- Angleterre
- Premier League
- 34e journée
- Arsenal/Chelsea
Et si Fàbregas avait signé à Arsenal l’été dernier…
Alors qu'il est au Mondial avec la sélection espagnole, Cesc Fàbregas négocie son retour à Londres. À Arsenal, qui a une option de rachat prioritaire ? Non, Wenger trouve qu'il a trop de joueurs au milieu et laisse filer son Cesc à Chelsea. Et si l'Alsacien avait répondu oui ?
12 juin 2014. Après trois saisons en Catalogne, Cesc Fàbregas fait une deuxième fois dans sa carrière le trajet Barça-Arsenal, qu’il justifie par un tweet : « Je rentre à la maison » . Un retour célébré en grande pompe par les supporters des Gunners, qui lancent même un hashtag #CESCIN4. Une nouvelle que prend plutôt mal Per Mertesacker, qui a repris le numéro de l’Espagnol à son départ. Pour José Mourinho, qui voulait faire signer le joueur, c’est une sacrée injustice et il le fait savoir : « Wenger ne peut pas me battre sur le terrain, alors il le fait en coulisses avec des clauses suspectes. L’entente entre Barcelone et Arsenal pour me nuire est à vomir » . Réponse cinglante de Fàbregas lors de sa présentation : « C’est le jeu des équipes de Mourinho qui est à vomir » . Suite à sa décla, le club cède et commence à commercialiser des maillots Fàbregas avec le fameux numéro 4. Sold out en huit heures.
22 juin 2014. Après deux défaites contre les Pays-Bas (1-5) et contre le Chili (2-0), la Roja est éliminée du Mondial. La veille du dernier match contre l’Australie, Cesc s’accroche avec Vicente del Bosque à l’entraînement, frustré par les douze minutes passées sur la pelouse lors du dernier match. La presse s’en donne à cœur joie : « Il n’a pas mis longtemps à retrouver l’arrogance d’Arsenal. »
14 juillet 2014. L’Allemagne remporte le Mondial contre l’Argentine en prolongation. Dès le lendemain, les hommes de Joachim Löw paradent à Berlin. Thomas Müller et Bastian Schweinsteiger prennent la foule à témoin : « Est-ce que vous voulez que Mezut Özil nous rejoigne au Bayern ? » Les cris ne s’arrêtent plus et le meneur de jeu est sous pression. Sa réaction, où il sourit en fredonnant Samma mia fait le tour d’Internet sur Vine et récolte un commentaire laconique d’un Wenger déjà en stage de pré-saison. La presse allemande en fait ses gros titres : « Si Pep Guardiola met le prix, il le signe ! » Scène coupée au montage, Per Mertesacker demande à Schweini de lui faire le même coup sur le bus. Refus catégorique du capitaine.
14 août 2014. Première journée de championnat. Fàbregas est déjà là, affûté. En première période contre Crystal Palace, il offre une passe décisive incroyable pour Yaya Sanogo. Mais le jeune attaquant français se foire. Jamais mieux servi que par soi-même, l’Espagnol marque lui-même le but de la victoire à la 90e. Pendant ce temps-là, Özil est plus que jamais annoncé proche du Bayern. L’affaire se signe trois jours plus tard pour 35 millions d’euros.
31 août 2014. Fàbregas est élu joueur du mois en Angleterre. Mais au classement, Arsenal est déjà distancé par le Chelsea de Mourinho, qui a fait signer entre-temps Sami Khedira dans l’entrejeu. Qu’importe, l’Espagnol continue de chercher le Mou dans la presse : « Au classement du beau jeu, nous sommes largement en tête. »
4 octobre 2014. Sans trembler, Chelsea domine Arsenal à Stamford Bridge. Deux buts d’un Diego Costa très en forme en ce début de saison. S’il n’y a personne pour lui mettre des caviars, l’ancien attaquant des Colchoneros peut compter sur deux énormes boulettes de Mertesacker, plus du tout à l’aise avec le numéro 24 (et un sacré tracteur) dans le dos. Wenger doit composer avec une défense Monreal – Debuchy, puisque Koscielny s’est blessé aux adducteurs avec l’équipe de France. Dur.
4 décembre 2014. Dans un match piège à Stoke, où Arsenal est mené 3-0 à la mi-temps, Cesc Fàbregas se pète le nez sur un duel aérien avec Charlie Adam. Le staff médical des Gunners préconise trois mois d’arrêt. Un véritable coup dur à l’approche du Boxing Day, surtout depuis qu’Aaron Ramsey et Jack Wilshere sont cantonnés au banc. Au classement, Wenger et ses hommes sont septièmes. Et pour faire le nombre, l’Alsacien décide de rappeler Francis Coquelin de son prêt à Charlton.
2 janvier 2015. Alors que les départs de Schürrle et Salah sont dans les tuyaux, José Mourinho annonce qu’il va recruter Özil pour les remplacer. Guardiola ne l’entend pas de cette oreille, mais le joueur, épuisé de jouer numéro 6 avec le coach catalan, fait des pieds et des mains pour rejoindre son ancien mentor du Real. Le Bayern cède pour attirer Cuadrado dans ses filets.
25 février 2015. Cesc revient juste à temps pour la Ligue des champions face à Monaco, l’objectif prioritaire des Gunners, toujours à la ramasse en championnat. L’Espagnol marque dans la foulée d’un très beau sauvetage de Gabriel Paulista, recrue du mercato qui n’a pas perdu de temps pour effacer Mertesacker des compos d’équipes. Arsenal se qualifie pour les quarts, puis pour les demies en sortant la Juve sur un penalty litigieux. Tout le contraire de Chelsea qui se fait sortir par le PSG à onze contre dix en prolongation.
26 avril 2015. Au moment de recroiser la route de Chelsea, Wenger peut narguer le Portugais en lui servant du Mourinho dans le texte. Il aligne son équipe B, arguant qu’il doit préparer au mieux les échéances à venir pour la Ligue des champions, et remporte son duel le majeur en l’air. Avec Fàbregas aux commandes, Arsenal est toujours derrière au classement. Mais Tonton Arsène a enfin de quoi chambrer.
Par Romain Canuti