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Et la préparation des joueurs lensois dans tout ça ?
Cet été, il ne valait mieux pas être le paquet de cigarettes de Gervais Martel, ni sa chemise. Depuis le 16 mai dernier, le président de Lens en a vu de toutes les couleurs avec la DNCG. Mais ça y est, les Sang et Or joueront bien en Ligue 1 cette saison. Sauf que Kombouaré en grève pendant un mois, la question est maintenant de savoir comment les joueurs vont entamer cet exercice avec un tel retard.
L’ascenseur émotionnel est toujours en marche à Lens. Après le refus de la DNCG, le boycott de Kombouaré et finalement l’accord du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF), les montagnes azerbaïdjanaises ne sont pas terminées. Car il faut maintenant penser au maintien en Ligue 1, et au vu de leur préparation, ça va être folklorique.
Prêts sur le plan physique
Pour Georges Tournay, ancien entraîneur des Sang et Or, le physique des joueurs ne devrait pas poser problème : « Si le préparateur physique et l’entraîneur adjoint sont compétents, alors les joueurs n’ont pas vraiment besoin de Kombouaré » . Depuis le début de la préparation, ce sont en effet Yves Bertucci (adjoint) et Michel Duffour (préparateur) qui ont pris l’intérim du gréviste. Et voilà pourquoi les joueurs sont d’attaque : « Une préparation d’avant-saison, ça dure six semaines. Le premier mois, c’est du volume physique, de la remise en forme et quelques mises en condition avec des matchs amicaux. C’est seulement pour les quinze derniers jours que la présence de l’entraîneur est primordiale. Là, c’est de la mise en place tactique et il faut un chef. » La décision du CNOSF arrive donc presque à temps. Les joueurs sont prêts physiquement. Kombouaré est juste revenu avec quelques jours de retard.
Un effectif à neuf
Mais au vu des matchs amicaux, on sent bien que quelque chose ne va pas. Une défaite 2-1 face à Boulogne (celui qui joue en National française, hein), et une autre face à Caen 4-2. Autant dire que ça ne fait pas rêver et que c’est au tour de Kombouaré de transpirer un peu. Et même si c’est trop tôt pour tirer la moindre conclusion, Georges tente de trouver une raison. La première est le mercato : « Ce n’est pas facile pour les joueurs en ce moment. Ils sont en attente. Jusqu’à peu, ils ne savaient pas dans quelle division ils allaient jouer, et aujourd’hui, ils ne savent pas avec quelle équipe ils vont jouer. » Le club vient en effet de perdre Areola et Tisserand, deux artisans de la remontée. Et d’autres sont sur le départ. En plus de ça, le club veut se renforcer. Cinq nouveaux arrivants sont attendus. Pas facile pour Yves Bertucci de s’y retrouver : « C’est un entraîneur adjoint avec beaucoup d’expérience mais la période de latence a duré trop longtemps. Les joueurs sont perdus. Ce n’est pas facile de mettre en place une équipe dans ces conditions » . Il reste donc 15 jours à Antoine Kombouaré pour faire le dernier sprint, mercato et stratégie confondus. Cette équipe sera donc certainement encore en chantier lors du coup d’envoi.
Manque de motivation
Benjamin Dumortier, préparateur physique indépendant, considère comme Georges Tournay que les Lensois ne pourront pas être d’attaque tout de suite. Surtout dans la tête : « J’ai un peu peur pour leur préparation mentale. En France, on a déjà des lacunes dans ce domaine, je vois mal comment ils vont faire pour les mettre en condition. » Car si le préparateur physique peut limiter les dégâts, c’est surtout à l’entraîneur de galvaniser ses troupes : « Pas de chef, une accession en Ligue 1 difficile, des matchs amicaux compliqués. Cette situation peut avoir des répercussions sur la psychologie des joueurs cette saison. Manque de motivation, irritabilité… et ça, ce n’est pas bon » .
Droit dans ses bottes
Il reste encore une variable à prendre en compte. La vie sans Bollaert. Ce matin, Lens a annoncé que l’équipe d’Antoine Kombouaré jouerait ses matchs à domicile à Amiens. Et là encore, il peut y avoir des absences au niveau motivation. L’ancien du PSG aura donc fort à faire cette saison. Elle n’a pas encore commencé que le Kanak est déjà sous pression. Comme un air de déjà-vu… Si Kombouaré a de la bouteille, son paquet de cigarettes et sa chemise risquent néanmoins de passer neuf mois difficiles.
Par Ugo Bocchi