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Et si Dembélé était l’attaquant qu’il fallait à l’OL ?
De retour à l’Olympique lyonnais après une courte aventure en prêt à l’Atlético de Madrid, Moussa Dembélé ne semblait pas parti pour rester sur les bords du Rhône. Mais l’arrivée de Peter Bosz sur le banc des Gones, le renouvellement de l’effectif lyonnais et les premiers matchs de préparation ont totalement changé la donne. Tout sauf une mauvaise nouvelle pour l’OL, à la recherche d’un avant-centre de qualité.
Il avait quitté l’OL en janvier dernier, frustré par son manque de temps de jeu et devancé par Memphis Depay dans la hiérarchie des avants-centres dans l’esprit de Rudi Garcia, pour tenter de se relancer à l’Atlético de Madrid. L’idée ? Essayer de faire bonne figure, afin de relancer sa jeune carrière sur une pente légèrement descendante. Quatre mois, un bras cassé à son arrivée, un malaise à l’entraînement et un titre de Liga plus tard, Moussa Dembélé n’a pas réussi à crever l’écran au-delà des Pyrénées (sept petits bouts de match, aucun but) et son retour à Lyon semblait une évidence. Mais le tout était de savoir combien de temps. Une semaine ? Un mois ? Une demi-saison ? Trois ans ? La tendance était en tout cas à un départ, presque trois années après son arrivée à l’OL, afin de permettre aux Gones de dégraisser la masse salariale et poursuivre dans leur volonté de renouveler leur effectif. Sauf qu’entre-temps, un Néerlandais est parti et un autre est arrivé sur les terres lyonnaises.
Renaissance en vue
Le départ annoncé depuis plusieurs mois de Memphis Depay, qui a enfin rejoint le FC Barcelone, a ouvert la porte à un numéro neuf dans l’effectif lyonnais. Une place qui se joue donc entre Kadewere, Toko-Ekambi, Slimani… et Moussa Dembélé, lui qui avait été progressivement poussé sur le banc pour laisser les pleins pouvoirs de l’attaque rhodanienne à l’international néerlandais. Mais un évènement a accéléré les choses en faveur de Dembélé : l’arrivée sur le banc de l’OL de Peter Bosz, pour prendre la place de Rudi Garcia. Avec son style résolument offensif et sa volonté de créer du jeu et de la vitesse, l’ancien coach du Bayer Leverkusen a rapidement informé Dembélé qu’il comptait sur lui.
Ces paroles ont été suivies par des actes concrets : Dembélé a été aligné d’entrée lors de tous les matchs de préparation lyonnais jusque-là – hormis contre Villefranche, où l’équipe réserve a joué, tandis que les titulaires habituels étaient alignés quelques heures plus tard face à Wolfsburg –, portant même le brassard de capitaine contre l’équipe allemande (4-1) au Groupama Stadium une semaine après avoir participé à la gifle contre Bourg-en-Bresse (5-1) en inscrivant un doublé. Une large victoire face au quatrième de Bundesliga durant laquelle le joueur formé au Paris Saint-Germain a de nouveau marqué, et fortement apprécié la sensation du brassard autour de son bras. « Le coach m’a dit qu’il comptait sur moi il y a deux semaines, et c’est un plaisir de porter le brassard », s’est réjoui le canonnier de 25 ans après la rencontre, face à la presse. Comme si ce dernier vivait une seconde vie, depuis son come-back.
Un retour qui arrange bien l’OL
Le retour de Dembélé semble donc faire plaisir au joueur comme à son entraîneur, qui n’a pas manqué de souligner la nouvelle belle performance de son attaquant lors du match nul contre Villarreal (2-2) en plein cœur du stage effectué par l’OL à Murcie. « Dans des phases où on a eu des problèmes pour garder le ballon, lui l’a fait. Il a très bien joué, ce soir, s’est extasié Bosz après la rencontre amicale, devant les journalistes. Il a effectué un pressing très agressif devant, et c’est exactement ce qu’on voulait. » Des compliments qui permettent d’imaginer le titulaire potentiel à la pointe de l’attaque lyonnaise pour la saison à venir. Alors que KTE et Kadewere semblent cantonnés à jouer sur les côtés et que Slimani paraît avoir plusieurs longueurs de retard et un style pas franchement adapté au jeu léché que souhaite proposer l’ancien entraîneur de l’Ajax Amsterdam, le meilleur buteur de l’OL en 2018-2019 (22 buts toutes compétitions confondues) et 2019-2020 (24 réalisations) se pose comme une option crédible voire même logique, autant d’un point de vue sportif que financier.
Confronté à de grosses pertes économiques dues à la crise sanitaire et à la qualification manquée pour la prochaine Ligue des champions, Jean-Michel Aulas a mis un stop à d’éventuelles folies sur le marché des transferts. L’objectif est davantage de dégraisser l’effectif – en atteste le départ de Melvin Bard à Nice pour trois millions d’euros, ou encore le départ libre de Benlamri et le retour de prêt de De Sciglio – et recruter malin – comme les arrivées pour zéro euro de Damien Da Silva et Henrique –, tandis que plusieurs joueurs reviennent de prêt (Dembélé, donc, mais également Reine-Adélaïde, Jean Lucas, Joachim Andersen, Pape Cheick Diop…). L’OL a donc de belles cartes à jouer pour renflouer les caisses tout en restant très compétitif avant de réfléchir à vendre Dembélé, qui correspond à merveille au profil d’attaquant d’envergure recherché cet été par Lyon. Et en plus, les Rhodaniens commencent leur exercice contre Brest, face à qui l’ancien Matelassier a frappé deux fois en trois matchs. Alors, pourquoi hésiter ?
Par Fabien Gelinat