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- Serbie-Brésil (0-2)
Et ça passe pour le Brésil
Le Brésil s'est qualifié sans trembler pour les huitièmes de finale en battant la Serbie (2-0), qui n'a jamais semblé en mesure de répliquer, et sort donc du tournoi. Les Brésiliens ont notamment pu compter sur un gros Thiago Silva, auteur du deuxième but. Ils affronteront le Mexique au prochain tour.
Serbie 0-2 Brésil
Buts : Paulinho (35e) et Thiago Silva (68e) pour le Brésil
Et soudain, un léger frisson parcourt la colonne vertébrale du Brésil. Et s’ils avaient ri trop tôt ? Après la défaite de l’Allemagne face à la Corée du Sud, les réseaux sociaux brésiliens avaient explosé de messages moqueurs célébrant l’élimination du bourreau de 2014. Mais la Seleção n’était pas encore qualifiée, et la blessure de Marcelo, remplacé par Filipe Luís dès la 10e minute face à la Serbie, faisait naître une pointe de doute. Mais non, la sortie de l’indispensable arrière gauche n’a pas suffi à effacer un fait : puisque la vengeance est un plat qui se mange froid, c’est que 2014 est loin. Fini la peur. Ce soir, contre la Serbie, le Brésil a assuré le coup, sans faire de grande folie, mais sans jamais être inquiété. Et c’est bien tout ce qu’il recherchait.
Symbole de ce match maîtrisé, l’ouverture du score brésilienne avait apparemment été répétée. Ouverture de Coutinho par-dessus la défense, Paulinho qui fonce dans l’axe, prend tout le monde de vitesse, puis lobe Stojković du bout du pied. À la 18e minute, dix-sept minutes avant le but du 1-0, le même scénario s’était produit et, même si Coutinho n’avait pas encore réglé la mire, la défense centrale serbe s’était déjà concentrée sur Gabriel Jesus, délaissant un Paulinho laissé bien seul. Laissé à l’écart de ce petit stratagème, Neymar ne déçoit pas pour autant. Omniprésent, allant chercher les ballons très bas, distribuant quelques petits ponts à l’occasion, l’attaquant du PSG crée le danger en permanence. Sans oublier de faire une dizaine de roulades quand Ljajić le tacle, ou de se tenir théâtralement la tête quand Kolarov lui effleure le visage, histoire de ruiner ce bar de Rio qui offre un shot à tous ses clients à chacune de ses chutes.
Thiago Silva sèche ses larmes
Pourtant bien fournie en joueurs de talent, la Serbie, condamnée à la victoire, met un peu de temps à se mettre en mode offensif après l’ouverture du score. Le déblocage arrive à peu près à l’heure de jeu : la frappe de Ljajić est sauvée par Miranda, la tête de Mitrović est bloquée par Alisson, et Thiago Silva s’interpose devant ce même Mitrović. La bonne prestation du défenseur central parisien est un nouveau signe que le Brésil a laissé 2014 loin derrière lui. Alors que la Serbie s’ouvre aux contres, Neymar place un corner sur la tête de son coéquipier parisien qui fait le break.
Après deux premiers matchs poussifs, le Brésil s’est finalement rassuré. Il termine surtout ce soir l’une des plus belles journées de football de ces quatre dernières années. L’élimination de l’Allemagne, déjà jouissive en elle-même, permet surtout aux Brésiliens d’éviter la Mannschaft en huitièmes de finale et de se préparer à affronter un Mexique qui vient de se faire très peur en perdant 3-0 contre la Suède. Pas un cadeau pour autant, mais déjà une petite promesse.
Serbie (4-5-1) : Stojković – Rukavina, Milenković, Veljković, Kolarov – Matić, Milinković-Savić – Tadić, Ljajić (Živković, 75e), Kostić (Radonjić, 82e) – Mitrović (Jović, 89e). Sélectionneur : Mladen Krstajić.
Brésil (4-3-3) : Alisson – Fagner, T. Silva, Miranda, Marcelo (Filipe Luís, 10e) – Paulinho (Fernandinho, 66e), Casemiro, Coutinho (Augusto, 80e) – Willian, Jesus, Neymar. Sélectionneur : Tite.
L’Espagne bat la Suisse sur le fil, le Danemark en quartsThomas Pitrel, au Spartak Stadium