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Et Downing ressuscita…

par Alexandre Alain
Et Downing ressuscita…

À la rue pendant un an et demi, Stewart Downing semblait perdu pour s’imposer à Liverpool. Mais à la surprise générale, le gaucher anglais devient un membre incontournable du onze des Reds et commence même à être décisif. Une transformation miracle qui porte la patte de Brendan Rodgers et dont Aston Villa, l’ancien club de l’international anglais, pourrait faire les frais ce dimanche (14h30).

Van Persie, Cazorla, Suárez et même… Bale lui-même ! Voilà quelques grands noms à avoir mis un but à Hugo Lloris cette saison. Des joueurs au talent indéniable, buteurs en série pour certains, et dont le gardien de Tottenham n’a pas été l’unique victime. En revanche, après une sortie complètement manquée le 10 mars dernier sur la pelouse d’Anfield Road, l’ancien Lyonnais a été la victime d’un tout autre genre de joueurs. De ceux dont encaisser un but frise l’exploit. Ou la honte, au choix. Cet homme, c’est Stewart Downing. « C’est agréable pour moi de marquer un but. Il n’y a pas à cacher que j’ai lutté pour en mettre un l’année dernière » , avouait lui-même le joueur de 28 ans après la victoire contre les Spurs (3-2). Depuis que Downing est arrivé à Liverpool, en juillet 2011, Lloris n’est en effet que le 3e gardien à prendre un pion de l’international anglais en Premier League, après Schwarzer (Fulham) et Al-Habsi (Wigan). Pas de quoi pavoiser.

Car pendant longtemps, l’ailier des Reds a été la risée du Royaume. Un mec acheté 22 millions d’euros à Aston Villa, mais qui a bouclé sa première saison sur les bords de la Mersey avec aucun but et aucune passe décisive au compteur en championnat. Et ce n’est pas ses deux réalisations en Cup qui ont éclairci le tableau. Ni expliqué la somme dépensée pour un joueur qui, en fait, était loin d’être mauvais avant. Formé à Middlesbrough, il devient rapidement un joueur sur lequel il faut compter outre-Manche. Avec le club de sa ville natale, il remporte même une Coupe de la Ligue (2004) et atteint à la surprise générale la finale de la Coupe de l’UEFA (2006). L’envol vers Aston Villa en 2009 est lui aussi prometteur, avec une deuxième saison à 7 buts et 9 passes décisives en Premier League. Liverpool flaire alors ce qui semble être un bon coup, réussissant à faire signer Downing tandis qu’United recrute Ashley Young, l’autre ailier des Villans. Et c’est là que tout se complique.

Symbole de la politique Comolli

Après avoir un peu trop tiré sur la corde espagnole lors du passage de Rafa Benítez, les Reds veulent revenir à un effectif un peu plus british, avec l’aval de Kenny Dalglish. Le mercato 2011 voit donc arriver chez les Reds de l’Écossais (Charlie Adam), du Gallois (Craig Bellamy) et de l’Anglais (Jordan Henderson et donc Stewart Downing). Le tout pour 48 millions d’euros. Associer ces quatre recrues aux cadres en place et au duo Suárez-Carroll, sur le papier l’idée est bonne. Sur le terrain en revanche, c’est l’échec. L’idée des centres millimétrés de Downing sur la tête de Carroll reste dans les rêves des supporters. Symbole de l’échec de la politique de recrutement made in Comolli, Downing semble condamné à faire ses valises cet été. D’autant que Brendan Rodgers ne semble pas prêt à lui faire de cadeaux.

« Stewart est un bon gars, mais il n’a pas assez travaillé pour lui. Il a un magnifique pied gauche, mais le talent seul ne suffit pas, déclare le nouveau boss des Reds. Vous devez travailler beaucoup, vous battre pour le maillot. Il ne fait aucun doute qu’il doit se battre. » Le message est on ne peut plus simple, mais il a le mérite d’être efficace. Après avoir squatté le banc et vu les jeunes Sterling (18 ans) et Suso (19 ans) lui prendre sa place en début de saison, l’Anglais va petit à petit retrouver de sa superbe. Downing fait d’abord le taf lorsque Rodgers l’aligne arrière gauche, puis retrouve son coup de rein et sa qualité balle aux pieds en tant que milieu droit. « C’est un joueur différent maintenant, souligne Steven Gerrard. On voit maintenant Downing l’international anglais. S’il continue avec ce genre de performances, il justifiera l’argent dépensé pour lui. »

Le feu à gauche, le fight à droite

La hype Sterling provisoirement terminée, Downing saisit sa chance. Et l’arrivée de Philippe Coutinho dans les derniers jours du mercato d’hiver n’y change rien. Le Brésilien et sa technique léchée mettent le feu sur le côté gauche de l’attaque des Reds, pendant que Downing fait le piston à droite, dans un registre bien différent. « Ce qui m’impressionne le plus chez lui en ce moment, c’est le travail qu’il fait sans ballon, en taclant, en revenant défendre avec Glen Johnson » , déclare Gerrard.

Son association avec l’ancien latéral de Chelsea est d’ailleurs une des clés de ce renouveau. Offensif mais inconstant défensivement, Johnson est parfaitement secondé par un Downing dont l’activité rappelle de plus en plus celle d’un certain Dirk Kuyt, son prédécesseur dans le couloir droit. Une métamorphose qui n’a pas échappé à John Aldridge, l’ancien buteur des Reds (1987-1989). « C’est formidable de voir Stewart devenir bon avec Liverpool. Les buts commencent à arriver et il montre plus de confiance en lui. Downing apporte un équilibre à l’équipe sur le côté droit, analyse-t-il dans le Liverpool Echo. Ce qui le retenait au cours des 18 derniers mois reste un mystère. Il fait un bon travail devant Glen Johnson. » Une entente qui pourrait permettre à Downing de revenir en sélection, dont il n’a plus porté le maillot depuis mai dernier. Et là, Brendan Rodgers réaliserait sans doute un des plus beaux coups de sa (jeune) carrière.

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