- Euro 2016
- Éliminatoires
- 9e journée
- Espagne/Luxembourg
Et pourtant, la Roja dit oui à l’Euro…
Facile vainqueur du Luxembourg (4-0), l'Espagne sera bien au rendez-vous lors du prochain Euro disputé en France. Un rendez-vous que pourrait bien rater Morata, sévèrement blessé lors d'une rencontre durant laquelle Piqué a, une nouvelle fois, été sifflé.
Espagne / Luxembourg : 4 – 0
Buts : Cazorla (41e, 85e) et Alcácer (66e, 80e) pour la Roja
Le ballon roule depuis trente de secondes, et le public de Logroño se ridiculise. À l’instar des aficionados de la Roja présents à Leon il y a de ça un mois, les supporters du Nuevo Las Gaunas sifflent chaque intervention de Gerard Piqué. Un bruit parasite qui irrite les oreilles de Vicente del Bosque, mais qui n’empêche pas le central barcelonais d’accomplir son labeur. Cette nouvelle salve de huées attire l’attention et pourrit l’ambiance autour d’une équipe d’Espagne qui, dans ce concert d’âneries, perd rapidement sur blessure Silva et Morata. Une pointe de la Juventus qui, selon un premier diagnostic, souffrirait d’une fracture du péroné. Malgré ces couacs, cette Roja valide son ticket pour le prochain Euro français. En soi, rien de plus que la conclusion attendue de cette rencontre face à la modeste sélection du Grand-Duché. Les Lions rouges, d’abord chanceux et regroupés, ont longtemps résisté avant de craquer sans pour autant se faire désosser. Vainqueur 4-0 grâce à des doublés de Cazorla et d’Alcácer, la Roja n’a pourtant pas la tête à la fête. Mais bien les pieds en France.
À Piqué les sifflets, à Morata le péroné
Après son esbroufe contre Didier Deschamps et sa gestion du physique de Karim Benzema, blessé et incertain pour le déplacement au Parc des Princes, le Real Madrid souffle. Pour la première fois de son histoire dans les qualifications pour l’Euro, la Roja offre un onze titulaire sans le moindre Madridista. Une bénédiction pour Florentino Pérez, tant le début de rencontre de la sélection de Del Bosque vibre au rythme des pépins physiques. Avant même la mi-temps, David Silva, fauché par Gerson (7e), puis Morata, la main sur le genou (31e), quittent leurs partenaires. Des comparses qui n’arrivent à trouver la faille face au compact bloc luxembourgeois. Les redoublements de passes s’enchaînent, les phases de possession flirtent avec l’ennui et la scoumoune plane au-dessus des Espagnols. Les opportunités ne leur manquent pourtant pas. Cazorla, préféré à Thiago, dispose de la plus bruyante, tant sa frappe, conclusion d’une action entamée par une récupération dans sa surface de Bartra, s’écrase sur la barre transversale de Joubert. Un portier adverse moins chanceux en fin de période : à la parade sur Pedro, il repousse le cuir dans les pieds d’un Quico cette fois buteur.
L’éclaircie Paco Alcácer
La reprise connaît un refrain similaire au premier acte. À la différence près que les Espagnols font preuve d’un inhabituel déchet technique. À l’unisson de tribunes en délicatesse avec leur QI – les innombrables sifflets envers Piqué -, ils manquent de mouvements et de tranchant. Les embouteillages dans l’axe réduisent invariablement les espaces, tandis que les contrôles racontent une certaine nonchalance. Seul l’énervement de Pedro, fauché à retardement, anime des minutes qui semblent interminables. Une lumineuse ouverture de Fàbregas, désormais meilleur passeur de l’histoire de la Selección, sort miraculeusement l’estadio Nuevo Las Gaunas de sa sieste. Lancé plein axe, Alcácer, remplaçant de Morata et auteur de sa cinquième banderille, crucifie Joubert et met à l’abri la Roja d’une énième mauvaise surprise. Car ce break correspond à un léger regain de forme des Luxembourgeois. Plus hauts et armés de bonnes intentions, ils pèchent techniquement et se font punir dans les dernières minutes. Alcácer, en bon buteur, et Cazorla, en fin technicien, se chargent de rendre le sourire à un Vicente del Bosque touché par les sifflets et les blessures.
Par Robin Delorme