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Et si c’était du sérieux, Parme ?

Eric Maggiori
Et si c’était du sérieux, Parme ?

S’il y a bien une équipe dont personne ne parle en Serie A, c’est Parme. Pourtant, l’un des clubs phares des années 90 est en train de se refaire une jeunesse. Invaincu depuis 14 matchs (!), le club d’Émilie-Romagne est sixième, à seulement cinq points de la quatrième place.

« Continuez à ne pas parler de nous, ça nous arrange. » Roberto Donadoni n’a encore jamais prononcé cette phrase, mais pourtant, elle collerait totalement à l’état actuel des choses. Car son équipe de Parme est en train de réaliser une saison magnifique sans que personne ne s’en préoccupe. Pourtant, 14 matchs sans la moindre défaite, cela devrait commencer à faire réfléchir. De fait, il s’agit de la deuxième meilleure série d’invincibilité en cours derrière celle de la Juve (18 matchs), et de la troisième meilleure série pour un club de Serie A cette saison (17 rencontres sans la moindre défaite pour la Roma en début de championnat). Bref, les chiffres ne mentent plus. Parme est actuellement sixième de Serie A, donc virtuellement européen, puisque la sixième place sera cette saison qualificative pour le tour préliminaire de l’Europa League (grâce aux finalistes de la Coupe d’Italie). L’Inter n’est qu’à un petit point, et la Fiorentina à cinq longueurs. Des résultats incroyables pour une équipe qui avait connu une saison anonyme l’an dernier, avec une dixième place ni bonne ni mauvaise. En septembre, la saison 2013-14 semble commencer sous les mêmes auspices : au bout de quatre journées, Parme est relégable avec seulement deux points au compteur. Et puis, au début du mois de novembre, le sursaut. Depuis, Parme est inarrêtable. Jusqu’où, et jusqu’à quand ?

De Crespo à presque la Serie D

Après une défaite 1-0 contre la Juventus, concédée le 2 novembre, Parme va décider de ne plus perdre. Chose promise, chose due. Les Parmesans tiennent en échec la Lazio, réussissent un énorme coup en allant s’imposer 1-0 au San Paolo de Naples, vont arracher le nul à San Siro contre l’Inter (3-3), battent le Torino (3-1) et prennent également un point contre la Fiorentina. Un parcours quasi parfait, qui permet à la formation rossoblù, en l’espace de quatre mois, de remonter de la 14e à la 6e place. Ça, c’est pour le constat. La question, évidemment, c’est de savoir comment cette formation, qui visait le maintien lorsqu’elle était sur la ligne de départ en août, est parvenue à se hisser si haut sans faire de bruit ? Son coach, Roberto Donadoni, tente de donner des éléments de réponse. « Dans cette Serie A, nous avons vite compris que le classement était très serré. Trois points peuvent te faire faire un véritable bond au classement. Seul le classement final nous dira qui nous sommes réllement. Pour le moment, nous continuons d’avancer avec humilité et sérénité » , a-t-il affirmé aux micros de RadioUno.

L’avantage, indéniable, pour Donadoni et ses joueurs, c’est que Parme ne connaît pas le même tapage médiatique que ses homologues milanaises, romaines ou turinoises, et que cela fait près d’une dizaine d’années que les tifosi ont cessé d’espérer de grandes choses. De fait, dans les années 90, l’équipe de la multinationale Parmalat devient l’un des grands clubs italiens, remportant coup sur coup la Coupe d’Italie, la Coupe des coupes, la Supercoupe d’Europe, et deux fois la Coupe UEFA. De 1990 à 2001, l’équipe termine toujours dans les six premiers du championnat, avec notamment une deuxième place en 1996-97, à deux petits points de la Juve. C’est l’époque de Zola, Asprilla, Dino Baggio, Thuram, Buffon, Cannavaro, Chiesa, Veron, Crespo… Mais en 2004, le crack financier de la Parmalat est à deux doigts d’engloutir avec lui le club. Pour ne pas faire faillite et ne pas repartir de la Serie D, Parme AC devient Parme FC. Or, si le club s’en sort de justesse, les résultats sportifs en prennent un sacré coup sur la tête. Après avoir évité la relégation de justesse en 2005, Parme tombe en Serie B au terme de la saison 2007-08. Le nouveau président, Tommaso Ghirardi, doit tout reconstruire. Et pour ce, il faut trouver les bonnes personnes. Pas une mince affaire.

Recrutement à zéro euro

Francesco Guidolin, Pasquale Marino, Franco Colomba. Ces trois entraîneurs se succèdent sur le banc parmesan après le retour du club en Serie A. À défaut de briller, Parme réussit au moins à se stabiliser dans le ventre mou du Calcio. Ghirardi trouve finalement l’homme de la situation. Il s’agit de Roberto Donadoni. Le 10 janvier 2012, l’ancien joueur du Milan AC remplace Colomba après une défaite 5-0 sur la pelouse de l’Inter. L’ancien sélectionneur azzurro veut enfin prouver qu’il peut être un grand coach, après des expériences mi-pesto mi-pecorino à Livourne, Naples et Cagliari. Les débuts à Parme sont compliqués, mais en fin de saison, il semble enfin trouver la bonne formule. Son club termine la saison en boulet de canon, avec sept victoires lors des sept dernières journées, ce qui lui permet d’accrocher une jolie huitième place, à seulement deux points de la qualification en Europa League. Mais l’année suivante, Parme retombe dans ses travers. Des bons matchs par-ci, des mauvais par là : les résultats sont en dent de scie, et la dixième place obtenue au mois de mai est on ne peut plus logique. Avec une politique de recrutement au rabais, Ghirardi et son administrateur délégué Pietro Leonardi décident de recruter « malin » pendant l’été 2013.

Ainsi, Gargano, Cassano, Obi, Cassani et Felipe débarquent en Émilie-Romagne pour la modique somme de… zéro euro. Costaud. Après avoir cherché le système adéquat pendant plusieurs semaines, Donadoni trouve finalement la recette au début du mois de novembre. Une recette dont il confie ouvertement les secrets. « Dans cette équipe, il y a un noyau dur très important. Un joueur comme Lucarelli, par exemple, n’est plus tout jeune, mais l’exemple qu’il donne à tous est incroyable. Ce qui est très important, aussi, c’est le rapport sain qui existe entre les joueurs, le staff, et les dirigeants. La réussite d’un club passe forcément par là » , assure-t-il. Ce qu’il ne dit pas, par modestie, c’est qu’il a également réussi à ressusciter un joueur comme Amauri, à redonner du souffle et des jambes à Cassano, à donner de la confiance à Biabiany, et à transcender des éléments comme Parolo et Paletta, tous deux sélectionnés cette semaine en Nazionale. Et ça, il ne le doit qu’à son propre talent. Du bon boulot, en somme. Aujourd’hui, Parme reçoit le Hellas Vérone, septième du classement. Le début d’un mois de mars de feu, avec, entre autres, des déplacements chez le Milan AC, la Juve et la Lazio. Le mois de la vérité. Le mois qui dira si Parme est bien redevenue l’île heureuse qu’elle était dans les années 90.

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