- C1
- 8es
- Real Madrid-PSG (3-1)
Et Benzema est arrivé
Éliminé de la Ligue de champions durant une heure, le Real Madrid a vu sa bête se réveiller. Maillot blanc, numéro 9 dans le dos et triplé dans la besace, Karim Benzema a en effet encore démontré sa puissance : celle d’un attaquant que plus rien n’arrête et dont les superlatifs ne pourront jamais contenir le talent.
Dix-sept minutes. C’est le temps qu’il a fallu à Karim Benzema pour renverser le Paris Saint-Germain et qualifier son Real Madrid pour les quarts de finale de la Ligue des champions. Un plat du pied, une frappe en puissance et un extérieur du droit : la panoplie des plus grands exposée en mondovision, le soir de sa 500e titularisation en blanc, qui plus est au moment opportun. Le Brondillant a gagné le droit, au coup de sifflet final, de lever les bras au ciel, hurler de joie et tomber à genou pour jubiler : cette qualification est en grande partie sienne.
Full option
Pourtant, la soirée du goleadoraurait très bien pu prendre une autre tournure. Auteur de trois coups de caboche et d’une frappe brossée passés tout près d’accrocher le cadre de Gianluigi Donnarumma, Karim Benzema a en effet dû prendre son mal en patience. Privé de ballons, la faute à un milieu de terrain dégarni par le replacement de Toni Kroos dans un rôle de récupérateur, l’attaquant s’est vite retrouvé privé de ballons. Mais ça, c’était avant. Avant un réveil aussi soudain que brutal, suffisant pour faire de cette nuit sa noche des campeones.
Au pressing sur un Gigio déjà bien fébrile balle au pied, Benzema a déclenché la fureur des siens au moment d’égaliser sur un service plein de lucidité signé Vinícius Júnior (61e). Symbole de cette rage de vaincre, le visage crispé du Français, venu carrément mordre le cuir au moment de le reposer dans le rond central pour la remise en jeu. La suite a finalement été d’une logique « benzemesque » . Le sens du but retrouvé, ce dernier ne s’est dès lors pas privé de fusiller sa proie italienne, concluant respectueusement la régalade de l’autre maestro du soir : Luka Modrić (76e). Enfin, c’est en renard des surfaces qu’il est venu profiter de la dégringolade adverse, tendre sa jambe à l’entrée de la surface et éteindre la fine lueur d’espoir restante dans la Ville Lumière (78e). « On aime que les supporters soient dans cet état. Cette victoire, elle est pour eux », clamait-il en fin de partie. À 34 ans et 80 jours, voilà donc le fringant Karim devenu le buteur le plus âgé à inscrire un triplé en C1, succédant à son compatriote Olivier Giroud (34 ans et 60 jours). Que le temps file.
Benzema Button
Car pour parler de Benzema, hors de question d’évoquer une quelconque vieillesse. Non, ici parlons simplement d’expérience et de vécu. Ce soir, cinq des sept frappes cadrées merengues seront ainsi sorties des crampons pointure 43 du Gone, désormais confortablement installé sur le podium des meilleurs artificiers du club (309 réalisations), devant Don Alfredo Di Stéfano, derrière Cristiano Ronaldo et Raúl. Rien de bien impressionnant… mais en réalité, les chiffres, les mots, les analyses ou les points de vue ne suffiront jamais à quantifier la magie émanant de l’enfant de Lyon.
Comment imaginer que de rien puisse naître tout ? Comment imaginer que beauté et efficacité puissent cohabiter en harmonie ? Tout cela, Karim Benzema le fait depuis treize ans, au sein de l’une des plus grandes institutions sportives de la planète. Le football ne l’en remerciera jamais assez. Et si le Real Madrid doute encore de sa capacité à recruter le meilleur attaquant français, qu’il se rassure : il est déjà dans son effectif.
Par Adel Bentaha