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- Euro 2016
Et le ciel nous tombe (encore) sur la tête
Les inondations sont terminées. Les manifestations reléguées au second plan. Les terroristes arrêtés. Mais il reste un paquet d'emmerdes à venir pour nous pourrir l'Euro.
Le tonnerre de Zeus
Les Hollandais ne sont pas qualifiés, mais toute la France est en vigilance orange. Partout les nuages noirs s’amoncellent sur le pays. Contacté, le marabout d’Umtiti assure n’y être pour rien. Pourtant, quand ça craque, on jurerait qu’un esprit malin a planté son aiguille dans les cumulonimbus. Un déluge. Les éclairs s’abattent sur les prés, le parc Monceau est déclaré inapte à la pratique et les pylônes du Stade de France offrent un spectacle pyrotechnique exceptionnel même sans Maître Gims. Les équipes déclarent forfait les unes après les autres, n’arrivant pas à se décider si, oui ou non, il vaut mieux porter des moulés ou des fers pour faire passer le courant. Seule la Suède continue, emmenée par le Z en guise de paratonnerre. Ibra brille enfin dans une grande compétition et repart avec la coupe. I came like a Legend, left like a God – Zeus Ibrahimović.
Les Martiens à l’attaque
Samedi 18 juin, Bordeaux, Irlande / Belgique : 4-0, quadruplé de James McClean. Des sourcils se lèvent, mais aucun pari louche n’est enregistré en Belgique ou en Chine. Les contrôles anti-dopage apportent une première piste : les Celtes pissent vert. Les joueurs expliquent dans ce qu’on croit être du gaélique qu’ils ont brouté les trèfles du Matmut-Atlantique pour mettre toutes les chances de leur côté. L’explication satisfait les organisateurs, trop heureux de voir la Green Army continuer à ambiancer l’Euro. Mais en fait de salades, les petits hommes verts ont profité de la nuit brouillée par le mélange vin-bière pour lancer leur conquête de l’Europe. Le 10 juillet, Robbie Keane écarte la coupe d’un revers de main et flingue la moitié de la tribune présidentielle en mondovision. La panique est instantanée. Elle ne durera qu’un instant : l’hymne de l’Euro fait aussitôt exploser les crânes des Martiens. Et David Guetta de déclarer : « Je remercie ma grand-mère pour avoir toujours été aussi gentille avec moi, et de m’avoir aidé à sauver le monde et puis tout ça. » Une grand-mère qui avait débranché le sonotone, quand même.
Le tremblement de terre
En avril, la terre s’est signalée en Charente-Maritime. Un petit 4,9 sur l’échelle de Richter pas bien méchant en apparence, mais en fait signe avant-coureur du cataclysme à venir. Comme des échappées de gaz, les crispations des profondeurs telluriques sont ensuite montées aux cerveaux de Karim Benzema et d’Éric Cantona, pour des déclarations qui ont fait trembler la France à défaut de faire vibrer leurs neurones. Mais quand, après une élimination en huitième face à l’Ukraine, Manuel Valls regrette le manque de « quelques blancos » en bleu, les scientifiques sont formels : les têtes ont craqué, les fondements vont bientôt suivre. Il ne faut que trois heures pour que les prédictions se réalisent. La faille nord-pyrénéenne s’ouvre le soir-même, engloutissant le Stadium de Toulouse et son Portugal-Suède. Seuls les melons de CR7 et d’A-Z leurs évitent de disparaître dans les entrailles terrestres. C’est le branle-bas de combat, toutes les unités sont mobilisées, Pascal Dupraz est appelé au commandement. Après avoir mis la population sur le droit chemin de la sécurité, Pascal le grand frère prend sa planche et s’en va surfer le tsunami en approche. Pascal « The Rock » Dupraz.
L’accident nucléaire
EDF l’avait assuré : de Tricastin à Gravelines en passant par Fessenheim, les 58 réacteurs nucléaires français sont safe. Ce qui est plus NSFW en revanche, ce sont les bombes débarquées de Suède, d’Ukraine et Ludivine Sagna. Et quand, pour fêter un but de Carrasco sur une passe de Witsel, Noémie Happart et Rafaella Szabo se lancent dans un baiser langoureux, c’est la fission. La montée en pression de Jean-Michel Aulas couplée à l’explosion de la consommation électrique par les écrans 3D font tout péter. Un nuage atomique s’élève dans le ciel français et il n’a pas la forme d’un champignon. Ce sont les supporters stéphanois qui se frottent les mains vertes : l’essai nucléaire aura finalement eu lieu à OL Land.
La victoire finale de l’équipe de France
Le pays dans la rue mais joyeux. Le portrait d’Adil Rami projeté sur la Tour Eiffel. Le slogan « Fier comme un gallinacé » par Le coq sportif. Laguiole rachète Victorinox. Un pic de natalité en avril 2017. La France au 7e ciel. Et la gueule de bois à flotter sur l’eau le lendemain.
Par Eric Carpentier, toujours pas rassuré