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Et le grand gagnant est… Toulouse
Pendant qu'Ajaccio et Le Havre se déchirent sur le terrain et devant les instances, les Toulousains attendent tranquillement leur adversaire. Et ils n'auront plus qu'à se baisser pour le ramasser.
Le verdict est tombé concernant les « faits de jeu » – c’est de cette manière que Nathalie Boy de la Tour qualifie un envahissement de pelouse, des chants racistes, des incidents en tribune et une bagarre générale sur le terrain – qui ont rythmé la fin de match entre l’AC Ajaccio et Le Havre. La Commission des compétitions, réunie ce mardi à pas loin de vingt-quatre heures du barrage Ligue 1/Ligue 2, a décidé de rejeter la réclamation du Havre, qui entendait remporter le match sur tapis vert. Finalement, le club corse sera bel et bien qualifié pour accueillir Toulouse mercredi soir. Sauf qu’une autre commission, celle de discipline, a tout de même sanctionné les Ajacciens pour les débordements. Résultat : le match aller aura lieu mercredi à huis clos dans un stade neutre, à Montpellier. Une décision qui arrive trop tard, puisque c’est déjà dans ces conditions que le match contre Le Havre aurait dû se jouer au regard des incidents de vendredi…
Le sourire de Mickaël Debève
En tout cas, s’il y a bien quelqu’un qui doit observer tout ce cirque avec sérénité, c’est Mickaël Debève. Alors que l’équipe de Ligue 2 qualifiée pour le barrage était censée attendre tranquillement le nom de son futur adversaire devant le multiplex du samedi soir à la TV, les graves incidents du vendredi ont contraint Ajaccio et Le Havre à jouer le dimanche. D’un jour de récupération en plus, on passe déjà à un jour de récupération en moins pour le pensionnaire de Ligue 2. Puis, tout a pété dimanche, pompant énormément d’énergie aux joueurs des deux camps. Que ce soit sur un plan physique avec une prolongation éprouvante, ou bien sûr sur le plan nerveux avec une séance de tirs au but au sein d’une ambiance délétère.
Même si la Ligue avait donné raison au Havre, les Normands seraient arrivés lessivés, avec une préparation tronquée, sans leur meilleur buteur Jean-Philippe Mateta, coupable de célébrer un but, et sans Denys Bain. Mais c’est Ajaccio qui va se présenter face au Téfécé, encore plus meurtri. Au-delà des suspendus pour ce match – Mathieu Coutadeur, Joris Sainati, Faiz Selemani et le coach Olivier Pantaloni –, l’ACA va devoir se déplacer pour jouer dans un stade sans son public qui, quoi qu’on en dise, est capable de transcender ses joueurs. Difficile dans ces conditions d’imaginer l’AC Ajaccio capable de fournir deux matchs consistants.
Et la grande perdante est… la LFP
Parce que pendant tout ce boxon, les Toulousains ont eu le temps. Le temps de digérer ce ressentiment contre le PSG qui n’a pas daigné battre le Stade Malherbe Caen lors de la dernière journée de Ligue 1, ce qui aurait été synonyme de maintien automatique pour le Tef. Le temps de se préparer dans leur coin, loin de l’agitation médiatique. Le temps de se remettre en mode survie. Au terme d’une saison encore une fois dégoûtante – malgré un effectif de qualité sur le papier –, le Téfécé a de grandes chances de s’en sortir une fois de plus. Si la LFP est le grand perdant des événements de ces derniers jours, Toulouse en est bel et bien le grand gagnant.
Par Kevin Charnay