- Euro 2012
- Match amical
- France/Estonie (4-0)
Et de trois pour les Bleus
Victorieux 4 à 0 d’une équipe estonienne moyenne, les Bleus se sont reposés sur un super duo Benzema – Ribéry pour décrocher une troisième victoire de rang en match de préparation. Toujours aussi fébrile, la charnière Rami – Mexès inquiète.
France – Estonie : 4-0
Buts : Ribéry, Benzema (x2) et Ménez
Après ce match, ils seront certainement moins à reprocher à Karim Benzema et Franck Ribéry de ne pas maîtriser les lyrics de Rouget de Lisle aussi bien que celles de ROH2F. Montés en régime tout au long d’une rencontre qui paraissait bien mal barrée après une petite demi-heure de jeu, le milieu de terrain du Bayern Munich et l’attaquant du Real Madrid ont confirmé, face à l’Estonie, toutes les bonnes choses que l’on avait entrevues lors des prestations précédentes. Aussi impliqués que complices, ils ont été les principaux animateurs d’une attaque française délaissée par Samir Nasri et Florent Malouda. Très intéressant aux côtés d’Alou Diarra, Cabaye a multiplié les récupérations de balle et les tentatives de frappe. Vainqueurs 4 à 0 de modestes Estoniens, les Bleus ont une nouvelle fois inquiété dans le secteur défensif, où la charnière Rami – Mexès risque de rendre les nuits de Laurent Blanc un peu plus courtes…
Frim Benzéry, le joueur du futur
On a bien cru assister à un remake. Cela ne fait qu’une poignée de secondes que les 22 acteurs foulent la pelouse du Mans, quand Alou Diarra, pas à l’aise sur ses appuis lors d’une passe, grimace et se tient le genou. Pressenti pour remplacer Yann M’Vila face à l’Angleterre, le Marseillais finit par se relever, pour le plus grand bonheur de Laurent Blanc. C’est d’ailleurs la seule bonne nouvelle des tristes 25 premières minutes de l’équipe de France. Peu inspirés devant, où ils multiplient les passes inutiles et les frappes désespérées, les coéquipiers d’Hugo Lloris s’exposent aux offensives d’Estoniens sans complexe. Extrêmement fébriles face à un Ojamma qui passerait presque pour Ronaldo, Philippe Mexès et Adil Rami continuent d’alimenter les doutes des observateurs français. Faibles au duel comme à la relance, le Milanais et le Valencian ne rassurent pas leur monde, à quelques jours de se frotter à Zlatan Ibrahimović…
Malgré ces difficultés défensives, les Bleus parviennent à réagir avant la demi-heure de jeu. Véritable pile électrique sur son côté gauche, Franck Ribéry profite de la 23e minute pour allumer le premier pétard de la soirée. Le Munichois trouve Karim Benzema d’une déviation de la poitrine, le Madrilène lui rend la balle d’une sublime déviation, et Francky, serein, crucifie le portier estonien. L’action est belle et la joie sincère : c’est le début du Ribzéma show. Entre deux mines de Cabaye et deux courses dans le vent de Samir Nasri, les deux zigotos amusent la galerie. Ribéry réussit tous ses dribbles et Benzema se distingue par son jeu de passes. Mais pas que. 37e minute, Rim-K, esseulé au second poteau sur un corner, contrôle, laisse la balle rebondir et envoie une superbe frappe enroulée s’écraser contre le poteau estonien, puis entrer dans le but. « Pampam » , balance Christian Jeanpierre. « Tut-tut » , répond l’arbitre. Mi-temps.
Moins soporifique que contre la Serbie
Retour des 22 acteurs sur le terrain et de la fameuse question : quelle deuxième mi-temps pour l’équipe de France ? Totalement apathiques face à la Serbie, les Bleus entament la seconde période le pied au plancher. On prend les mêmes et on recommence : Ribéry pour Benzema, l’attaquant du Real Madrid dévie la balle du talon, c’est suffisant pour prendre le portier estonien à contrepied. 3-0, le match est plié. Suffisant pour que Laurent Blanc balance Valbuena, Martin et Koscielny en jeu, mais pas assez pour que Rami et Mexès finissent la partie tranquille. Étonnamment seuls à l’heure de jeu, les attaquants estoniens jouent de maladresse et ne trompent pas Lloris, malgré un manque flagrant de pressing. Remplacé par Olivier Giroud, Karim Benzema reçoit la standing ovation qu’il mérite. Aux côtés de Nasri et Ribéry sur le banc de touche, la star madrilène s’éclate, rigole, mais parle sous sa serviette, certainement pour dire des conneries. Ce qui n’empêche pas Ménez de planter le quatrième but sur une belle déviation de Giroud consécutive à un débordement d’Évra. Anecdotique, certes, le principal étant ailleurs : avec Ribéry et Benzema, la France tient bien ses deux maîtres à jouer pour l’Euro…
Par Swann Borsellino