dire que le divin chauve entraîne son équipe les mains dans les poches en sirotant une limonade relève de la caricature. Il n’empêche qu’aujourd’hui, les seuls vrais comptes que l’ex-vice champion du Portugal a à rendre à ses dirigeants concernent la valorisation des jeunes joueurs recrutés par le club ou directement formés sur le Rocher. Plus qu’obtenir d’énormes résultats ou de rivaliser avec le PSG, il lui est demandé d’être un bon pédagogue, de faire avec les nouveaux venus ce qui a été réalisé avec Martial ou Bernardo Silva, à savoir polir un diamant brut le plus rapidement possible pour en faire un joueur compétitif et donc transférable à prix d’or. Autrement dit, Leonardo Jardim est principalement amené à travailler avec des jeunes joueurs, domaine dans lequel il excelle, sans avoir à gérer les ego de stars qui apporteraient autant de buts que de caprices. Là encore, la situation est peu enviable.

D’autant que si le mister remplit sa mission avec les puceaux, cela finira par avoir un impact sur les résultats de l’ASM – cela s’est vérifié avec les éclosions de Martial et Bernardo Silva qui ont coïncidé avec le net regain de forme monégasque en 2014-2015. Ou comment joindre l’agréable à l’utile. De fait, si Luis Campos et Jardim ont bien fait leur job cet été en recrutant des joueurs (presque) aussi prometteurs que les précédents, la période de déprime post-mercato de Monaco – les résultats du mois de septembre prouvent que l’équipe est en plein dedans – devrait être suivie de temps plus joyeux pour l’ami Leo et sa clique. En attendant le déclic de Cavaleiro, Pašalić et compagnie, le Portugais peut toujours expérimenter autant de systèmes et de joueurs que nécessaire, personne ne lui en tiendra rigueur. On patientera en se disant que sa méthode a bien marché en 2014 et que ce sera de nouveau le cas en 2015. Et puis, même s’il venait à se planter pour sa deuxième saison, Jardim pourra toujours arguer que ce n’était pas de sa faute. Et il aura raison. « C’est une bonne situation, ça, coach? »

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