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Et si Hugo Lloris n’avait jamais fait de boulette contre la Suède
C’est un mauvais souvenir qui doit encore trotter au fond de la caboche d’Hugo Lloris. Le 9 juin 2017, un dégagement totalement raté du portier de l’équipe de France profitait à Ola Toivonen, qui marquait du milieu de terrain pour faire gagner la Suède à la dernière seconde lors des qualifications au Mondial 2018 (2-1). Quelques mois plus tard, les Blågult se qualifiaient pour le Mondial en Russie. Et si cette cagade n'avait pas existé, que se serait-il passé ? Récit.
Il est 22h45, le 9 juin 2017, à la Friends Arena de Stockholm, et Hugo Lloris retourne vers son vestiaire avec le sentiment du devoir accompli. La rencontre entre la France et la Suède vient de se solder sur le score de 1-1, Jimmy Durmaz répondant à l’ouverture du score d’Olivier Giroud. Si ce match nul arrange bien les Bleus, qui filent droit vers la première place du groupe A des éliminatoires de la Coupe du monde 2018, il est loin d’en être de même pour nos amis scandinaves. Avec seulement deux points d’avance sur les Pays-Bas et quatre matchs encore à jouer, les Suédois savent qu’une finale face aux Oranje lors de la dernière journée est en train de se profiler. L’équation est simple, au moment d’aborder cet ultime rendez-vous : une défaite, et tout s’écroule pour Robin Olsen et ses partenaires. 90 minutes plus tard, la Suède est au tapis, balayée par un doublé d’Arjen Robben permettant aux Néerlandais de voir les barrages du Mondial.
L’Italie sur le toit du monde
Opposés quelques mois plus tard à l’Italie dans une double confrontation au couteau, les joueurs de Dick Advocaat, sélectionneur de l’époque, vont alors se casser les dents sur la Nazionale. Difficile vainqueurs 1-0 à l’Amsterdam Arena à l’aller, les Hollandais s’écroulent au retour et encaissent quatre pions – dont trois de Ciro Immobile – sans en marquer un seul. La désillusion de trop pour Memphis Depay, qui décide, à la surprise générale, de prendre sa retraite internationale à seulement 23 ans : « Je n’en peux plus !, s’exclame le Lyonnais en zone mixte après le match. Je ne peux plus continuer à jouer sous les ordres d’un sélectionneur avec un prénom aussi abject. Et puis, il faut que je vous le dise : tout le monde veut me faire jouer attaquant, mais mon poste à moi, ça a toujours été latéral droit ! » Un grand déballage public que ne goûtera guère Jean-Michel Aulas, qui décidera de se séparer de l’ancien Red Devil, lassé par ses sautes d’humeur. Au grand dam de Bruno Genesio qui comptait sur Jérémy Morel pour faire du Néerlandais un super latéral, comme l’international malgache a pu le faire par le passé avec Benjamin Mendy à l’OM. Libre de tout contrat, Depay s’envole alors faire un petit tour en Arabie saoudite avant de tenter de se relancer à Chambly, tout juste promu en Ligue 1. En vain.
Pendant ce temps-là, revenue de nulle part, l’Italie marche sur le Mondial. Les hommes de Gian Piero Ventura finissent premiers de leur groupe, détruisant d’abord la Corée du Sud (5-1), avant de renverser l’Allemagne (4-2), puis le Mexique (2-1). La suite ? Une victoire tranquille contre la Suisse en huitièmes (2-0), puis face à l’Angleterre en quarts (1-0). Avec neuf buts et trois passes décisives, Ciro Immobile est le grand bonhomme de cette équipe. C’est de nouveau lui qui fait gagner les siens en demi-finales face à la Croatie, faisant manger la pelouse à la paire Vida-Lovren (3-0). Mais patatras : après sept minutes en finale contre la France, le buteur laziale se blesse au genou et doit dire adieu à ses coéquipiers tel Cristiano Ronaldo à l’Euro 2016. Le verdict, qui ne laisse guère de place au doute, tombe rapidement : rupture du ligament croisé antérieur. L’ancien du Borussia Dortmund sera d’ailleurs absent pendant l’intégralité de la campagne 2018-2019, puis traversera la saison suivante comme un fantôme, au grand dam de la Lazio, qui devra se battre pour le maintien. Immobile sera finalement vengé par Simone Zaza, revenu – à l’image de son pays – d’entre les morts. Ridiculisé après son penalty gag à l’Euro 2016, c’est bien lui qui offre à la Nazionale sa cinquième Coupe du monde sur une improbable madjer devant Samuel Umtiti. Comme en 2006, la France s’incline face à l’Italie en finale de Coupe du monde.
Forsberg Ballon d’or ?
L’écho mondial est retentissant ! À l’agonie quelques mois plus tôt, l’Italie est à l’été 2018 sur le toit du monde. Un fabuleux exploit qui retentit même jusqu’en Chine, où le ballon rond tient une place de plus en plus importante au sein de la société. Et alors que le Guangzhou Evergrande de Fabio Cannavaro sort le chéquier pour récupérer le héros national Simone Zaza, la population chinoise se prend d’une nouvelle passion pour tout ce qui provient d’Italie. Au point même de faire le choix d’adopter la culture culinaire italienne. « À partir d’aujourd’hui, et pour trois ans au moins, j’ordonne un changement de nos habitudes alimentaires, s’écrie à la radio nationale le président Xi Jinping. Les pangolins et les chauves-souris sont désormais proscrits. Ils seront remplacés par des gnocchi, des pizzas Regina et des penne a l’arrabiata ! » Dans l’euphorie de l’Empire du Milieu, le football mondial reprend son cours, sans qu’aucune pandémie ne vienne l’endiguer.
Après une Ligue des champions 2019 remportée en toute logique par Liverpool, le Paris Saint-Germain atteint les demi-finales de la compétition la saison suivante, pour la première fois depuis sa reprise par QSI. Opposé à un surprenant RB Leipzig, le club de la capitale va alors tomber de haut. Car si le PSG est certainement supérieur à son adversaire sur un seul match, le système de la confrontation aller-retour va une nouvelle fois lui jouer des tours. Victorieux 2-0 au Parc des Princes, les poulains de Thomas Tuchel s’effondrent ensuite dans une Red Bull Arena pleine à craquer (4-1). La faute à une tête piquée de Dayot Upamecano, un missile de Marcel Sabitzer, mais surtout à un doublé d’Emil Forsberg. L’ailier suédois de 28 ans, auteur d’une saison 2019-2020 hallucinante (32 buts, 24 passes décisives toutes compétitions confondues), sera également le joueur clé de la finale 100% allemande gagnée face au Bayern Munich, et à la base de l’historique doublé Championnat-C1 de Leipzig. À tel point qu’une nouvelle réalisation, ce samedi soir, face à l’équipe de France, conforterait son statut de favori au Ballon d’or. Et peu importe si celle-ci fait suite à une boulette d’Hugo Lloris.
Par Félix Barbé