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Et si c’était vraiment l’année de Naples ?
Alors que les tifosi napolitains s’attendaient à vivre une saison de transition, leur équipe joue les premiers rôles sur tous les tableaux. Mais est-ce pour autant suffisant pour envisager une saison folle à l’issue de laquelle le Napoli raflerait tout : Scudetto et C1 ?
Vainqueur sur la pelouse de la Cremonese dimanche (1-4), le Napoli a enchaîné pour la première fois de son histoire un huitième succès consécutif toutes compétitions confondues. Une victoire tardive, mais fleuve qui permet au club napolitain d’être seul leader de Serie A. Même constat ou presque en Ligue des champions, où la bande de Luciano Spalletti est à la fois première de son groupe et la meilleure attaque de la compétition avec 13 pions marqués. Sans oublier le fait que 14 joueurs différents ont déjà marqué en Serie A ou sur la scène européenne, et que seul le Bayern Munich fait autant. Des statistiques qui font rêver les tifosi napolitains, lesquels sont sous le charme de cette cuvée 2022-2023. « La saison dernière, on avait juste Victor Osimhen. Là, cette année, on a trois attaquants de grande qualité avec Giacomo Raspadori et Giovanni Simeone, qui marquent quasiment à chaque fois qu’ils jouent, constate Carlo, supporter napolitain de 48 ans qui ne rate pas un match de l’équipe de Spalletti. On a une vraie force offensive, d’autant que le Géorgien (Kvicha Kvaratskheila, NDLR)est capable de débloquer une rencontre à n’importe quel moment. » Malgré ça, est-ce suffisant pour imaginer le Napoli soulever en fin de saison le Scudetto et la Ligue des champions ? « En championnat, tout est ouvert, même s’il faudra surtout faire attention à l’Inter et à l’AC Milan, qui est selon moi le plus gros danger dans la course au titre, juge Carlo. Pour ce qui est de la Ligue des champions, ça risque d’être plus difficile, car il y a vraiment de grosses équipes. »
« C1 ou Scudetto ? Pourquoi choisir ? »
Effectivement, le Paris Saint-Germain, le Real Madrid, Manchester City, le Bayern Munich ou le Barça ont un effectif plus quantitatif, qualitatif et davantage rompu aux joutes européennes que celui du club d’Aurelio De Laurentiis. Mais les Napolitains, qui ont dézingué Liverpool avant d’aller l’emporter sur la pelouse des Rangers et de l’Ajax (ce qui n’est pas donné à tout le monde), ne semblent avoir aucune limite. Un peu à l’image de leur crack géorgien, justement. « Ligue des champions ou Scudetto ? Pourquoi choisir ? Je veux les deux, a-t-il répondu au Corriere dello Sport dans une longue interview publiée avant la rencontre à Crémone. Notre équipe est remplie de joueurs très forts et très bons. Si nous continuons ainsi, nous pouvons aussi arriver bien plus haut que ce que tout le monde pense. »
Passeur altruiste ce week-end, Kvaratskhelia est également lucide en dehors du terrain. Car à Naples, le Scudetto est bien un rêve que l’on évoque pour l’instant du bout des lèvres, sans doute de peur d’être à nouveau déçu. Alors, remporter la C1 en fin de saison, cela relève encore de l’inimaginable. « Les supporters de Naples commencent à en avoir marre de ne jamais gagner leScudettodepuis 32 ans et de devoir se contenter des places qualificatives pour la Ligue des champions », expliquait Alessio Forgione à So Foot. Cette phrase de l’écrivain et supporter napolitain résume bien l’ambivalence qui règne dans la cité napolitaine, où ce début de saison excite les locaux, mais les contraint également à ne pas s’enflammer. C’est le cas de Carlo, d’Alessio, mais aussi de Paolo, qui habite à Aversa, une commune située à une quinzaine de kilomètres de Naples. « Ça fait 32 ans qu’on n’a pas gagné unScudettoet que tous les Napolitains attendent de revivre ça. On y a cru quand Maurizio Sarri(2015-2018)était là, et ça nous est passé sous le nez. Alors, cette saison, il ne faut pas se voir trop beau. » Une réflexion de sage, d’autant que d’ici le début de la Coupe du monde au Qatar, le Napoli va jouer trois matchs de C1 et six journées de Serie A, dont trois rencontres importantes contre la Roma, l’Atalanta et l’Udinese. Après quoi, joueurs et supporters pourront faire les comptes, et peut-être, qui sait, rêver à voix haute.
Par Maxime Renaudet, à Naples
Propos de Carlo et Paolo recueillis par MR, ceux d'Alessio Forgione par Julien Duez et Kvicha Kvaratskhelia dans le Corriere dello Sport.