- C1
- Gr. H
- Maccabi Haïfa-Benfica (1-6)
Et à la fin, c’est le temps additionnel qui gagne
Le 25 octobre dernier, lors de PSG-Maccabi Haïfa au Parc des Princes (7-2), l'arbitre de la rencontre n'avait pas donné de temps additionnel sous prétexte que les Parisiens avaient déjà fait assez de mal à leurs adversaires. Sauf qu'une semaine plus tard, le PSG se retrouve second du groupe au goal average derrière le Benfica Lisbonne, qui est passé devant au classement grâce à un but face au Maccabi Haïfa... dans le temps additionnel.
Les joueurs et les entraîneurs ne sont pas les seuls à préparer un match, les arbitres aussi. En bon professionnel, Anthony Taylor était donc conscient que la première place du groupe de Ligue des champions entre le Paris Saint-Germain et le Benfica Lisbonne pouvait se jouer au goal average. C’est probablement pour cette raison qu’il a donné trois minutes de temps additionnel lors de la rencontre Maccabi Haïfa-Benfica alors que le score était déjà de 5-1 pour les Portugais. Pour le plus grand bonheur de João Mário, qui a aggravé la marque (1-6) et ainsi permis au SLB de chiper la première place du groupe au Paris Saint-Germain. Le PSG, une semaine plus tôt, n’a, lui, pas eu l’occasion de planter un pion dans le temps additionnel face à ce même Maccabi Haïfa, car l’arbitre de la rencontre avait mis le sifflet à sa bouche au bout de 90 minutes puisque le score était déjà de 7-2 pour les Parisiens. Alors non, ce n’est pas uniquement pour cette raison que le PSG va stresser, lundi prochain, lors du tirage au sort des huitièmes de finale de Ligue des champions. Et oui, il n’est pas dit que les potes de Mbappé allaient forcément inscrire un but durant ce temps additionnel au cours duquel ils auraient même pu en prendre un. Mais il est indéniable que cette décision de Felix Zwayer a eu un impact dans le classement de ce groupe.
Chaque minute a son importance
D’un point de vue réglementaire, le temps additionnel est là pour « compenser le temps « perdu » en raison des remplacements, blessures, sanctions disciplinaires, célébrations de but, etc. » et il est à la discrétion de l’arbitre qui est donc dans son droit de ne pas ajouter de minutes supplémentaires. Sauf que dans le cas du match PSG-Maccabi Haïfa, la raison de la fin de match à la 90e minute n’est pas qu’il n’y ait pas eu de temps perdu (10 changements, 4 buts), mais que le score était déjà de 7-2 et que la messe était dite. À ce moment-là, l’arbitre ne pense pas à mal et imagine même faire une bonne action en permettant aux Israéliens d’abréger leurs souffrances. D’autant plus que tous ses confrères et consœurs prennent souvent la même décision, comme on a pu le voir lors du Manchester City-Copenhague (5-0) ou d’autres matchs à l’issue semblable : Real Madrid-Celtic (5-1) et Shakhtar-Leipzig (0-4).
Sauf que cette vilaine habitude doit cesser, car les personnes au sifflet ne sont pas là pour faire de la charité, mais pour être le/la plus juste possible. Et il n’est pas logique qu’un temps additionnel se calcule non pas en fonction du temps perdu, mais du score de la rencontre. D’autant plus qu’il n’y a ni justice ni égalité dans cette décision. Que ce soit pour le bourreau – qui espère améliorer son goal average -, la victime – qui a le droit de limiter la casse durant le temps additionnel -, mais aussi pour la concurrence qui a intérêt à ce que l’écart soit large. Car une qualification, un titre, une relégation peuvent se jouer là-dessus. Le PSG et Benfica Lisbonne ont ainsi rappelé que chaque but est important au moment de faire les comptes à la fin. Et encore plus ceux inscrits durant le temps additionnel. Et ce ne sont pas le Bayern Munich et l’Atlético de Madrid qui ont perdu une finale de Ligue des champions dans ce money time qui diront le contraire.
Par Steven Oliveira