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Et Santi Mina mina…

Par Robin Delorme
4 minutes
Et Santi Mina mina…

Pan, pan, pan, pan ! En quatre cartouches face au Rayo, Santi Mina est devenu le plus jeune auteur d'un quadruplé en Liga. Une performance qui aurait de quoi faire tourner la tête de l'attaquant du Celta Vigo sans un cocon familial atypique et une formation sans anicroche. Présentation d'un humble précoce.

« Quand un joueur si jeune marque quatre buts dans un match, c’est parce qu’il a quelque chose. Moi, je l’ai fait alors que j’étais un joueur connu. C’est une bonne nouvelle que de bons joueurs de cette terre émergent. » Le poids des illustres prédécesseurs étant un fardeau pour tout débutant, Luis Suárez Miramontes espère que son hommage ne reste pas lettre morte. Car il y a de cela une semaine, lors de la réception du Rayo Vallecano, le Celta de Vigo s’est trouvé un successeur au Ballon d’or 1960. En inscrivant un poker – l’appellation espagnole du quadruplé -, Santi Mina n’a pas seulement dépoussiéré un record vieux de 70 ans : il est même devenu le plus jeune joueur de Liga à réaliser tel exploit. Du droit, du gauche, de la tête, l’attaquant galicien aux 19 printemps a étalé l’exacte panoplie du buteur ultra-complet. « Létal » , selon les dires de son mentor Eduardo Berizzo, ce Galicien pur souche répond surtout aux adjectifs de taiseux et humble. Quoi de plus normal lorsque son paternel, anonyme défenseur des Celtiñas durant les eighties, n’assiste jamais à ses rencontres au Balaídos.

« Mon père ne voit pas mes matchs »

Ce refrain, Santiago Mina Lorenzo, de son patronyme complet, l’a connu dès son enfance. Natif de Vigo, il frappe ses premiers ballons sur les terrains stabilisés du Colegio Hogar, mais sans la présence du daron. Rapidement repéré, le Celta lui propose « de rejoindre une sélection des clubs environnants pour jouer le tournoi de Brunete parce que le club n’avait pas d’équipe de son âge » , comme se rappelle Javier Maté, ancien comparse de Santiago Mina père et alors directeur de la cantera céleste : « Dès la saison suivante, il nous a rejoint » . À propos de son paternel, son coéquipier, également passé par le Real Madrid et le FC Barcelone, évoque « un défenseur discipliné et travailleur » . En soi, le contraire d’un rejeton « avec un autre profil, qui est vaillant, puissant et avec une super mentalité. Par exemple, quand il a dû attendre son opportunité, il n’a jamais cessé de cravacher. Ses quatre buts en sont la récompense » . Des pions, Santi en plante comme s’il en pleuvait lors de son étape au centre de formation galicien. Son poste n’est, lui, jamais fixe : attaquant de pointe ou ailier, il ne cesse d’alterner au gré des entraîneurs rencontrés.

Autour des barricades des prés de Galice et des sorties de vestiaires, Santi Mina entend toujours le même refrain. « Fils de » , il se sait attendu et épié. « Quand il jouait, il n’aimait pas non plus qu’on le décortique, évoque-t-il dans une interview concédée à La Voz de Galicia. Quand le match se termine, il regarde directement le résultat et ensuite m’interroge pour que je lui raconte comment s’est déroulé le match. » Par peur des jalousies des uns et du pistonnage des autres, son père se contente des comptes-rendus des canards locaux et des résumés de son fils. Histoire de ne pas perdre de vue le déroulement de sa carrière, Santi señor lui demande humilité et effort : « Il se réjouit énormément pour moi. La première chose qu’il me dit quand j’arrive à la maison, c’est que je dois continuer à être le même » . Depuis le début de sa carrière professionnelle entamée en 2013, il laisse sa femme et sa famille se rendre au stade. Sans lui : « Ça fait depuis que je suis petit que ça dure. Il y a des coéquipiers que je dois avoir depuis huit ans, et ils ne le connaissent presque pas parce qu’il n’a dû venir que deux ou trois fois » .

Luis Enrique, père par substitution

Lancé dans le grand bain à l’âge de 17 ans, Santi Mina émoustille, avec ses acolytes, tout le Balaídos. Luis Enrique flaire la génération dorée et s’engage en juin 2013 avec le Celta Vigo. Sans doute attiré par ces jeunes de 1993, vice-champions d’Espagne derrière le FC Séville, Lucho retrouve un vrai cocon à talent. « Il y a eu un moment, après cette Coupe des champions, où il semblait qu’on allait le vendre pour 50 millions d’euros. Il est rapidement arrivé en équipe première et ça lui a coûté de se faire une place » , relance Javier Maté. Qu’importe, l’entraîneur asturien persiste et signe. Il offre à celui qui venait de marquer 27 buts en 17 matchs de U-19 la saison précédente 29 apparitions en Liga. Avec le départ du père de substitution et la venue d’Eduardo Berizzo à la trêve estivale, Santi déchante. De bouts de banc en matchs en tribune, il ne joue plus. La Copa del Rey sert d’échappatoire : en quatre rencontres, face à l’Athletic et Las Palmas, il plante deux fois. Mieux, les garanties affichées dans le jeu lui permettent d’entrer dans les rotations de son nouveau mentor. Jusqu’à ce récital d’avril face au Rayo Vallecano.

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